Allan, encore sous le choc après le grondement sourd qu'il vient d'entendre, commence à suer abondamment.

- C'était quoi ? On aurait dit un rugissement...ça venait du Nord. Bon...Je viens de l'Ouest, au vu de la mousse. Je ferai mieux de partir par le Sud, je préfère ne pas tomber sur le truc qui a hurlé.

Il se stoppe net et se met à rire.

- Si j'avais sû qu'un jour j'éviterai quelque chose qui se rapproche de mon rêve, j'y aurai jamais cru. Quoi qu'il en soit, je ferai mieux de me trouver un coin plus sécurisé, le temps de choisir quoi faire.

Il descend lentement de l'arbre, tout en vérifiant que les lapins, ou même d'autres créatures, ne rôdent pas en bas. Rien. Il atteint enfin le sol et commence à marcher vers le le Sud en restant à l'affût. Il marche pendant plus d'une heure sans encombre, découvrant une flore totalement nouvelle pour lui. Des arbres entortillés sur eux même, des fleurs qui s'illuminent au contact, ou même des champignons de plus d'un mètre de haut qui crachent des spores. Pour lui, tout cela est clairement le fruit d'une expérience. Tout à coup, une grotte apparaît face à lui.

- Ooooh...Pas bon ça... Je ferai mieux de trouver un autre endroit.

Il commence à tourner les talons, quand le hurlement se fait entendre à nouveau, mais cette fois-ci, il semble plus proche. Les oiseaux volent vers Allan, des volatiles de toutes sortes et de toutes les couleurs. La plupart lui sont inconnus, mais tous ont un point commun: ils fuient ce qui se rapproche.

- Noooon... Pourquoi il vient vers moi !? Ben, pour le coup, j'ai plus vraiment le choix.

Il décide de s'enfoncer dans la grotte, en s'éclairant avec son téléphone. La peur au ventre quant à ce qu'il pourrait rencontrer à l'intérieur, il avance en marchant à tâtons. Par chance, ou par malchance, la grotte est assez petite et semble vide. Une odeur de pierre mouillée est enfermée entre les murs de l'antre. L'avantage serait que la créature soit trop grande pour y pénétrer. Cependant, cela pourrait également être sa tanière. Allan se cache dans un coin et ne bouge plus.

Le plafond de la grotte commence à trembler

- Dites moi que c'est une blague...

Allan comprend que la créature est au dessus de lui. Elle doit être imposante, car il peut entendre sa respiration depuis l'endroit où il se trouve. Il jette un coup d'oeil à l'entrée, en espérant qu'elle ne vienne pas jusqu'ici, quand tout à coup, un lapin apparaît devant l'entrée, semblant renifler l'odeur de Allan restée devant. Celui-ci, il le reconnaît à son oreille à moitiée déchirée, c'est celui qui l'a mordu. L'animal regarde dans la grotte et aperçoit Allan. Il se met à grogner et commence à se mettre en position pour attaquer. Allan, sentant sa derrière heure venir se met à chuchotter.

- Noooon, casse-toi...Laisse moi, il va me repérer...Ouste saloperie !

L'animal hurle une dernière fois et bondit en direction de la grotte, sous les yeux appeurés de Allan.

Soudain, une patte géante et velue apparaît, depuis le plafond à l'extérieur de la grotte et attrape la créature au vol, avant de la remontée aussi vite qu'elle n'est descendue. Allan gémit et cache aussitôt sa bouche avec ses mains. Il entend le lapin glapir quelques secondes, puis un craquement sourd. Du sang se met à couler comme une cascade le long de l'entrée, accompagné d'une patte ensanglantée. Une odeur de sang frais flotte jusqu'aux narines de Allan qui manque de vomir.

Le garçon se met à pleurer, se disant qu'il va être le prochain à être dévoré vivant. Finalement, les bruits de pas de la créature semblent s'écarter de la cachette du jeune homme, encore tétanisé.

- Je veux pas mourir...Il renifle. J'ai rien fais pour mériter ça...

Plus d'une heure passe et progressivement, il commence à regagner son calme, avant de se mettre à réfléchir.

- Maintenant que j'y pense, le vieux a dit quelque chose d'étrange. Il a dit qu'il m'enverrait dans un monde fantastique si j'étais prêt à y envoyer aussi mes amis les plus chers. Hors, ils ne sont pas là, ça prouverait bien que je ne suis pas dans un autre monde. Cela dit, j'ai marché plus d'une heure sans trouver de sortie à cette forêt et la faune, comme la flore, me sont en grande partie inconnues. Comment aurait-il crée ça seul ? Les températures ont également l'air différentes, il fait plus doux et moins froid ici, on doit être assez loin de Princeton, je pense. Peut-être en Floride ? Le mieux serait encore que je trouve une route, mais ça ne semble pas gagner et je pense qu'il a dû installer des murs, pour éviter que ces bestioles ne s'enfuient.

Il regarde alors son téléphone, pour savoir combien de temps il lui reste avant qu'il ne fasse nuit.

- Bon, il est treize heures. Si je me dépêche, je pourrai sûrement être fixé avant qu'il ne commence à faire nuit. Sinon, je devrai trouver un endroit où m'abriter, ou un arbre suffisamment large pour y dormir.

Il souffle lentement, prenant également une grande inspiration.

- Fffoouuuu...C'est partit.