25
Dites moi si ça fait trop, une quatriéme Voix ?
Marcello
Et voilà ! Je pensais vieillir en France, auprés de ma blonde, je pensais qu'il me restait quelques années de labeur, j'aimais mon travail moi, ce n'est pas difficile, si je n'avais pas aimé ça, j'aurais arrété. Le Consul de Grenoble, signoré Mancini, un client, un ami disait :
- Je ne sais pas si ce n'est pas toi le vrai consul d'italie, Marcello ! Non seulement toi et ton épouse vous avez l'air d'être tout droit sortis d'un film de Vitorio De Sica, mais en plus, Mama mia, tu ne vend pas des produits d' italie, Tu fais goutter l'italie... quand je met un morceau dans la bouche de ta pancetta Piacentina, que je bois une gorgée de ton Asti Spumente, je danse nu avec Anita Eckberg dans la fontaine de trevi... Mama Mia, tu es signoré l'ambassador, moi, je suis un escroc à coté de toi, un imposteur.
Je rougissais de bonheur quand il me disait ça, un homme si cultivé, il possedait dans ses appartements privés des oeuvres originales préfacée par les meilleurs : Le Désert des Tartares de Dino Busatti bien sûr-Que je connaissais par coeur- Baudolino d'Umberto Ecco, pas son oeuvre la plus connue, mais la plus aboutie et la Divine comédie De Dante Aléghieri ( cette derniére n'étant pas dédicacée pour des raisons évidentes, mais était une véritable édition d'Antonio Zatta de 1747 ).
En fait, pendant les Quinze ans où j'ai officié dans la capitale des Alpes, je me suis efforcé de servir avec la même intégrité, le pauvre et le puissant, le sot et l'éclairé... je laissais trainer de petites coupelles de charcuterie et de fromage... Mes produits parlaient pour moi et moi j'écoutais, le maçon et l'avocat, le prétre et la truand, la sainte et la putain, la mama et l'enfant de coeur, le local et le touriste de passage. Tous aimaient mes produits, je n'y était pour rien, l'Italie est une terre d'exeption. Mais la France m'avait ouvert les bras, quand des politiciens véreux m'ont empéchés de faire mon métier de journaliste... Oh ce n'est pas dur à deviner, la presse que j'hantais était conotté de rouge et d'anticléricale... j'avais, dans ma jeunesse bouillonante été l'ami de gens peu recomandables, qui vivaient, le capital dans une main, du plastic dans l'autre. Je n'avais jamais franchi le pas, mais j'avais flirté avec le limites, mais c'était dans une autre italie, dans d'autres temps, j'étais célibataire à l'époque et ma femme fréquentait encore l'école maternelle de son quartier à Bologne.
Elle n'avait pas vingt ans lorqu'elle m'a demandée en mariage, j'en avais plus du double, j'étais déjà un vieux, mais c'était moi qu'elle voulait, moi et la liberté Française... Oh nous ne sommes pas allés à Grenoble en ligne droite, Grenoble était trop transalpin pour elle à l'époque, elle aurait préférée Paris , Rennes, Nantes ou Monpellier, j'ai hésité entre Annecy et Nice. Grenoble n'était pas notre choix au départ, ni a elle, ni a moi, pourtant nous y avons passés les meilleures années de notre vie.
Puis, est venu le temps des saloperies, je le savais moi, qu'un jour je paierai pour tout le bonheur que j'avais volé. j'ai déjà survécu presque trent ans à mes amis, j'ai volé la main de leur fille... oh ce n'était pas prémédité, au départ je n'en voulais pas de son amour, elle était encore une gamine, pas encore majeure, je ne voulais pas être un pédocriminel. Nous nous sommes engueulés, je l'ai pratiquement foutue dehors...
Je me souviens encore de la scéne, La signora Magnani, qui lorgnait sur moi à l'époque-j'étais beau gosse en ce temps là , noir de cheveux, mat de peau, le vrai sicilien parait-il, l'archétype du mauvais garçon- l'avait récupérée en pleur, elle m'avait engueulée, mais engueulée, comme du merlu pourri :
- Mais ça va pas de jeter à la rue une gentille fille comme Alessandra, qu'est ce qu'elle t'a fait de mal, que t'a t'elle volée ? Elle est amoureuse de toi, et je la comprend ! Et puis ça créve les yeux que c'est réciproque, dans dix jours elle a 18 ans, ça ne fait pas de toi un pédophile, Marcello. Tu allais faire la plus grosse connerie de ta vie, allez ouvre tes portes imbécile, laisse la entrer,elle n'a pas été assez malheureuse la gamine... crois moi, le jour où elle se lasseras de toi, j'espére être encore célibataire. Pour l'instant, installe la chez toi et cesse de te poser des questions, c'est la vie, c'est tout, prend ce que la vie te donne, sinon le petit jésus se vengeras et la madone te reserveras un coups tordu que tu ne verras pas venir. Imbécile, des cadeaux de la vie comme ça, ça ne se laisse pas passer, se serait péché mortel quasiment !
J'avais prévu d'attendre sa majorité pour la mettre dans mon lit, puisque c'était ce qu'elle voulait, et , soyons francs, ça faisait un moment que j'avais remarqué que la gamine était femme devenue. dix jours, on peu attendre dix jours :
Et bien non, ce soir là, elle m'a manipulée comme je n'avais jamais été manipulé de ma vie, je ne suis pas influençable, enfin avec les autres. Malgrés mes presque quarante ans, je n'avais que peu d'expérience pour les choses de l'amour, le sexe, je connaissais, mais l'amour, je ne savais pas ce que c'était, j'allais être servi, qu'est ce que j'ai pu être aimé depuis ce jour là, oh oui, si tout se termine aujourd'hui, je pourrais dire que j'ai été un homme heureux.
