Le soleil de novembre brillait doucement sur le terrain de Quidditch, éclairant les gradins encore pleins de spectateurs surexcités. Les verts de Serpentard étaient en fête, et pour cause : la maison venait de remporter une victoire éclatante contre Serdaigle, grâce à une manœuvre spectaculaire signée Louise Potter.

À peine descendue de son balai, la jeune sorcière fut aussitôt assaillie par une nuée d’élèves. La plupart étaient des premières années, le regard illuminé d’admiration, les bras tendus vers elle comme si elle était une célébrité sortie d’un livre d’histoire vivante.

— Louise ! T’étais incroyable !
— Comment t’as fait pour tourner aussi vite ?
— Tu peux signer ma manche ? Je la laverai jamais !
— Tu pourrais donner des cours de vol ?!

Louise, encore essoufflée par l’intensité du match, rit doucement, prise de court par l’enthousiasme. Elle attrapa une plume qu’on lui tendait, commençant à signer des bouts de papier, des écharpes, et même un vieux livre de métamorphose.

— Sérieusement, comment tu fais pour voler comme ça ? C’est pas normal, c’est de la magie noire, rigola un Poufsouffle.

— Du talent, tout simplement, répliqua un Serpentard fièrement. C’est une Potter… mais en mieux.

— Est-ce que tu vas être capitaine, un jour ? demanda un petit garçon aux yeux ronds. Tu dirigerais super bien l’équipe !

Louise leva les yeux au ciel, amusée et touchée à la fois.

— On verra… c’est seulement ma deuxième année.

Les questions fusaient encore, quand soudain, une élève de première année, blonde avec deux longues nattes, leva timidement la main.

— Euh… excuse-moi, Louise ? J’ai une question un peu… bizarre.

— Vas-y, répondit Louise, bienveillante.

La fille hésita, puis lança, avec un petit sourire curieux :

— C’est vrai que Drago Malefoy est ton petit ami ?

Le silence tomba aussitôt. Un battement d’ailes quelque part dans le ciel. Tous les regards se braquèrent sur Louise.

Elle cligna des yeux, figée.

— Hein ?… euh…

Ses joues prirent une teinte légèrement rosée. Elle baissa les yeux, jouant distraitement avec la lanière de son gant.

— Disons que… c’est compliqué, répondit-elle doucement, le regard fuyant, un sourire à peine visible sur les lèvres.

Une vague de murmures éclata immédiatement dans le groupe :

— Ohhh…
— Elle n’a pas dit non !
— Donc c’est vrai !
— J’étais sûr qu’ils étaient ensemble !

Louise leva la main, faussement exaspérée.

— C’est bon, calmez-vous. C’était un match de Quidditch, pas une cérémonie de mariage.

Elle tenta de quitter la foule, mais ils étaient trop nombreux. C’est à ce moment-là que Drago Malefoy apparut, marchant tranquillement depuis les gradins, mains dans les poches, l’air aussi détaché que possible… sauf dans le regard.

Lorsqu’il s’approcha, plusieurs élèves s’écartèrent instinctivement, comme s’ils ne voulaient pas se retrouver au milieu d’un échange privé.

— On dirait que tu es devenue plus célèbre que ton frère, dit-il en arrivant à sa hauteur.

— Pour une fois que ça change, souffla-t-elle.

Il regarda autour, puis la fixa avec un sourire en coin.

— Tu as laissé un petit mystère flotter derrière toi, on dirait.

Louise haussa une épaule, faussement innocente.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Évidemment que non, répondit-il doucement. Il se pencha à son oreille. Et c’est bien mieux ainsi.

Elle sentit son cœur rater un battement.

Drago recula, comme si de rien n’était, et se mit à marcher tranquillement en direction du château.

Louise le suivit du regard un long moment… avant de tourner les talons, un sourire énigmatique accroché aux lèvres.