30. 1
Alesssandra
Marcello était à l'hopital à nouveau. Il n'allait pas mieux, il n'allait pas plus mal. Et moi, je passais mes jours et mes nuits à me ronger les sangs. Habiter dans la plus belle ville du monde ne m'apportait aucun réconfort.
Les couchers de soleils sur le mont Palatin... qu'en avais -je à faire ? Ces bonheurs là ne se goûtaient qu'a deux, moi, je me sentais terriblement seule.
Oh, j'avais fait semblant de jouer à la touriste émerveillée au début: le colisée, la piazza Navona, la via Condetti... Il y avait tant à faire, tant à voir !
Seule, je n'y prenait aucun plaisir. Et puis, ce corps qui s'alourdissait de jour en jour, que je ne reconnaissait déjà plus, m'encombrait plus qu'autre chose.
J'avais bien éssayée au début de raconter mes journées à Marcello. Lui aussi faisait semblant de m'écouter... dérriére son masque de souffrance, il grimaçait un sourire alors, mais je voyais bien qu'il se battait contre un monstre bien trop gros pour lui. Moi, je serrais les dents, je lui souriais malgrés tout, et, en lui carressant les cheveux, je psalmodiait des mots d'amours, je lui prodiguait des encouragements, Je voyait bien, poutant que lui aussi n'y croyait plus.
Un jour, entre deux séances de radiothérapies, je l'avais enlevé à ses conditions carcérales, direction la mer, j'avais louée une masérati décapotable. Les cheveux dans le vents, les rays banes sur les mirettes, je l'avais embarqué dans un voyage contre le temps, Ostie, Tarquinia, Livourne... Sur le port nous avons commandé deux Triglie à la Livornése . La mienne était magique, lui il la trouva fade. Il réclama ensuite une farandole de boule de glace, il n'avait envie que de gélati, pistache de sicile, Limoncello, Orange, mandarine, Capucccino et Vanille, il ne pût finir... ( je m'en chargeais pour lui, j'avais un apétit de louo ce jour là) et le vomit dans l'heure. Le retour, que je voulais festif et joyeux, par une petite route dans la montagne fut un vrai calvaire pour lui . C'est brulant de fiévre que je le ramenais à l'hopital au petit matin, le lendemain, pour me faire enguirlander par l'oncologue. Quel con, celui là ! J'en vint à regretter le petit bonhomme froid du CHU de la Tronche.
Depuis ce jour là, ils le gardaient, ils n'y faisaient guerre plus de choses que si c'était moi qui l'avait récupéré, mais ils préféraient l'avoir à portée de main, de toute façon, il avait une trés bonne mutuelle.
Moi, seule depuis une petite huitaine de jour, je me morfondais... Alors, bien malgrés moi, je pensais à ces moments de bonheur que nous avions vécus ensemble, dans cette ville où nous devions pas rester et où nous avions tissés des liens, commencés à prendre racine !
Etais-ce mieux Rome, je n'en étais plus si sûre désormais !
J'avais des regréts bien moins avouables aussi...
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