57

7 minutes de lecture

Alessandra

Pour être un bon traducteur littéraire, il faut savoir écrire m'a t'on dit, hors, moi je n'avais jamais écrit jusqu'à présent, qu'à celà ne tienne, je m'y suis attelée, dans les deux langues s'il vous plait et j'ai compris, je n'étais pas encore prête à traduire de grands textes, même si je maitrisais à la perfection l'italien et le Français, alors je me suis atellée à la relecture et à la redécouverte de nos grands auteurs.

Dante, pour commençer, la divine comédie.

Au hasard de mes lectures de ce texte magnifique je suis tombée sur des phrases chocs :

Il n'est pire douleur que le souvenir du bonheur au temps de l'infortune

Une phrase qui me parle bien entendu.

ou bien,

Le soleil, qui flambait rouge derriére nous, était brisé devant mon corps, car je faisais obstacle à ses rayons

Pourquoi devrais-je écrire, d'autres le font, l'ont fait mieux que moi, tellement mieux

Mais Dante m'as- t'on dit n'est pas le meilleur exercisse pour commencer, un peu comme si, marcheur moyen, je m'attaquais à l'ascension de l'Everest.

Dante a vécu il y a longtemps, dans une Italie qui n'était pas encore l'Italie, et qui n'était plus Rome non plus, il a choisi de s'exprimer en Langue Vulgaire plutot qu'en latin, il a été traduit mainte et mainte fois, donc ce qu'on lit maintenant, que ce soit en Italien ou en Français est une reconstruction du texte initial, le texte original étant perdu.

Ce que nous lisons m'a dit un professeur de langue moderne est le fruit de longues et difficiles reconstructions à partir de plusieurs manuscrits qui n'étaient que des copies de l'original.

Mais, a t'il plaisanté, qui veut lire encore de nos jour, l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis... vu sous cet angle là...

Tiens un bon exercisse m'a t'il dit :

  • Lorenzaccio, le drame romantique d'Alfred de Musset sur la Florence de la renaissance, un jeune homme partagé entre ses idéaux de liberté et le cynisme de ses actions. C'est un texte écrit en français bien sûr, puisque Musset était Français, je trouve la version Italienne moyenne, Mais comment peut on traduire un tel texte, en ne connaisssant pas le contexte en ne connaissant pas les desssous de cette histoire, oui signora Alessandra, je me suis essayé à la traduction étant jeune, du Latin vers l'italien, du français vers l'italien et de l'italien vers le français. Je me suis amusé à un autre exercisse, j'ai traduit, pour mon seul plaisir bien entendu, un livre italien déjà traduit en français pour le réécrire en italien, et bien, le résultat à l'arrivée est tout autre que l'oeuvre originale, j'ai réécris ce roman en somme.

J'avais lu, Lorenzaccio étant jeune, j'en connaissait la petite histoire, pour parler du Lorenzaccio écrit par Alfred de Musset, il faut connaitre les réletions tumultueuses qu'il entretenait lui même avec une femme sulfureuse qui portait le doux prénom de Georges.

J'ai lu du George sand, mais là n'est pas la question, j'adore cette femme, une femme libre qui a payé cher ses libertés.

Je suis allée à Venise avec Marcello, nous avons dormis dans l'hotel Danieli qui avait hébergé leurs amours tumultueux, il n'en reste que de belles histoire bien entendu de nos jours, Musset malade avait failli y mourir, il y avait entrainé d'autres femmes aussi. Il parait que Balzac aussi y avait séjourné également.

Hemmingway avait séjourné à Venise aussi, il descendait au Gritti lui, le rival du Danieli, mais cent ans plus tard, nous avions mangé Marcello et moi sur l'ile de Torcello et nous avons trouvés la trattoria qu'il fréquentait à l'époque, devinez quoi, Marcello avait parlé boutique, boutique et littérature, tout en y buvant du vin blanc pétillant. En pensant à celà, une larme coule le long de ma joue, quand je dis une larme, il est évident de dire que mes deux yeux coulent, bien entendu, car tout chez nous est symétrique, et la symétrie est aussi partout, aprés les pleurs viennent les sourires, symétrie parfaite entre le Ying et le Yang; Là aussi, les deux coins de ma bouche remontent ensemble, déformants mes joues et séchants les yeux qui resteront humides cependant.

Le professeur m'a tendu un mouchoir de type kleenex, son geste à hésité entre me tendre le bout de papier et tapoter mes joues, il n'a pas osé, pas encore.

Il me racontera plus tard qu'il est divorcé, qu'il à reccomençé a écrire depuis le départ de sa femme dont il pensait ne jamais se remettre, que ce fût un deuil pour lui et qu'il pensa à se suicider aux temps les plus sombres de sa déprime.

Elle avait eu la garde de ses enfants, Arturo et Julia et qu'il ne les voyait pas trés souvent puisque la maman était partie à Brindisi dans les Pouilles.

C'est fou ce que les gens se confient, moi je lui ai juste dit que j'étais veuve, que mon nouveau veuvage était trop frais et que mes yeux hésitaient souvent entre le rire et les pleurs.

Il devait s'être rendu compte que la conversation glissait vers des terrains où il n'était pas trés à l'aise, et je lui en fût reconnaissant. Il enchaina sur d'autres oeuvres littéraires, dans la langue de Moliére et dans celle d'Umberto Ecco.

