Secret familial
Le trajet pour retrouver mes parents fut une course effrénée, une course contre le temps et contre la peur qui me rongeait de l’intérieur. Rose, silencieuse, était à mes côtés, son inquiétude palpable. Finalement, après des heures de route sinueuses, nous arrivâmes à la maison familiale, une petite maison modeste nichée au pied d’une chaîne de montagnes imposantes. L’air était vif, chargé d’une odeur de pins et de terre humide. Je frappai à la porte, le cœur battant à tout rompre. Une voix familière répondit, douce et aimante. « Malik ? Mon fils ?
» Ma mère apparut sur le seuil, un sourire éclatant sur le visage, mais je remarquai une hésitation, une tension dans ses yeux. Rose, à mes côtés, fut accueillie avec la même chaleur. Je me précipitai vers ma mère, l’embrassant fort, mais mon émotion se transforma rapidement en rage contenue. « Où sont les sorciers ? » demandai-je, ma voix brusque, tranchante. Mon père, apparu à son tour, fronça les sourcils, son visage dur. « De quoi parles-tu ? Les sorciers n’existent pas.
» Sa réponse, si catégorique, fit monter en moi une colère brûlante. « Ne me prenez pas pour un con ! Votre petit jeu a assez duré ! » Je sentais la tension monter en moi, une énergie obscure qui commençait à bouillonner sous ma peau. Rose, à côté de moi, sembla souffrir de mon état. Ma mère vacilla, son sourire s’effaça, remplacée par une expression de peur.
Ils avaient gardé le secret pendant des années, gardant la vérité sur les sorciers et sur la nature même de mon existence. Mais je n’allais pas les laisser continuer à jouer leur comédie. Ils nous décrivaient la complexité du chemin qui menait à la montagne où résidaient les sorciers : un sentier escarpé, passant par des forêts obscures, longeant des précipices vertigineux, puis grimpant jusqu'à un sommet inaccessible. Un chemin secret, un chemin que seuls eux pouvaient connaître. Une montagne qui gardait le mystère de ma naissance, le mystère de ma survie. Une montagne qui allait décider de mon destin. Leurs paroles, pleines de désespoir et de culpabilité, résonnaient encore dans mes oreilles alors que Rose et moi nous éloignions de la maison familiale. Le cri de mon père, une promesse de regrets futurs, était un poids supplémentaire sur mes épaules, déjà chargées du fardeau de mon héritage monstrueux. Les larmes de ma mère, un mélange de douleur et d’impuissance, me hantaient. Je savais qu’ils avaient raison de craindre ma colère, la puissance de la part d’Iarish qui sommeillait en moi. Mais je ne pouvais plus attendre. Leur refus de m’aider, leur mensonge, ne faisait que renforcer ma détermination. Le chemin vers les sorciers, j’en étais sûr, était loin d’être facile.

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