Où es-tu, Cariño ?

2 minutes de lecture

Paris, le 23 décembre 2019

Où es-tu, Cariño ?

Dix jours que tu es parti, dix jours sans nouvelles et j'en crève.

Les toits de Paris disparaissent sous la brume matinale tandis que je me perds dans les méandres de la Seine, mais ton visage, ton sourire en cinémascope et ton regard de braise dévorent encore le paysage et occultent complètement la vue depuis mes fenêtres. C'est con mais dans mes songes, j'entends encore ton rire, et nos blagues débiles devant notre petit-déj' tartines. Ouais, tu es toujours là sans l'être...

Tu détestes la capitale, je le sais, la foule des grands magasins à l'approche des fêtes, la neige dégueulasse qui fond sur les trottoirs... Tu détestes tout ça mais ne peux pas renier nos souvenirs : le pont Alexandre III, notre rencontre, les balades main dans la main dans les ruelles de Montmartre, toi et moi enlacés sur le sofa de mon appart', peau contre peau, à refaire le monde ou lovés devant un vieux film, un Melville pour ne pas changer - tu vois, je n'ai pas oublié -, à faire l'amour, dans la chambre ou ailleurs...

Sans toi, la Ville-lumière est vide. Même au milieu des gens, même entouré de ma famille, nos amis, je me sens seul. Nos nuits me manquent, nos réveils coquins, nos matins tendres sous la douche, l'eau savonneuse qui mousse sur la sveltesse athlétique de ton corps d'éphèbe, ta nudité imberbe, nos désirs saillants... Tout me manque tellement ! Tu sais, j'ai encore le goût de toi sur mes lèvres, Cariño, mais ça ne comble pas le manque, non ; ça ne te remplace pas.

Où es-tu, mon ange ? Passer Noël sans toi m'est impossible, impensable ; sans toi blotti dans mes bras, je ne peux pas. Je m'en fous des autres, c'est toi que je veux. Et toi aussi, tu me veux, tes grands yeux bleus ne savent pas mentir...

Ton absence me rend fou, Cariño, alors je m'abreuve de tes effluves en respirant les foulards encore parfumés de ta fragrance dans le dressing ; m'abîme dans la contemplation de ces instantanés que je t'ai volés par objectif interposé, les caresse ; relis tous ces mots doux que tu m'adresses, que tu laisses traîner n'importe où. Comme ce jeu de clés sur la commode. Qu'est-ce que ça veut dire ? Une invitation à te rejoindre chez toi, en Camargue ? Dis-moi oui... Dis-moi oui et j'accours, Cariño. Et l'on fêtera Noël ensemble, rien que tous les deux. Sans personne si tel est ton souhait. Tant que je t'ai près de moi...

Je n'ai jamais voulu te faire de mal, Cariño, alors s'il te plaît, pardonne-moi. J'ai un caractère de chien, mais si je me souviens bien, c'est aussi ça qui t'a séduit chez moi la première fois, non ? Oui, s'il te plaît, appelle-moi !

Ton Doudou préféré

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Aventador ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0