Inévitablemen il m'a avoué son attachement à Stendhal, que son oeuvre la plus aboutie était non pas la Chartreuse de Parme qu'il avait lu et relue, pas plus que le rouge et le noir, qu'il connaissait par coeur mais Lucien Leuwen qu'il n'avait pas pu terminer ayant peur de la censure.

alors nous avons causés, la bouteille de martini y a passé, il en a ouvert une autre, puis nous avons mangé pour écluser le vin, oh mangé est un bien grand mot, il avait du jambon du fromage, il a jeté des pates dans l'eau et à ouvert une bouteille de vin rouge, un vin léger m'a t'il dit.

Aprés Lucien leuwen, nous avons bifurqués sur la vie de Henry brulard, comme moi, il était amoureux de la plume de ce mr Bayle.Je lui ai dit que j'avais habité Grenoble, où il n'est jamais allé, par contre il aurait adoré vivre à Civitavecchia où Stendhal s'y ennuyait à mourir, il y a écrit le meilleur de lui même, il faut dire qu'il gambadait pas mal du coté de Rome à soixante quinze kilométres de là, deux journées de cheval à peine.

Il m'a demandé si je connaissait Civitavecchia, j'y avait passée, sans m'y arretter, préférant Grossetto et ses iles et Florence.

Il adorait Florence bien entendu et Sienne. Il adorait Pise, Lucques et Pérouse, mais préférait Civitavecchia, il n'était pas assez riche pour y acheter une maison secondaire mais y retournait camper chaque fois qu'il le pouvait, enfin, avant de divorcer, car il devra passer l'été à Brindisi s'il voulait voir ses enfants. Il rit en disant qu'il devrait faire un choix entre Lucien Leuwen , Henri Brulard et Arturo, Julia.

Les pâtes, trops cuites, noyées dans le beurre fûrent immangeables, nous les angloutirent tout de même, il fallait écluser le vin. Il n'y eut aucun geste équivoques de sa part, mais je pense qu'un petit quelque chose passa entre lui et moi, malgrés le fait qu'il fût fin saoul et qu'il n'avait plus embrassé de femmes depuis belle lurette, c'était ses mots à lui, et en français de surcroit, il évita soigneusement de caresser mes doigts, mes bras et mes cuisses; Pourtant je savais qu'il en avait envie. Je ne lui déplaisait pas, c'était évident. Il était brun, mais la moitié des italiens sont bruns, les yeux marrons et possedait un joli sourire.

Lorsqu'il se leva, il ne tenait pas tout à fait debout, ll se tenait à la bibloithéque d'où il extrait trois ou quatres livres, de beaux livres maintes fois ouverts et lus qu'il manipula avec précaution comme s'il s'était agi de livres anciens et rare. Il me les prettait me dit-il. Et moi, bien malgrés moi je regardais ses fesses, pas mals, son dos, légérement vouté et ses épaules, ni trop larges ni trops étroites. Je le comparais à Marcello bien entendu, Marcello avait une carrure bien plus athlétique qu'Attilio, car il se prénomait Attilio, comme Attila le roi des Huns plaisanta il.

Marcello, mon Marcello avait été bien plus beau qu'Attilio, bien plus carré, Marcello avait le don de me transporter au septiéme ciel juste en posant le regard sur moi mais Marcello n'était plus et attilio était prévenant, seul, comme moi, trop bavard, il avait l'air gentil et doux calme et posé. Je pense qu'on se reverra .

Mais la soirée était bien avancée, j'aurais dû aller chercher mon fils, je l'avais oublié chez la nounou, il était à l'abri, Véronika l'avait couchée chez elle, je n'aurais qu'à aller le récupérer demain à l'heure que je voulais, j'avais de la chance, j'avais trouvé la perle rare. Je voulais me lever, mes jambes ne voulaient pas, Attilio m'a alors proposé de me laisser la chambre et lui il utilisera le canapé. j'acceptais, mais à une condition, que je prenne le canapé et qu'il garde son lit, il n'était pas en état de changer les draps, faire un lit, il accepta et attrapa à grand peine un plaid dans un placard. C'est là ou nos mains se sont frolés pour la premiére fois de la soirée, plus que frolés d'ailleurs, il tombait, je devais l'empecher de tomber, j'étais autant chancelante que lui, j'ai gardé sa main bien plus longtemps qu'il ne fallait. Il a laissé sa main, un moment, m'a souri, avant de la retirer brusquement.

  • Il est trop tôt, alessandra, beaucoups trop tôt, je ne sais pas si...

Il ne finit jamais ça phrase et s'éloignant un peu, les yeux baissés annona, gêné :

  • Il est trop tôt, alessandra, beaucoups trop tôt, je ne sais pas si... coté, n'hésite pas à me réveiller, les toilettes sont à gauche de la cuisine, la salle d'eau juste à coté, bonne nuit.
  • Oui je n'hésiterais pas, lui dis-je, bonne nuit Attilio, merci.

J'aurais aimé un geste, une parôle de plus mais il s'enfuit, s'enfermant dans sa chambre, a t'il eut peur de moi ?

C'est drôle, moi je n'avais pas peur de lui, je le trouvais... rassurant, moi qui n'aimait pas dormir seule, j'étais rasssuré, j'écoutais son souffle de l'autre coté de la porte, un souffle régulier rassurant et je m'endormis.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Etienne Ycart ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0