28 Avril
Mes mains pelent comme celles d’un serpent. Ma peau se détache par lambeaux, et dessous… il n’y a rien de sain. Je suis malade. C’est une chair rose, gonflée, vive. Elle pleure, comme moi. On me touche à peine que je hurle. Je ne peux plus bouger les bras, chaque mouvement est une flambée.
Je sens mes dents bouger. Une à une, elles se déchaussent. Le sang a le goût du métal et j’en avale à chaque toux. Ma langue est fissurée, rugueuse. Je n’ose plus parler, la parole coûte trop cher. Même un souffle devient supplice.
La douleur ne crie pas, elle chuchote. Elle murmure son poison à travers les nerfs.
Elle s’installe dans le corps, y trace des routes, des vallées.
Elle colonise.
Elle nomme.
Elle érige des frontières là où avant il y avait la paix.
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