Signes

Une minute de lecture

« Mais le désert avance /

Le sable devient roi... »

La chanson d’Azima

Paroles & musique : Michel Berger

Interprète : France Gall


Il avait fallu fermer les fenêtres. L'air était irrespirable, même tout en haut des buildings. Et la chaleur épouvantable.

Le sirocco à Hanovre, c'était le monde à l'envers. La faute au réchauffement climatique, aux gaz à effet de serre, aux crachats polluants des usines... En tout cas, les spéculations pseudo-scientifiques des speakers-radio allaient bon train.

Et puis, il y avait ces nuées de sable qui se déposaient partout. J'avais bien sûr déjà entendu parler de la couleur jaune-rosée qu'elles donnaient parfois à la neige sur les cimes pyrénéennes ou alpines, mais elles n'étaient jamais parvenues jusqu’ici.

Ce vent saharien étant particulièrement nocif pour les voies respiratoires, la population fut instamment priée de rester calfeutrée dans ses appartements en attendant l'accalmie.

Sauf que mon équipe et moi-même étions bloqués sur Leibnizufer, les interdictions gouvernementales nous imposant de demeurer parqués au treizième étage de la tour abritant le siège de ma société.

Le sirocco balaya la Basse-Saxe une semaine durant, sans discontinuer. On étouffait dans ces bureaux privés d'aération ; il n'était même pas question de mettre en route la climatisation, et les maigres ventilateurs d'appoint ne suffisaient pas à rafraîchir l'air ambiant.

Soudain, le vent s'arrêta net en plein milieu de l'après-midi du septième jour. Les gens se mirent à ouvrir les fenêtres, à courir partout dans les rues. Ils redécouvraient leur ville, méconnaissable parce que le sable recouvrait tout. Et je la redécouvrais avec eux.

Nous finîmes tous par nous agglutiner autour de l'Opernplatz, comme hypnotisés. D'étranges signes s'étaient dessinées comme on écrirait des messages éphémères sur les plages. Chacun d'entre nous essayait d'en déchiffrer le sens, en vain. Ce ne fut que lorsque qu'un éclair zébra le ciel d'une lueur incandescente, presque irréelle, que Klaus et moi-même comprîmes que l'origine du sirocco n'était pas terrienne.

Nous n'étions d'ailleurs pas les seuls.

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