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Alessandra

Civitavecchia, il m'avait emmenée à Civitavecchia, le professore Oh j'avais visité des villes plus jolies que ça, mais j'avais un guide hors pair, La vieille ville et ses restaurants cachés où l'on pouvait déguster des pates, ardente, cette fois ci , au fruits de mer, moules et crabes étaient sois disant péchés ici, J'esperais que ce n'était pas du coté du port où tronaient d'immenses villes flottantes.

Il m'appris que si lui c'était l'attrait de Stendhal qui l'avait attiré ici, la permiére fois, c'était la proximité de Rome qui attirait les tours opérateurs maintenant. Les tours opérator étaient là pour gagner du fric, vite, les tours operateurs étaient au tourisme ce que les fast food étaient à la gastronomie et il détestait les deux. Tournant le dos aux bateaux de croisiére, s'étalait le Centro Storico di Civitavecchia, prise d'assaut en pleine saison, ses rues pavées, ses portes cochéres et bien entendu, ses églises, toutes plus belles les une que les autres.

Il m'appris que Le pére Beyle n'aimait pas Civitavecchia, qu'il s'y ennuyait à mourir, qu'il s'en échappait dés qu'il pouvait, il avait pris un appartement à Rome dans le palais Cavaliéri

Je ne voulais pas être en reste, je connaissais les frasques amoureuses de ce vieux beau ventru à moitié chauve et goutteux, vu comme ça, il ne devait plus trop plaire aux femmes, si ce n'était son bagout et son esprit. Il eut encore des aventures cependant, avec des femmes mariées qui s'ennuyaient.

Non, nous ne parlions pas littérature du soir au matin, nous visitions beaucoup, Tarquinia l'éphémére rivale de Rome, le lac de Bracciano et ses chateaux décors de mariages de rêves, Viterbe la pontificale, Santa Marinella et ses plages de sable fin.

Il était d'une gentillesse exessive, qu'attendait-il de moi, oh je n'étais pas sotte, mais il ne me le demandait pas, et pour moi, rien ne pressait, je savais que tôt ou tard j'allais ceder à ses avances, ou plutôt à ses absences d'avances. Il dormait dans une chambre et moi dans une autre avec mon fils que j'emmenais partout avec moi, les gens devaient croire que nous étions un jeune couple, je m'en moquais. J'aimais bien avoir un homme dans la piéce voisine de la mienne, je trouvais ça rassurant, mais je n'avais pas besoin pour l'instant d'un amoureux, un ami me suffisait. Je ne sais le temps qu'il attendra, ni qui craquera le premier ou la premiére, mais j'étais bien à coté de lui et ça me suffisait pour l'instant.

Le soir, j'évitais de trop boire, il avait la main leste, le gosier en pente, il me disait qu'il ne buvait pas habituellement, je le croyais, je n'avais aucune raison de ne pas le croire. Un soir n'en pouvant plus je le lui dit, étais-je trop directe ? Oui c'est possible, il ne m'en tint pas rigueur, ou plutôt c'est sa réponse qui me surprit :

  • Je ne bois pas d'habitude, un verre de vin entre ami, quelques verres quand c'est fête, jamais seul, rarement en semaine mais avec toi, Alessandre, ce n'est pas pareil, le soir venu, lorque tu es si proche de moi je ne sais que faire de mes doigts, alors j'ouvre une bouteille de vin, je remplis des verres, tenir mon verre occupe mes mains, boire une gorgée, la siroter, la faire durer, occupe ma langue, me force à réfléchir avant de sortir des choses bêtes de ma bouche.

Je ne sus que répondre, j'aurais dû lui répondre sans doute que moi non plus ou plutôt moi aussi je ne savais comment occuper mes doigts, que j'aimais beaucoup sa présence et que j'étais un peu intimidé par sa présence justement. Que s'il m'offrait un verre de vin, moi qui ne buvait pas habituellement, je le buvais, pour continuer ce moment avec lui et accéssoirement occuper mes doigts.Ce soir là, j'acceptais un deuxiéme verre aprés sa tirade et fit comme lui, je bûs ce verre à petites gorgées que je faisais durer le plus longtemps possible, le probléme c'est que lui aussi fit comme moi.

Nous étions deux imbéciles, l'un en face de l'autre, avec juste une table et une bouteille entre nous et le silence qui s'était posé dans la piéce, un silence que ni lui ni moi n'avons cherchés à combler.

Est ce lui en premier ou moi, nos verrees posés sur la table, encore à demi plein, nos mains bien à plat nous nous regardions, je ne sais pour lui, mais pour moi mon coeur battait fort, ma respiration était désordonnée. sa main toucha enfin la mienne, je ne la dérobais pas, il s'enhardit et la pris toute entiére, je ne la retirais pas. Il n'alla pas plus loin, que devais-je faire, être ainsi au milieu du gué ne me satisfesait pas, tant que j'étais sur la rive, ça allait, mais au milieu du gué, enfin au milieu façon de dire, je n'avais qu'à peine le bout du pied dans l'eau, ou le bout de la main. Je ne sais quand ni comment, qui déclencha les hostilité mais soudain j'avais changée de lieu, de la chaise j'étais sur un canapé, lui aussi et ce n'était pas que ma main qu''il tenait.

Du canapé bien entendu nous avons terminé dans le lit, pas tout à fait nus, plus tout à fait habillés, alors qu'il tentait de m'oter les derniers morceaux de dentelle qui habillaient encore mon corps, je lui ai demandé de stopper, que nous avions assez avancé dans la soirée, que je ne souhaitais que dormir, dans ses bras, que le reste viendra, plus tard, que c'était un peu tot...

Cet homme était trop sage, il respecta mes désirs. Mais savais-je ce que je voulais exactement ?

Je ne voulais pas l'instant d'avant et pourtant j'étais là avec lui maintenant. Je ne voulais pas partir avec lui dans une maison qu'il avait loué pour moi, lui qui dormait en bungalow quand il partait en vacances, seul ou avec ses enfants, il la partageait avec moi depuis quatre jours.

Nos solitudes étaient trop pesantes.

Je n'avais aucun soucis à avoir, aucunes craintes non plus, le dernier verrou sautera bientot de lui même.

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