Hôtes - partie 1

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Lorsque le couple arriva, un peu avant dix-neuf heures, la lumière dorée des lanternes extérieures baignait les parterres de la cour d’une douceur presque théâtrale. Antonin se tenait droit près de sa mère, tout heureux de participer à l’accueil.

— Bonjour, bienvenue au Château de Sarnanger, lança Élise avec entrain. Vous êtes Susie et Justin, je suppose ?

Ils hochèrent la tête, souriants, un peu emmitouflés, et Élise les invita à entrer dans l’aile des hôtes, où la chaleur les enveloppa aussitôt.

Le hall commun, vaste et lumineux, mêlait avec élégance les styles. Le regard des visiteurs glissa sur les boiseries anciennes aux teintes chaleureuses, soulignées par la lumière chaleureuse des spots encastrés. À droite, une large verrière d’inspiration industrielle fermait l’extrémité de l’aile, donnant sur la terrasse, avec vue sur un espace vert et sur la piscine.

Au centre de la pièce, une table en bois massif attirait l’œil, entourée de chaises design aux lignes épurées. Dans un coin, un poêle-cheminée contemporain diffusait une chaleur douce, installé à proximité d’un coin salon cosy avec de larges canapés colorés. Un billard au tapis vert bouteille faisait écho à la bibliothèque bien fournie, tandis qu’un piano droit noir, légèrement patiné, complétait le tout.

Le contraste, savamment orchestré entre tradition et modernité, conférait au lieu un charme singulier. Tout était pensé pour que les hôtes s’y sentent bien, que ce soit pour un petit déjeuner tranquille ou une soirée détendue au retour d’une balade.

— C’est très beau, dit la jeune femme, les yeux brillants. On a vu quelques photos, mais en vrai… c’est autre chose.

Après une courte présentation, Élise guida le couple à l’étage jusqu’à leur chambre, l’une des plus vastes, avec une vue directe sur la piscine. Antonin ouvrait la marche, sautillant de plaisir.

— Là, c’est le lit. Et là, y’a la salle de bain !

— Merci, mon chéri, intervint Élise en souriant. Le petit déjeuner est servi dans l’espace commun que vous avez vu en arrivant. Il est préparé à partir de 8h, mais vous pouvez venir jusqu’à 10h.

Le couple déposa ses affaires, visiblement déjà sous le charme.

— C’est parfait..., murmura la jeune femme, tout en promenant des yeux pétillants devant les pétales et la décoration spéciale amoureux.

— Ce soir, on a réservé à Mâcon, expliqua Justin. On nous a conseillé la Maison des Vins.

— Oui c’est un très bon choix, approuva Élise, un classique. Si vous avez un peu de temps après le repas, vous pouvez aussi aller faire une petite balade sur l’esplanade Lamartine. C’est un peu plus loin mais la vue sur la Saône de nuit, avec le pont Saint-Laurent, est vraiment sympa.

Elle leur glissa une carte de visite et ajouta :

— C’est le numéro pour appeler le portail. Il se ferme à 21h30, mais il suffit de composer ce numéro avec votre portable pour l’ouvrir.

— C’est noté, dit la jeune femme en prenant la carte. Mais déjà, son esprit était ailleurs, tout entier tourné vers leur programme du week-end :

— Et demain, nous allons visiter le village de Saint-Amour, je ne savais même pas qu’il y avait un village qui s'appelait comme ça !

— Au restaurant Saint-Amour, ajouta le jeune homme, sinon ce n’est pas drôle ! Ses yeux brillaient déjà à l’idée.

— Saint-Amour pour un voyage en amoureux… C’est parfait, approuva Élise.

— Et après, on se disait qu’on pourrait visiter une cave… Histoire quand même de dire qu’on est dans le Beaujolais. Si jamais vous avez une à nous recommander…, tenta encore le jeune homme.

— Alors le Domaine du Duché, sans hésiter ! Les propriétaires sont adorables, et leurs rouges sont excellents. Et allez aussi visiter la poterie, au Plâtre Durant. C’est tout simple, c’est sur la même place que le restaurant. Le magasin c’est un peu l’esprit maison de famille, avec un petit côté un peu brocante, un peu bohème. J’adore y aller !

Ils échangèrent un regard complice, déjà convaincus. Puis, alors que sa chérie était partie avec Antonin, tout fier de lui montrer le jacuzzi, le jeune homme confia à Élise, avec une fierté et une émotion mal dissimulées :

— Je vais lui faire ma demande dimanche midi. Chez Georges Blanc. Ce sera le grand final ! J’espère qu’elle ne va pas s’en douter avant.

Elle le regarda avec un léger sourire, touchée par son enthousiasme.

— Alors… Avec tout ce que vous lui avez préparé, si elle ne le devine pas d’ici là, c’est qu’elle est vraiment à fond dans son week-end !

Ils échangèrent un regard complice, puis Élise les laissa à leur installation : elle rappela une dernière fois les horaires du petit déjeuner, leur souhaita un excellent séjour, puis quitta l’aile des chambres d’hôtes en tenant Antonin par la main. À peine dehors, le petit contourna la fontaine qui trônait au milieu des parterres et s’élança vers la maison familiale en trottinant joyeusement.

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