l'enfer du devoir
Alors que Durlip atteignait enfin le sommet du rempart, il se retrouva aux côtés des autres défenseurs, prêts à affronter l'approche imminente de l'ennemi. Rincevent, le mage en charge du bataillon, se tenait devant eux, donnant des instructions fermes et inspirantes.
Rincevent : Mes amis, nous nous trouvons à un tournant décisif. Les orcs se rapprochent et notre devoir est de défendre cette cité . Mais ne nous leurrons pas, cette bataille ne sera pas facile. Les orcs sont nombreux et brutaux, et ça sera vaincre ou périr!.
Les défenseurs échangèrent des regards empreints d'inquiétude. Les murmures de tension se faisaient entendre parmi eux.
Durlip ressentait l'angoisse monter en lui. Les battements de son cœur s'accéléraient, et il sentait ses mains devenir moites.
Durlip : (à voix basse) Est-ce que nous sommes vraiment prêts pour cela ? Les orcs sont si féroces, si implacables...
Graldor un ancien aventurier, qui se tenait à côté de lui, lui jeta un regard réconfortant.
Graldor : Il est normal d'avoir peur, mon ami. Ce qui compte, c'est ce que tu fais malgré cette peur. Couvre tes alliés quand ils sont encore debout et fait tout pour survivre si tu es seul, c'est la meilleur méthode que je connaise.
Durlip acquiesça, prenant courage dans les paroles réconfortantes de Graldor. Il savait que ce n'était pas le moment de se laisser submerger par la peur, mais de puiser dans sa détermination et sa volonté de protéger ceux qu'il aimait.
Alors que les tambours de guerre des orcs résonnaient de plus en plus fort, Rincevent continua de galvaniser les défenseurs.
Rincevent : Nous ne pouvons pas reculer maintenant. Nos familles, nos amis, tout ce que nous chérissons, repose sur nos épaules. Nous avons une responsabilité envers eux, et nous ne les laisserons pas tomber.
Un murmure d'approbation et de détermination se répandit parmi les défenseurs. Ils serrèrent leurs armes, ajustèrent leur composant magique et leur parchemin faisant un dernier inventaire avant la bataille.
Durlip sentait son cœur battre à tout rompre. Il était conscient de la gravité de la situation, mais il refusait de laisser la peur l'emporter.
Durlip : (à lui-même) Nous devons tenir bon. Pour nos familles, pour notre ville. Nous ne pouvons pas faillir maintenant.
Les tambours de guerre résonnaient de plus en plus fort, annonçant l'approche imminente des orcs.
Soudain, sur la crête de la colline bordant les plaines de la cité, une escouade de gobelins montés sur des loups géants se présenta. Leurs silhouettes grotesques et leurs hurlements sauvages glaçaient le sang des défenseurs. Ils firent résonner une corne dont la note grave fit trembler les os des combattants sur les remparts. L'annonce de leur présence ne fit qu'ajouter à la tension déjà palpable parmi les défenseurs.
Puis, un à un, des groupes désordonnés d'orcs apparurent également, se plaçant en bas de la colline, hors de portée des flèches et des machines de siège. Leurs corps massifs et musclés, ornés de tatouages tribaux, dégageaient une aura de violence et de férocité. Pas moins de six géants les accompagnaient, des colosses de chair et d'os portant de gigantesques arcs gobelins sur leurs épaules. Des archers gobelins étaient montés sur leur dos, se servant d'eux comme de tours de siège mobiles. Une des escouades de chevaucheurs de loups flanquait les bataillons d'orcs, prêts à fondre sur les défenseurs avec une férocité sans égale.
Durlip sentit son cœur s'emballer et un frisson d'appréhension parcourut son corps. La vision de cette force ennemie imposante le submergea de doutes et de peur. Comment pouvait-on lutter contre une telle horde ? Le désespoir menaçait de l'emporter.
Durlip : Par les neuf cercles des enfers...il va en falloir du sel pour conserver toute cette viande de cochon.
Bien que l'armée en face soit imposante, Durlip s'efforçait de garder son calme en faisant preuve d'humour. Puis se rappela chaque piège et stratégie mis en place pour contrer l'ennemi. Les orcs étaient nombreux, mais leur manque d'archers constituait un avantage non négligeable. De leur côté, les habitants de la cité disposaient de nombreux moyens de tuer les orcs avant même qu'ils ne soient à portée d'une épée rouillée.
Rincevent émit l'hypothèse que les orcs comptaient sur les géants pour ouvrir rapidement une brèche dans les remparts, puis envahir la cité pendant le chaos qui s'ensuivrait. Durlip sourit, répondant d'un ton assuré : "S'ils comptent sur leurs gros lourdauds, alors ils ont commis une monumentale erreur."
Durlip savait que les géants, bien qu'imposants, étaient lents et peu agiles. Ils seraient une cible facile pour les archers et les artilleurs de la cité. De plus, les pièges et les obstacles tactiques spécialement préparés pour ralentir l'avancée des orcs rendraient l'approche des géants encore plus difficile. Les défenseurs avaient minutieusement étudié les faiblesses de l'armée ennemie et exploiteraient chaque opportunité pour contrer leurs assauts.
