Le couloir du deuxième étage était plongé dans un silence glacial.

Il n’y avait plus que des murmures dans le château, des soupirs à voix basse dans les salles communes, des regards qui fuyaient.

Hermione Granger avait été retrouvée pétrifiée.

Cela s’était produit un matin gris et froid, juste avant le premier cours. Une élève de première année avait hurlé dans le couloir : Hermione gisait contre un mur, le regard fixe, les bras figés en l’air, une plume encore entre les doigts.

Louise était arrivée parmi les premiers sur les lieux, suivie de Drago, Blaise et quelques Gryffondor paniqués.

Harry, haletant, s’était figé.

— Hermione…

McGonagall avait surgi, talons claquant contre les dalles, suivie par Rogue et Flitwick. Ils évacuèrent le couloir, scellèrent les accès. Mais tout le château en avait déjà entendu parler.

Et avec la nouvelle, les murmures commencèrent à courir : la Chambre des Secrets est ouverte, le monstre rôde, personne n’est en sécurité.

Louise restait étrangement calme.

Peut-être trop.

Elle n’avait presque rien dit depuis l’annonce officielle.

Drago l’observait de plus en plus souvent, l’air troublé, comme s’il cherchait à lire quelque chose dans ses silences. Ron, lui, était livide, inconsolable. Il passait ses journées avec Harry, à tenter de comprendre ce qui avait bien pu se passer.

Ce fut le soir même, dans une salle commune vide, que Harry vint trouver Louise.

Elle était assise dans un coin, relisant un livre qu’elle n’arrivait pas à suivre.

— Louise ? Tu as un moment ?

Elle releva les yeux. Il avait l’air plus sérieux que d’habitude, les sourcils froncés, le front brillant de tension.

— Bien sûr.

Il s’assit près d’elle, mais ne parla pas tout de suite.

Puis :

— Je t’ai jamais vraiment demandé ça… mais… est-ce que tu entends des choses ? Des voix, parfois, que les autres n’entendent pas ?

Louise garda le silence un instant.

Ses yeux fixaient les flammes dans la cheminée.

Elle inspira lentement.

— Oui.

Harry tourna vers elle un regard surpris.

— Depuis quand ?

— Depuis le début de l’année, murmura-t-elle. Mais c’est flou. Comme des échos. Des mots qui ne viennent pas vraiment de moi.

Il fronça les sourcils.

— Tu ne m’en as jamais parlé.

— Je ne pensais pas que tu les entendais aussi.

Il hésita, puis soupira.

— Je les ai entendues juste avant qu’on trouve Hermione. C’était froid, glissant… comme un serpent.

Elle se tendit un peu.

— Moi aussi. Juste avant. Comme si ça rampait dans les murs.

Un silence.

Puis Harry demanda, presque à voix basse :

— Tu crois que ça a un lien avec… ce que tu ressens, parfois ? Ta cicatrice ? Tes rêves ?

Louise se crispa à peine. Elle détourna les yeux.

— Je ne sais pas.

Mais elle savait que ce n’était pas vrai.

Elle savait que tout était lié.

Mais dire les choses à voix haute, c’était leur donner forme. Poids. Et elle n’était pas prête.

Pas encore.

Harry la regarda longuement.

Puis hocha la tête.

Il se leva sans un mot de plus, mais elle l’entendit murmurer avant de partir :

— On va trouver ce que c’est. Ensemble.

Quand il fut parti, Louise ferma les yeux.

Et dans le silence… elle entendit encore la voix, lointaine et sifflante, comme un murmure juste sous la pierre.

Tue… tue… laisse-moi sortir…

Et elle frissonna.

Dans les jours qui suivirent, le château devint plus sombre. Les couloirs plus silencieux. Même Peeves, l’esprit frappeur, semblait moins bruyant.

Mais Louise, elle, continuait d’avancer.

Sans rien dire.

Mais en sentant, de plus en plus clairement… que quelque chose l’appelait.

Et qu’un jour ou l’autre, elle devrait y répondre.