Elle m'a manipulée vous disais-je, je ne connaissais que l'enfant que j'avais vue naitre, quasiment, ses parents étaient mes amis de toujours. Elle m'a grondée, les larmes le disputait encore au sourire. Oh, bien qu' elle ne soit pas tout à fait majeure, elle n'avait plus rien de l'enfant cependant. Elle minaudait, je m'en souviens trés bien, du moindre mot de cette premiére soirée magique :
- Tu as été trés méchant, une vrai brute, je ne connaissais pas ce Marcello là, il te faudra t'en faire pardonner. Car pour l'instant, j'accepte de revenir chez toi puisque ta voisine ne veux pas de moi, Mais, je mettrais du temps à te pardonner. Sors de la chambre d'une jeune fille, grosssier personnage.
Puis alors que je ne dormais pas, que les heures lentements s'égrainaient et que mon esprit partait dans tous les sens et que le sommeil fuyait, j'entendis, comme une souris qui grattait une plinthe :
- Je peux dormir dans ton lit ? J e n'arrives pas à dormir, j'ai peur du noir... elle n'était pas nue, elle n'était pas trés habillée non plus.
- Tu as l'air pensif mon Marcello, où est tu ? Tu as l'air d'être parti loin.
Je reviens petit à petit à la réalité, elle me regarde souriante, non pas comme ce jour là, dix neuf ans plus tôt, pas avec ce petit sourire espiégle de celle qui prépare un mauvais tour, enfin un bon tour. Non, sourire il y a sur sa belle gueule, mais sourire contrit, triste presque. Il faudra que je lui répéte que je ne suis pas mort, ce docteur m'a redonner de l'espoir, ce toubib qu'elle n'aime pas, puisqu'elle a descidé que ce sera Salviéri à Rome qui me suivra désormais, Elle devrait s'en rapeller que je ne l'aime pas, puisqu'il fait partie de la bonne famille Romaine, mais il parait que c'est une pointure et qu'une pointure, soigne tout le monde pareil, enfin si on accepte le dépassement d'honoraire, qu'il soigne les fascistes comme les communistes. De toute façon depuis le temps, ils ont tous oubliés mon nom de journaliste-ça m'étonnerait-mes édito au vitriol !
Je l'aimais bien moi ce bon docteur en secteur 1 du CHU moi, il n'est pas rigolo, mais ce n'est pas d'être rigolo qu'on leur demande, c'est de soigner, de guerrir. Il m'a donné de l'espoir moi cet homme, en me disant que la médecine progressait, qu'il y avait dix ans ce n'était même pas la peine, que là, j'ai deux chances sur cinq de m'n tirer, que j'avais bien encaissé la premiére chimio et qu'il était loin d'avoir tout essayé. Il avait terminé en me disant :
- J'ai bien compris , vous etes en train de tout liquider ici, vous allez en Italie, le contexte sanitaire y est comparable à la France, il y a de trés bon docteurs là bas, il y a un pole d'exellence à Florence ou je connais des confréres... Spizzi, il a été interne à Grenoble, dans mon service....
Je n'ai pas voulu peiner ce brave homme, je preendrais sa lettre de reccomandation, je verrais, nous en discuterons avec Alessandra... Aprés, s'il est vrai que Salviéri est un énnemi de classe, il a la réputation de faire parti de l'élite de la médecine italienne, ne mélangeons pas, le ressentiment et la raison, ne nous laissons pas aveugler par d'autres considérations que celle de ma survie .
- Vous étes encore loin de moi mon ami, où est tu enfin Marcello, demanda Alessandra,
Toutes traces de sourire avait quitté son beau sourire, elle sinquiétais pour moi .
- Ne t'inquietes pas, mon amour,nous ferons comme tu choisiras, c'est ton corps aprés tout, il est temps pour moi de tourner la page et de cesser de nier ta maladie, nous l'affronterons ensemble la camarde, comme une famille, si tu souhaites continuer au CHU avec ce médecin que je n'aime pas et dont je ne me souviens pas le nom, je l'aimerais pour toi , je peux faire ça. Si tu veux aller à Florence nous irons à Florence voir ce Spizzi... il est bien coté, mais le top serait Salvieri, mêeme si là c'est toi qui ne l'aime pas. Aprés tout, tes viscéres ne font pas de politique, elles ne sont ni aGauche ni à droite. De toute façon la descision t'appartient, et moi, je te suivrais, même si tu voudrais aller en Chine ou au Pole Nord, rajouta elle avec un demi sourire.
Mais, il y avait quelque chose d'autre qu'elle voulait dire, je le voyait bien, je descidais de la laisser parler, Oui c'est ça, elleen parlera quand elle le désirera, même si ça semblait compliqué, malgrés l'envie que j'avais de l'aider à parler, je me tus... elle s'enfoncait dans le silence, moi aussi ! Si ça concernait cette fameuse nuit où elle était entrée tard, je ne préfére rien savoir !
- Marcello, lacha t'elle tout de go, tu vas être pére, je suis enceinte !
Annotations
Versions