Frère contre soeur

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Le ciel était bas, couvert de nuages gris menaçants, et l’air vif portait l’odeur de pluie imminente. Malgré cela, les gradins du stade de Quidditch débordaient d’élèves excités, écharpes enroulées autour du cou, visages peints, bannières flottant au vent.

Gryffondor contre Serpentard.

Harry contre Louise.

La tension était électrique.

Lee Jordan s’installa à son poste de commentateur, sa voix déjà amplifiée par le micro magique.

Et nous y voilà, mesdames et messieurs, pour ce qui promet d’être le match le plus explosif de l’année ! Deux Potter, deux attrapeurs, deux maisons en guerre depuis un siècle. D’un côté, Harry Potter pour Gryffondor, notre attrapeur favori… et de l’autre, Louise Potter, aussi brillante que redoutable, pour Serpentard. Et croyez-moi, elle n’est pas là pour faire de la figuration.

Dans les vestiaires de Serpentard, Louise ajustait ses gants en silence. Flint, plus nerveux que d’habitude, donnait ses dernières consignes, mais elle n’écoutait qu’à moitié.

Son cœur battait vite.

Pas de stress.

Juste cette étrange sensation… de voler contre son frère.

Dans l’autre vestiaire, Harry resserrait les doigts sur son balai.

— Tu vas gérer, dit Ron en lui tapant l’épaule. Même si c’est… ta sœur. Tu dois gagner.

— Ce n’est pas ça le problème, répondit Harry. Le problème, c’est que je ne sais même pas si je peux la battre.

Ils sortirent sur le terrain en même temps.

Louise et Harry échangèrent un regard bref, intense. Aucun sourire. Juste du respect.

Le sifflet retentit.

Et le ciel s’ouvrit à eux.

Le match était brutal, rapide, sans pitié.

Serpentard menait 40 à 30 grâce aux cognards bien placés et au jeu physique de Flint. Mais Gryffondor ne se laissait pas faire. Katie Bell et Angelina Johnson faisaient des merveilles, enchaînant les passes rapides et les feintes de tirs.

Mais tout le monde regardait en haut.

Là où Louise et Harry virevoltaient, piquaient, remontaients, à la recherche du Vif.

— Et les Potter dansent dans le ciel, mes amis ! commente Lee Jordan avec passion. On dirait deux étoiles en collision, et croyez-moi, quand elles vont se heurter… ça va faire des étincelles !

Louise repéra le Vif en premier. Il brillait faiblement à travers un voile de brume, à une vingtaine de mètres au-dessus des gradins nord. Elle fonça.

Harry la vit bouger et n’hésita pas. Il s’élança juste derrière elle, gagnant rapidement du terrain.

Le public retenait son souffle.

Louise, légèrement devant, se pencha en avant, son balai vibrant sous elle. Le Vif zigzaguait vers les anneaux, plongeait, remontait…

Harry n’était plus qu’à quelques mètres. Il tendit la main.

Louise changea brutalement de trajectoire, frôlant un cognard, glissa derrière un poursuiveur, piqua en vrille et… disparut un instant dans les nuages.

Harry s’arrêta, surpris.

Et là — surgissant d’en dessous, telle une ombre verte fondant du ciel — Louise Potter apparut dans un looping inversé, bras tendu, doigts écartés…

ELLE L’A EU ! ELLE L’A EU !! hurla Lee Jordan. LOUISE POTTER ATTRAPE LE VIF POUR SERPENTARD DANS UN MOUVEMENT DIGNE DES COUPE DU MONDE ! C’ÉTAIT MAGISTRAL ! MERLIN, JE… je veux dire… félicitations à Serpentard.

La foule explosa. Une vague verte dans les gradins Serpentard. Rogue, sur son banc, croisa les bras avec un petit sourire satisfait. Flint, bouche bée, se jeta sur Louise pour l’étreindre en rugissant de joie.

Harry descendit lentement, son balai encore tremblant sous lui. Il n’avait pas gagné, mais il souriait.

Il l’avait vue voler comme personne.

Dans le vestiaire, après la clameur, Louise s’assit un instant, les jambes encore engourdies.

— C’était incroyable, dit une voix douce à la porte.

Harry entra, son balai à la main, encore couvert de boue.

— Tu l’as vu en premier, dit-elle.

— Tu l’as eu quand même, sourit-il.

Un silence les enveloppa.

Puis Harry ajouta :

— J’suis fier de toi.

Louise leva les yeux. Et pour la première fois depuis longtemps, elle sentit quelque chose de profond se détendre en elle. Une paix.

— Moi aussi, murmura-t-elle. De toi.

Et quelque part, dans un coin du stade, Drago Malefoy, silencieux, regardait depuis les tribunes vides.

Son regard n’exprimait ni jalousie… ni colère.

Juste un éclat qu’il n’aurait jamais laissé paraître devant les autres.

Un éclat de fierté farouche.

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