30.2

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J'avais des regréts bien moins avouables aussi...

Pendant les heures d'abattement, seule, pendant que mon mari se débattait avec son mal incurable, je n'étais plus aussi sûre qu'il en sorte vainqueur, je pensais à l'autre !

c'était juste une brûlure au début, une douleur fugace, une piqûre de guêpe qui avait enflé, enflé, enflé jusqu'à occuper tout mon esprit !

Que faisait-il ?, où était -il ? était -il heureux avec l'autre ?

Avais-je été jalouse ce petit matin dans ce bar ? Qu'avait-il pensé de moi ? s'étaient ils disputés à cause de moi ?

et par dessus tout, la seule question qui véritablement méritait d'être posée:

Pensait-il encore à moi ?

Je devenais folle, à force de me poser tant de questions, alors que j'avais tant à me préoccuper, tant à préparer : j 'allais être mére bientôt, ne devrais-je pas préparer le nid douillet où ce petit être qui n'était encore rien pour moi, aller naitre ?

Qui en serait le pére ? Où plutôt, cet enfant, qui n'avait pas de nom , pas d'avenir encore, serait il l'enfant d'un vieillard qui se mourrait à l'hopital ?

Sera-il orphelin dés la naissance ?

Je regrettais amérement ce choix égoïste, je m'étais fabriquée une maternité avec un homme jeune que je croyais ne pas aimer, pour l'offrir à Marcello, n'étais-je pas à nouveau une Erzébeth Bathory, voulant offrrir la jeunesse éternelle à un mari moribond ?

j'aurais tant voulu qu'un homme soit à mes cotés dans ces moments cruels !

Aurais-je mieux fait de ne pas le garder alors que j'avais tout fait pour tomber enceite d'un autre ? mais quel espéce de monstre étais-je donc ?

Pourrais-je aimer cet enfant un jour ?

Oui, il le faudrat bien, il n'a rien demandé le pauvre ! Mais ne devrais-je pas attendre qu'il devienne réalité pour me poser autant de questions ?

Le docteur que j'ai vue hier, m'a trouvée fatiguée, il pensait le pauvre homme que ce n'était qu'à cause de la maladie de mon mari, je ne l'ai pas démystifié, au fond ça ne le regardait pas vraiement. S'il croit qur cet enfant est le fils de Marcello, c'est ce que j'ai toujours voulu que tout le monde croie, de toute façon, ce sera le fils de Marcello, que je le veuille ou non ! De qui d'autre pourrait il être l'enfant, du beau gosse avec lequel j'avais joué à plusieurs reprises ? Qui donc voudrais croire une fable pareille ?

De toute façon, l'autre, celui dont je ne veux même pas citer le nom, doit filer le parfait amour avec la jolie fille qui l'accompagnait ... qu'il soit heureux avec elle, c'est tout ce que je veux pour lui, c'est tout ce que je lui souhaite. Lui dirais-je un jour que ce que je porte dans mon ventre est le fruit de nos jeux brûlants ?

Je ne pense pas que je le lui dirais . Un iour peut être, ou alors non, ça changerais quoi à notre vie, à la sienne... je pense qu'il vaux mieux qu'il n'en sache jamais rien, de toute façon, il ne sait pas et ne sauras jamais. les Alpes, tel un bouclier protecteur nous séparent.

Le téléphone vient de sonner, je répond, machinalement. Ce sont de bonnes nouvelles qui me sont annoncées, Marcello va mieux, je dois aller le chercher à l'hopital, j'ai le droit de l'avoir pour moi toute seule pendant une semaine, a condition de ne pas faire nimporte quoi.

Je promet au docteur, bien sûr, je le remercie, je bafouille, j'écrase une larme même. Mon voeux le plus cher vient d'être exaucé, je ne serais plus seule dans cet appartement lugubre de la plus belle ville du monde !

Avant d'aller à l'hopital, je ferais un détour par une des nombreuse église que compte cette ville, je méttrais un cierge à l'église pour remercier la sainte vierge de me le rendre, même si c'est pour peu de temps. Peut-être mettrais-je aussi un cierge à un autre saint pour qu'il me ramméne David, Fabrice Julien.

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