Quand l'amour s éteint

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Quand je reviens à moi, je suis au milieu du terrain, un enfant serré contre moi, les doigts crispés sur son petit vêtement. Une rage brute, une fureur animale, me consume. Je sens mes dents se serrer, une envie irrésistible de mordre, de blesser, de… Je suis prêt à lui infliger une douleur violente, à le mordre. L’image de ses yeux, grands ouverts, me ramène à la surface un bref instant. Mais la force obscure me submerge déjà, transformant mes pulsions en réalité.
Puis, je vois Rose. Elle se tient là, devant moi, les yeux exorbités, une expression de terreur figée sur son visage. Elle lâche les verres qu’elle portait, les fragments de verre s’éparpillent sur le sol avec un bruit sec et strident. Au milieu du vacarme assourdissant de la foule, j’entends la voix de Mark, brisée par l’horreur : « Tu… tu es un monstre ! »
La scène tourne, le bruit se transforme en un bourdonnement sourd. Je comprends instinctivement, avec une lucidité glaciale et horrible, que la force qui m’habite a pris le dessus. J'avais presque mordu l'enfant. Des larmes chaudes inondent mon visage. L’horreur de ce que je suis, de ce que je deviens, me submerge. La vérité crue, glaçante, se révèle dans toute son ampleur : c'est moi qui ai tué ces deux hommes. Et cet enfant… j’ai frôlé le meurtre. Une troisième victime aurait pu s’ajouter à la liste, si Rose n’avait pas été là. L’image de son visage, figé par la terreur, me hante.
Le poids de mes actes, de cette force maléfique qui me ronge de l’intérieur, est insupportable. J’essaie de contacter Mark, mais en vain. Il m’a bloqué sur tous les réseaux, effaçant toute trace de moi de sa vie. J’ai perdu Mark, mon premier amour, celui que j’ai tant aimé, et la culpabilité s’ajoute à la douleur lancinante de cette perte. Rose m’évite, sa peur est palpable, compréhensible. Je la comprends, je la comprends trop bien. Je suis devenu un danger pour ceux que j’aime.
Des semaines passent, lourdes et silencieuses. Le vide me ronge. Je suis seul, hanté par mes cauchemars et la culpabilité. Je vis reclus, cherchant une échappatoire, un moyen de comprendre ce qui m’arrive.
Un après-midi froid et gris, je croise Rose par hasard dans un parc désert. Elle semble fragile, amaigrie, mais ses yeux, bien que tristes, révèlent une détermination nouvelle. Elle s’approche, hésitante, et s’arrête à quelques pas de moi. L’air est glacial entre nous, lourd du poids de nos silences passés.
« J’ai beaucoup cherché, Malik », dit-elle enfin, la voix rauque d’émotion. « Dans des bibliothèques, dans des archives… des livres anciens, des grimoires oubliés… J’ai exploré des pistes qui semblaient absurdes au départ, mais… je crois que j’ai trouvé quelque chose. »« Alors ? », murmurai-je, la voix tremblante d’une anticipation fébrile. « Qui suis-je ? Qu’est-ce qui vit en moi ? Pourquoi est-il là ? Et surtout… comment puis-je m’en débarrasser ? »

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