Souvenir

Je me souviens du jour où elle est arrivée. Pauline. Quatre ans après moi, minuscule et fragile, mais déjà capable de remplir la pièce de son parfum de bébé et de tout l’amour que je n’avais jamais imaginé pouvoir ressentir.

Je tenais ses petites mains dans les miennes, émerveillée par ses doigts si fins, par sa peau douce et chaude. J’étais grande sœur depuis quelques heures à peine, et déjà mon cœur débordait d’un amour que je ne savais pas possible.

— Regarde comme elle est jolie, avait murmuré maman, et moi je hochais la tête, incapable de parler tellement l’émotion me coupait le souffle.

Maman me laissait la câliner, la bercer, m’occuper d’elle comme si j’étais déjà grande et responsable. Chaque fois que je la tenais contre moi, je sentais tout l’amour qui nous reliait, Pauline et moi, mais aussi entre ma mère et moi. J’étais fière de pouvoir contribuer à sa petite vie et de partager ces instants précieux avec elle. Mon cœur débordait de bonheur et de tendresse pour ces deux femmes qui étaient désormais le centre de mon univers.

Je me souviens de son premier sourire, à peine esquissé, qui avait fait fondre tout le monde dans la chambre. Et moi, je la regardais, fascinée, émerveillée. Elle était ma sœur, mon trésor, mon tout petit miracle. Ce jour-là, je suis devenue grande sœur, et je suis devenue une partie de quelqu’un d’autre, quelqu’un que j’aimerais pour toujours.

Je savais que je les aimerais toujours, plus que tout.