Louise marchait à vive allure dans les couloirs du château, ses pas résonnant dans la pierre froide. Ron peinait un peu à la suivre, tenant plusieurs grimoires sous son bras, les bras engourdis.

— Tu pourrais ralentir un peu, Potter, râla-t-il en soufflant.

Elle s'arrêta et se tourna vers lui, les yeux brillants d’une énergie qui trahissait l’agitation intérieure.

— Désolée… J’ai l’impression qu’on perd du temps. Il faut qu’on découvre ce que c’est, ce monstre, ce qu’il veut.

— Je sais, dit Ron en s’approchant. Et je veux comprendre aussi. Mais on n’y arrivera pas en courant dans tous les sens. On a besoin de méthode.

Ils entrèrent dans la bibliothèque. Madame Pince les surveilla d’un regard sévère tandis qu’ils s’installaient à une table isolée, à l’abri entre deux hautes étagères.

Louise posa un énorme livre sur la table :
« Les Bêtes Sombres et Secrets de Grande-Bretagne ».
Ron, lui, avait pris un exemplaire poussiéreux de « Les Grandes Légendes de Poudlard ».

— On cherche quoi exactement ? demanda-t-il.

Louise ouvrit son livre.

— Quelque chose qui pourrait tuer… en silence. Quelque chose qu’on pourrait entendre… sans le voir. Quelque chose qui vivrait dans des canalisations.

Ron fronça les sourcils.

— C’est pas banal, comme critère. Mais… tu crois que c’est vraiment un serpent ?

Louise ne répondit pas tout de suite. Puis elle murmura :

— Harry et moi, on comprend les voix. On les entend… comme si elles nous appelaient. Ce n’est pas du hasard, Ron. C’est du Fourchelangue. Et seuls les serpents parlent cette langue.

Ron pâlit légèrement.

— Alors… ça voudrait dire que le monstre est un serpent géant ? Et… que toi et Harry… vous avez un lien avec lui ?

Louise serra les mâchoires.

— Je ne sais pas. Je ne veux pas y croire. Mais plus j’y pense… plus tout concorde.

Ron feuilleta son livre, visiblement mal à l’aise.

— Et la rumeur… à propos de Mimi. Tu crois vraiment que c’est elle, la victime de la dernière fois ?

— Elle a dit qu’elle est morte dans ces toilettes, le jour où « quelqu’un a regardé dans ses yeux ». Ça ne te semble pas… étrange ?

Ron fronça les sourcils.

— Genre, comme si elle avait été pétrifiée… ou tuée… d’un seul regard ?

Louise hocha lentement la tête. Puis elle pointa un paragraphe dans le livre :

« Le Basilic, roi des serpents, tue d’un simple regard. Il peut vivre des siècles, se dissimuler dans des endroits sombres et humides, et ne meurt que sous le regard du coq. »

— Le roi des serpents… murmura Ron. Ça colle.

Ils restèrent un moment silencieux, le poids de la révélation tombant entre eux comme une chape de plomb.

— On doit prévenir quelqu’un, finit par dire Ron. McGonagall, Dumbledore… quelqu’un.

— Non. Pas encore. Il faut qu’on soit sûrs. Il faut qu’on sache comment il se déplace, et surtout, où est la Chambre. Mimi pourrait nous en dire plus.

— Tu comptes lui reparler ?

— Oui, dit-elle en fermant le livre d’un coup sec. Ce soir.

Alors qu’ils quittaient la bibliothèque, Ron jeta un regard hésitant vers Louise.

— Tu penses que Drago… pourrait être impliqué ?

Elle s’arrêta net.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Je sais pas. Il déteste les Sang-de-Bourbe, il passe son temps à parler de « nettoyer Poudlard »… Et puis, il est dans ta maison.

Louise détourna les yeux.

— Je le connais. Il peut être cruel, oui. Mais pas meurtrier. Il n’est pas ce genre de personne. Je le saurais.

Ron parut sceptique mais ne dit rien. Ils reprirent leur marche dans un silence chargé de tension.

Plus tard ce soir-là, alors que la salle commune des Serpentard était presque vide, Louise était penchée sur un parchemin, le même livre ouvert devant elle.

Elle traçait une hypothèse sur un plan du château, les canalisations, les points d’attaque.

Ses doigts tremblaient légèrement.

Elle se sentait proche de la vérité.

Et plus elle approchait, plus quelque chose en elle lui soufflait :
Tu n’es pas juste en train de résoudre un mystère… Tu es en train de découvrir ce que tu es vraiment.