56

4 minutes de lecture

Claudio

Et elle me laisse planté là, comme si ma question n'était pas légitime, comme si je l'avais révé la discussion de la veille :

Allez, va donc le retrouver ton amoureux du pays de Goethe :

On ne peut pas toujours se passer de l'étranger; les bonnes choses sont souvent si loin ! Un bon Allemand ne peut souffrir les Français, mais pourtant, il boit leurs vins trés volontiers.*

Si j'était un goujat, je rajouterais :

Et leur femmes aussi !

Mais il a tant dit, et pas que des bétises, loin s'en faut

Tiens celle là :

Je possede tant de choses ! et penser à elle dévore tout. Je posséde tant de choses! et sans elle tout se réduit à rien !**

et celle là encore :

tout est combat, lutte: seul mérite l'amour et la vie, celui qui quotidiénement doit les conquérir***

Oui, tout est combat, Dois-je lui courir aprés ou la laisser filer ?

Porte t'elle vraiment l'amour d'un autre, où n'est-ce que de moi, comme elle avait l'air de le dire ?

Comment faire pour en être sûr ?

Qu'ais-je vraiment entendu hier au soir ?

Et, alors, pourquoi dire oui devant témoins et devant l'officier de l'état-civil, pour dire non, un peu plus tard, sur un coups de colére ?

Maintenant la balade ainsi gachée devient inutile, Louise s'endort dans mes bras, je la pose dans son petit matelas, dans le landau. Vais-je la trouver en rentrant ?

Je suis bien naïf, je pense qu'à l'heure qu'il est elle doit faire ses valises, je sais qu'elle en est bien capable ! Que dois-je faire ? essayer de la retenir comme tout être sensé devrait faire, ou bien la laisser partir ?

Reviendra-elle, ue fois calmée ?

J'ai bien peur que non !

suis-je donc si bête ?

Le plus rapidement possible, je retourne sur mes pas, brigueballant la poussette, faisant attention tout de même, il ne faudrait pas que je verse Louise dans le fossé.

**

j'arrive un peu tard, elle avait la voiture elle, moi j'ai dû attendre le bus. Elle est partie, je viens de la croiser dans la rue, son visage était fermé. Maintenant, je ais devoir surveiller mon téléphone.

Je pose, Louise, la deshabille, je m'occuppe, je range un peu, je suis comme groggy.

Le téléphone sonne soudain, c'est elle, c'est sûr, mo coeur fait un triple salto arriére, ma main tremble, je porte l'apareil à mon oreille et fait glisser le pictogramme.

Ce n'est pas elle, une voix hispanique que je reconnais me répond, la voix n'est pas cordiale, loin s'en faut :

  • Qu'a tu fait à ma péquena, tu es vraiment un âne bâté ! Elle ne fait que pleurer et n'arrives pas à sortir trois mots.
  • Vous étes où j'arrives.
  • Je ne sais pas si elle voudras te voir, mais passe, j'aimerais entendre ta version des faits, mais gare à toi si... Je te faisait confiance, je pensais que tu n'étais pas comme les autres.
  • Donnez-moi voyre adresse, dans quel hotel étiez-vous descendue, je trouve une solution pour faire garder Louise et j'arrive.
  • Ne te donne pas tant de mal, elle ne veut pas te voir, Prenons rendez-vous pour demain plutot, je repars mercredi, si tu lui as fait du mal tu auras à faire à moi.

Le coeur battant, je raccroche, tout n'est peut-être pas fini, demain, demain...

Angélo pleure à chaudes larmes, sa blonde est partie,elle s'est envolée, citrouille, balai de sorciére, tapis volant, elle n'est plus là. Reviendra-elle, rien n'est moins sûr. Angélo pleure comme la fontainede trévi, comme les chutes de l'Igaçu, rien ne peut le consoler.Il n'a rien vu venir, ne comprend pas, que c'est-il passé ? Est-ce à cause de lui ou à cause d'un autre ? il s'en fout en fait, il voudrait juste qu'elle revienne avant que l'appartement soit complétement inondé...

Louise pleure, je lui ai donné un biberon, je l'ai changée, rien n'y fait, il parait que les enfants sont du papier buvard, des éponges, je la berce dans mes bras, la calme en lui chantant une chanson que je viens d'inventer

Ta maman va revenir

Ne pleure pas ma jolie

Papa est un imbécile

Sais-tu comme il regrette

Ah si c'était à refaire

referais-je les mêmes anneries

Ne pleure pas petite Louise

Maman va revenir

C'est pas possible autrement

Ne pleure plus, petite Louise

ou papa va pleurer avec toi

D'ailleurs, ça y est, je pleure aussi, je tourne dans la cuisinne, la petite dans les bras et je chante et je pleure, mes larmes coulent sur les joues de ma fille, est-ce moi qui essai de la consoler ou est-ce le contraire. Epuisée, les pleurs de la petites s'espacent pour se calmer complétement, ça ne fait rien, je la garde contre moi, son contact me fait du bien, je regarde son petit nez, c'est le même petit nez que celui de la maman, le même menton volontaire, le même front, qu'est-ce qu'elle ressemble à sa mére cette gamine. Qu'est-ce qu'elle me manque sa maman, que ne ferais-je pour la revoir, la serrerdans mes bras à nouveau.

Je comprend ces vers de Jacques Brel maintenant

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà,
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas ****

Demain, demain, demain sera un autre jour...

Je t'aime Naëlle, j'espére que ce n'est pas trop tard, ton enfant, je l'accepterais tel qu'il est, même blond aux yeux bleus, même avec des canines de loup. suis-je bête, je dois effacer ces idées de ma caboche, cet enfant ne peut être que de moi, comment ça pourrait être autrement ?

Demain, demain, vivement demain.

* Johan Wolfgang Goethe, Faust

** les souffrances du jeune Werther ( J.W Goethe encore )

***Maximes et reflexions, goethe toujours

**** Jacques Brel, ne me quitte pas

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Etienne Ycart ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0