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Le chapitre 40 ne m'a plu qu'à moitié... je continue, je reviendrais sans doute dessus
Alessandra
Il y a si longtemps que les mains de mon mari ne m'ont pas caressée la peau comme ça, arrachée mes vétements, brulées le corps... Et le petit chouine, Aaaah ! Je le sais que je vais devoir me lever, interrompre ce doux moment auquel je ne croyais plus, mais je n'ai pas envie de le faire, je fais durer, encore...
Ses cris ont redoublés, ses couinements de petit mamifére sont devenus couroux, c'est Néron qui chante pendant que Rome brûle maintenant, ce n'est plus possible... On était à ça, à rien, d'arriver, lui et moi, surtout moi !
Rageusement, je me drappe d'un drap, sort du lit et...
Marcello est déjà debout, il me précéde, d'un geste tendre il arrache Fabrizio du lit dans lequel il se débat, rouge, non , cramoisi. L'autre se calme petit à petit, se blottit dans ses bras, ses pleurs ont déjà baissés d'intensité. Le bébé s'agite dans tous les sens, commence à s'apaiser, étais-ce les bras qu'il voulait ?
- Il ne sent pas la rose, ton fils. Veux tu me laisser essayer de le changer, reste avec moi ma douce colombe, montre moi les gestes, je suis revenu dans votre vie à vous deux, je veux être là pour tout, pour ça aussi ! Me dit Marcello, le visage barré par un large sourire.
Je ne suis plus du tout frustrée, maintenant. Je craque littérallement, mes deux mecs, sont là sous mes yeux, quel beau tableau. Je laisse le drap qui enroulait mon corps faire sa vie, se barrer vers d'autres cieux ou à terre ce qui serait le plus probable, et, je cours dans la piéce voisine. Je cherche fébrilement mon téléphone portable. Cet engin ne sert pas qu'à receuillir les jérémiades et les textos de mon ex-amant, il prend aussi de trés belles photos, il ne sert plus qu'à ça désormais, puisque j'ai retrouvé un Marcello fort convenable.
Je tarde un peu à revenir, les pleurs ont complétement céssés, je n'aurais jamais cru que Marcello soit autant doué avec les enfants. Je l'entend chanter une douce comptine :
Bolli, bolli pentolino
Fa la pappa al mio
La rimescola la mamma*
Il a trouvé tout seul le sac de couche, il a étalé une serviette sur la table à langer, ce n'est pas le tissus que j'utilise normalement, mais ça ne fait rien. Je me tais, je me sens heureuse, je mitraille la jolie scéne. Marcello n'avait pas besoin de moi finalement, il s'en sort plutot bien. sans lacher le Babino, il me sourit et continue de chanter, cette comptine que ma mére devait me chanter, dont je ne me souviens plus.
Mentre il bimbo fa la nanna
fa la nanna gioia mia
o la pappa scappa via*
Il a une belle voix basse et chaude, et il chante juste. je ne l' avais jamais entendu chanter avant ça... ou quelques paroles vites marmonnées. Fabrizio aussiest sous le charme, des yeux il suit le mouvement de ses lêvres. Je me rapproche, je cadre, le regard du pére et du fils, qui est obnubilé par l'autre. Je suis folle d'eux, je pose mon téléphone, j'ai pris assez de photos comme ça, je me colle sur le dos musclé de mon mari... il a un peu maigri, les poils de sa poitrinne ont blanchis, mais ses muscles sont toujours là. J'aime sa douche chaleur. Lui comme si de rien n'était termine d'accrocher couche et Body, emporte Fabrizio dans ses bras et le dépose doucement dans son lit, tout en continuant de chanter
Bolli, bolli pentolino
Fa la pappa al mia...
Cet homme était fait pour être pére, il éléve et aime cet enfant comme si c'était le sien, d'ailleurs, c'est le sien, qui oserais en douter ?
Quelle chance est la mienne d'avoir rencontré un homme si bon, si tendre...
Fabrizio s'est endormi à présent, sans bruit, nous quittons la piéce en éteignant la lumiére. Le pas de la chambre franchie Marcello me regarde, non pas tout à fait du même régard qu'il avait quand il chantait pour Fabrizio et me dit, tout bas :
- Si tu n'étais pas déjà nue, je crois que je te déshabillerais volontiers, va te coucher, tu dois avoir froid.
Personne ici n'avait froid, moi moins que quiconque, et comme ses désirs étaient des ordres, je me blottis à nouveau dans ce lit dont le drap du dessus avait été arraché, je m'en étais fait une toge, pour me draper dans ma dignité de mére indigne et de femme agacée . il git à mes pieds maintenant, inutilisable et inutile.
Je déplie le dessus de lit , je tire la fine couverture en laine qui pique un peu, m'en recouvre pudiquement et attend impatiemment que mon mâle me rejoigne.
*bous, bous, petite marmite
fais la bouillie à mon bébé
maman la remue
* Pendant que bébé fais dodo
Fais dodo ma joie
ou la bouilli s'échapperas

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