Solitude et conséquences
“[…] Being alone never felt right. Sometimes it felt good, but it never felt right.” (Bulowski, 1978)
Dans la littérature scientifique, la solitude est le plus souvent associée à un sentiment d’isolement chronique. Elle est majoritairement exprimée par des personnes souffrant d’un fort déficit d’interactions sociales et touche entre 15 à 30% de la population européenne (Heinrich et Gullone, 2006). À court et moyen terme, la perception de solitude peut avoir de graves conséquences sur la santé d’un individu, tant sur le plan physiologique que psychique.
Les nombreuses expériences menées montrent qu’une hausse du degré moyen de solitude d’une population donnée s’accompagne d’une élévation des niveaux de mortalité et de morbidité de ladite population (Harrington et al., 2006). Ainsi, les conséquences directes de l’isolement, comme le manque de sommeil, l’augmentation du niveau de stress, celle de la pression artérielle, semblent favoriser le vieillissement des cellules du corps (Hawkley et Cacioppo, 2007). En conséquence, sur chacune des tranches d’âge adulte considérées, même les plus jeunes, les individus souffrant de solitude présentent un risque plus important que les autres de souffrir de maladies cardiovasculaires.
Enfin, certaines données expérimentales montrent qu’il existe également une corrélation entre le sentiment de solitude et le développement de psychose et de troubles de la personnalité. En effet, l’état de solitude accentue le niveau d’anxiété de la personne, entraînant, dès lors, une diminution de l’estime individuelle et de la confiance en l’avenir (Cacioppo et al., 2007). Dans une enquête menée à grande échelle au Québec, Stravynski et Boyer (2001) démontrent ainsi que le sentiment de solitude est associé, chez bon nombre de cas étudiés, à une prépondérance de pensées suicidaires et criminogènes.
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