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Claudio

L'espagne me manquait déjà, ces grandes plages de sable blond, ses pinédes, ses orangeraies. Ce pays est maravilloso et ma camarade de jeu avait été un guide exeptionel. Aprés Teruel, Valladolid, Saragosse, Barçelone et sa Sagrada Familia... il y avait eu Montsarat, son monastére et sa forêt de rocher en dent de scie, Belchite, l'Oradour espagol et tant d'autres merveilles. J'en avais eu plein les yeux j'en avais encore plein les yeux. Mais, avait décrété Naëlle, toutes les bonnes choses avaient une fin et l'heure de reprendre le travail avait sonné, et moi, bon soldat, je l'avais suivie... J'adorais déjà tout chez elle, son parfum de fleur d'oranger, le gout de sa peau : pêche de vigne, fraise des bois et chocolat, son caractére enjoué le matin au réveil et ses véleités de me mener à la baguette quelquefois; j'aimes les femmes fortes, qu'y puis-je ?

Aprés une courte période de déprime passagére: le retour à Grenoble nous fut comme une punition. Pas tant le paysage, qui, avec les premiéres neiges sur les sommets et les forêts du piemonts virant au brun fauve était magnifique, mais l'obligation de travailler. j'avais trés vite retrouvé la bonne humeur dés le premier petit matin avec ma charmante compagne. Elle était là me souriant aprés l'amour et moi ça me suffisait, ça me suffirait pour le restant de ma vie d'aileurs. Elle avait pris un peu de poid- nous n'avions fait que manger- pas mal de soleil également et je trouvais que ça lui allait bien, cette peau bronzée, couleur caramel beurre salé que j'avais envie de lêcher à longueur de journée. L'ais-je déjà dit , j'en étais follement amoureux. Le soir en rentrant du travail nous mangions du jambon et buvions un vin rouge tonique ou tanique de Rioja en écoutant de la Rota, de la Dance flor madriléne ou du Flamenco et nous faisions l'amour. J'étais, non plutot, nous étions sur un petit nuage, nous le savions qu'un jour il nous faudrait en descendre mais pour l'instant nous y étions bien.

Une maison d'édition parisienne à compte d'éditeur avait accepté mon manuscrit. Naëlle était aux anges elle aussi, elle se disait fiére de moi, fiére d'être l'amie, la future femme d'un auteur en devenir. Ne vous en avais-je point parlé du roman que j'avais envoyé à tant d'éditeurs ?

Naëlle me portait chance, tant qu'elle serait dans ma vie, et il n'y avait aucunes raisons que ça s'arrette, je serais chanceux et heureux !

Je l'avais écrit d'un jet, pendant le grand hiver sentimental de mon arrivée dans la capitale des Alpes. J'avais refusé de retoucher quoi que ce soit, refusant même de le relire, tant ça m'avait fait mal de l'écrire et l'avais envoyé tel quel ( ne corrigeant que les fautes de frappes et d'orthographes, mais ça je le fit mécaniquement, sans y mettre mon âme. Oh je ne m'étais guére fait d'illusion, ce récit, bien trop noir devait être inconsommable. Je vais vous faire une confidence, je suis surpris qu'il ai plu, surpris qu'il ai été choisi. Et, s'ils s'attendaient à ce que j'écrives encore dans cette veine là, ils seront déçus.

J'empochais le chéque cependant, ne boudant pas mon plaisir.

Ah si ! il y avait juste une ombre au tableau, oh ce n'était pas vraiment une ombre, une brume passagére, rien de plus, mais il ne faudrait pas que ça devienne un brouillard tenace. Non, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette légére altération de mon ciel trop bleu ne devienne lugubre noirceur, ciel d'orage et nuée malsaine.

Naëlle avait acceptée le poste que lui proposait sa patrone, elle n'avait pas eu le choix me dit elle! ça ne changerais rien à notre vie non plus, à part le fait qu'elle rentrait de plus en plus tard le soir et qu' étant crevée elle avait moins la tête à nous deux.

  • Tu n'as qu'a écrire me dit-elle, moi je gagnerais de l'argent pour deux, oui, fait ça mon amour, devient homme au foyer, occupe toi de notre amour, de notre nid douillet, je te ferais des enfants pour que ça t'occupe, je sens que l'Espagne à porté ses fruits, je suis en retard de deux ou trois jours.

C'était nouveau ça , cette lubie que j'arrêtte de travailler pour devenir " Femme au foyer ", "man at home" plutôt. C'était novateur, certes, ça ne me déplaisait pas comme idée non plus, j'y réfléchirais... Mais là n'était pas la pierre d'achoppement : Je ne voulais Naëlle que pour moi, je detestait cette idée qu'elle passe toutes ses soirées avec cette sale bonne femme qui était sa patrone , et encore la mienne tant que je serais dans cette boite où je m'ennuyait à crever. Les journées étaient trop longues à attendre le retour de ma belle, les nuits trop courtes, les soirées trop brêves.

Vint le soir, où, celà ne m'étonat pas, elle se refusa à moi :

  • Pas ce soir mon amour, trop crevée !

Je ne lui en tint pas rigueur, je me demandais comment elle faisait pour tenir le coup... alors je fit comme bien d'autres hommes, je fit contre bonne fortune bon coeur et attendit le weekend, en espérant qu'elle n'ai pas de devoir à la maison, ni réunions de derniére minutes, ni colloque en Suisse ou Munich !

  • Tu as pensé à ma proposition me sussra t'elle avant de s'endormir comme une masse, toute habillée, à peine démaquillée. Tu serais à la maison pour acceuillir ta gérriére qui rentre de bataille, ma bataille contre la bourse, le CAC 40, les forces du mal du capital...

Elle se rattrapa au petit matin, me réveillant dés potron minet, me tirant des bras de morphée, pour se rattrapper d'hier soir où elle avait été e dessous de tout,me sussura t'elle dans l'oreille entre deux baisers mouillés et gormands.

Je lui rétorquais qu'elle n'avait pas à se justifier, que si elle était crevée c'était tout naturel que je la laisse dormir

Alors, elle se leva du lit, fit glisser sa nuisette sur son corps, l'enjamba tombée à terre et m'enfourchant en prenant un air faussement courouçée me dit :

  • Et donc tu n'as pas envie de moi ? Tu n'as déjà plus envie de moi ? tu es déjà fatigué de moi ? Mais réveille toi mon coco, sors de ta zone de confort, tu ne connais pas bien ta Naëlle il me semble !

Ce qu'elle me fit subir ensuite pendant deux bonnes heures bien pleines, bien chaudes, brûlantes même ne vous regarde pas ! Toujours et t'il que lorsque le réveil sonna enfin, me libérant des bras de ma succube, elle me donna une grande gifle sur la fesse et feula

  • Allez, mon Man at home, va donc me faire couler un café je me rue dans la salle de bain où tu es prié de ne pas me rejoindre sinon je ne répond de rien.

Je dû me reffréner pour ne pas la suivre, étais-ce une invitation à continuer ce bout de nuit qui avait si mal commençée ?

Je descidais qu'il était temps de faire couler un café, je nageais en plein bonheur, je me contentais d'admirer ses fesses rondes et blanches danser sous mes yeux et disparaitre dans une autre piéce dont elle omis de fermer la porte. Le doute n'était donc pas permis, je descidais cependant de faire celui qui n'avait rien compris, sautais dans un jean, enfilais un tee shirt et courrus dans la rue chercher un sac de viennoiserie.

  • Tu as tort, l'eau est brûlante à souhait ce matin me criat elle avant que je disparaisse dans le hall d'entrée.

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