43.1

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Naëlle

Il avait l'air sur ses gardes parfois quand je rentrais, comme s'il avait quelque chose à se faire pardonner. La page qu'il écrivait, il la gardait jalousement fermée, me disant à chaque fois :

  • Je t'en lirais un morceau quand ça sera plus abouti, pour l'instant, c'est du premier jet et c'est un peu brouillon !

Je partais alors en boudant dans la cuisinne où il me rejoignait, les mains balladeuses. Mais ce soir je n'avais pas envie de ça. J'avais envie qu'il soit là, mais je n'avais pas besoin de ses caresses, il m'avait embrassée, ça me suffisait. Il revint à la charge, je n'eut pas le courage de le repousser. Mais alors que ses caresses de tendre devenaient précises, je me rebiffait et me reculai :

  • Mais laisse moi un peu respirer, tu m'as dit bonjour quand je suis arrivé , c'est suffisant, je ne sais pas si j'en aurais envie ce soir, peut être plus tard.

C'est lui qui boudait désormais, penaud, les bras ballands, ne sachants où les poser, il se leva de la chaise qu'il occupait brusquement, et moi, je tombais à terre. Il fallait dire, qu'il m'avait posée d'autorité sur ses genoux, il avait une telle force quand ça lui prenait. Je ne me fit pas vraiment mal, mais j'étais un peu gauche depuis quelques temps. J'aurais dû anticiper son geste, mais ne l'avait pas fait. Il s'excusa, il me dit ne l'avoir pas fait exprés. Je le savais qu'il ne l'avais pas fait exprés, et au lieu de lui dire, ce n'est pas grave, je n'ai pas eu mal, je ne suis pas de sucre, je lui lançais, pas méchament mais brusquement, trop brusquement sans doute :

  • Tu devrais faire attention à tes gestes, ce n'est pas la premiére fois.

Lorsqu'il baissa la tête, contrit, comme un petit garçon pris en faute, je dû me retenir pour ne pas le prendre dans mes bras, il n'aurait pas compris. Je lui dis simplement :

  • J'ai été un peu vive, j'ai été surprise voilà tout, il n'y a rien de grave . Je ne voulais pas être aussi vive.

Puis, trés vite, avant qu'il ne réponde je repris :

  • Il faudrait qu'on discute, mais pas maintenant, laisse moi prendre ma douche d'abord.
  • C'est grave ?
  • Il faut qu'on discute, non rien de grave, enfin... non rien de grave, laisse moi prendre ma douche d'abord.

Et je le laissais là, comme ça, sans plus m'en préocupper

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