La nuit était tombée sur Poudlard, calme et lourde. Dans la salle commune de Serpentard, seule la lueur verte des torches enchantées vacillait sur les murs de pierre humide. Louise s’était endormie tard, assise sur un fauteuil profond, un livre tombé sur ses genoux.

Et quand ses yeux se fermèrent, le monde changea.

Elle se tenait au milieu d’un couloir sans fin, fait de pierre noire et de brume. Le sol était froid sous ses pieds nus. Aucun son, si ce n’est le battement régulier de son propre cœur.

— Louise...

Une voix glissa, comme portée par le vent.

Elle tourna sur elle-même. Rien.

Puis un éclat de lumière rouge au loin. Une silhouette.

Elle s’avança lentement, chaque pas faisant résonner ses talons dans le vide.

La silhouette devint plus nette.

Voldemort.

Ou du moins… ce qu’elle croyait être lui. Grand, mince, une peau si pâle qu’elle en semblait grise, les yeux d’un rouge incandescent. Il ne parlait pas, mais ses lèvres bougeaient.

— Tu sais qui je suis.

Louise recula.

— Tu rêves de moi parce que tu me portes encore. Tu crois m’avoir quitté, mais je t’ai laissée un cadeau…

Elle posa une main sur sa joue. Sa cicatrice, brûlante.

La douleur revint, profonde, pulsante.

Puis, derrière Voldemort, deux portes apparurent, battant lentement comme des voiles dans le vent.

À gauche : Drago. Il la regardait, les mains dans les poches, calme, l’air… presque inquiet.

À droite : Ron, souriant, rouge de gêne, les bras ouverts.

Et puis elle entendit Harry. Sa voix résonnait au loin, mais elle ne le voyait pas.

— Louise, on a besoin de toi. Tu dois choisir. Tu peux pas suivre tout le monde.

Elle fit un pas. Son cœur accéléra.

Devant elle, Voldemort s’éloigna… en riant.

— Tu es plus proche de moi que tu ne le crois.

Louise hurla.

Mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Elle tomba à genoux.

Et soudain, Drago tendit la main.

— Louise, je suis là.

À l’opposé, Ron aussi. Mais il semblait de plus en plus flou, comme s’il s’éloignait sans bouger.

Le choix était là. Devant elle.

Un chemin vert. Un chemin rouge.

Mais derrière elle… une ombre rampante, un feu noir, une douleur vivante.

Elle se retourna.

Et vit son propre reflet, mais le regard vide, une cicatrice flamboyante comme une entaille de feu, plus profonde que jamais.

Elle recula, terrifiée.

La brume l’envahit alors d’un seul coup.

Et elle chuta.

Elle se réveilla en sursaut.

Le livre tomba à terre.

La salle commune était vide. Les torches brûlaient doucement.

Sa main alla immédiatement à sa cicatrice.

Elle était… chaude.

Mais pas en feu.

Pas comme dans le rêve.

Son cœur battait vite. Trop vite.

Des larmes lui montèrent aux yeux, sans qu’elle sache pourquoi. Un mélange de peur, de fatigue, et de ce sentiment confus de ne pas savoir où elle allait… ni avec qui.

Louise se leva, seule dans la lueur verte de la salle commune.

Elle ne savait qu’une chose : ce rêve n’était pas anodin.

Et il reviendrait.