Le premier assaut fut lancé par les guerriers gobelins, poussés en avant par des orcs munis de fouets. Près d'un millier de gobelins se précipitèrent vers les remparts, formant une masse grouillante. Cependant, ils furent confrontés à la vallée artificielle érigée par Durlip et les autres mages. De hautes collines en pierre lisse et incurvée s'élevaient, se rétrécissant progressivement près des portes de la ville. Cette stratégie avait été inspirée par les nains, qui l'avaient déjà mise en place dans une autre cité lointaine.
Durlip entendit les nains proposer une partie de jeu de quilles au bourgmestre, et ce dernier leur accorda l'honneur du premier lancer. Les nains firent signe à l'une des rares catapultes de la ville, qui projeta un boulet magnifiquement taillé en une sphère parfaite. Le projectile dévala la pente avec une grande vitesse, percutant les parois de pierre. Il rebondit et reprit de l'élan, continuant sa course jusqu'à rencontrer les gobelins sur son chemin.
Les viles créatures furent écrasées et réduites en bouillie par la sphère lancée à pleine vitesse. À peine avaient-ils tenté de s'écarter sur le côté que le boulet revenait à eux, réclamant leurs vies misérables. Le bourgmestre ne laissa pas le temps aux gobelins de réagir et ordonna le lancement d'un second rocher tout aussi imposant.
Malgré la panique qui s'emparait des gobelins, les orcs munis de fouets les forçaient à continuer à charger, encore et encore. La peur du fouet était gravée dans leurs os depuis leur naissance, et ils n'osaient pas désobéir à leurs maîtres.
Durlip observa la scène avec une lueur de satisfaction dans les yeux. Les défenseurs avaient réussi à stopper la première vague d'assaut grâce à leur ingéniosité. Les gobelins écrasés sous les boulets étaient un témoignage terrifiant de leur force de frappe.
Durlip : (souriant) Voilà qui devrait les dissuader de nous attaquer de front avec une telle fougue. Ils découvriront bientôt que nos défenses sont plus redoutables qu'ils ne l'imaginaient.
Rincevent : (acquiesçant) En effet, Durlip. Nous avons montré à ces gobelins que nous ne sommes pas sans ressources. Mais ne baissons pas notre garde, l'ennemi ne tardera pas à tenter de nouvelles approches.
Alors que Rincevent prononçait ces mots, une nouvelle corne retentit, annonçant l'assaut des chevaucheurs de loups. Les loups étaient agiles et incroyablement rapides, se déplaçant avec une férocité déconcertante. Le bourgmestre observa les loups qui formaient de petites escouades éparpillées autant que possible. Il savait que la même stratégie ne fonctionnerait pas cette fois-ci, mais il prit patience, sachant que ses défenseurs avaient encore quelques tours dans leur manche.
Soudain, un premier loup hurla en chutant lourdement au sol, suivi par les autres qui se tordirent de douleur les uns après les autres. Un observateur averti aurait remarqué que les loups étaient entrés dans une autre zone de pièges soigneusement préparés. Les hommes avaient creusé de petits trous d'environ vingt centimètres de côté, dissimulés avec des pointes de bois acérées et recouverts d'excréments pour provoquer des infections. Ce piège vicieux était le don généreux d'une jolie elfe rousse qui avait rejoint les rangs des défenseurs.
Les loups, lancés à pleine charge, avaient posé leurs pattes de tout leur poids dans ces pièges sournois. Les blessures s'infectèrent rapidement, causant d'atroces souffrances aux bêtes. Les chevaucheurs gobelins qui survécurent à la chute de leurs montures se retrouvèrent transformés en pelotes d'épingles par les défenseurs, qui étaient ravis de réduire les effectifs ennemis à peu de frais.
Le bourgmestre, souriant devant cette victoire inattendue, se tourna vers Durlip.
Bourgmestre : Durlip, vos pièges ont fait des merveilles ! Ces loups étaient une menace redoutable, mais vous les avez anéantis avec ingéniosité. Continuez ainsi, nous avons encore beaucoup d'ennemis à affronter.
Durlip : Merci, Bourgmestre. Je suis ravi que nos pièges aient porté leurs fruits. Mais restons prudents, l'ennemi ne tardera pas à trouver d'autres moyens d'attaquer.
A l'arrière des lignes ennemies, le chef orc GRAT'EULZOB était fou de rage. Il savait que prendre la cité ne serait pas simple, mais la perte de ses troupes l'enrageait tout de même. Un pauvre gobelin qui s'occupait de lui servir du vin dans un crâne d'elfe devint la cible de sa colère dévastatrice. Sans préavis, Grat'eulzob attrapa le gobelin par le cou et l'étrangla avec une violence implacable, jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un pantin auquel on aurait coupé les fils. Une fois calmé, le chef orc rugit ses ordres d'une voix grondante :
Grat'eulzob : "Prenez les boucliers d'viande ! On verra si les zhumains font les malins !"
Les orcs s'avancèrent à nouveau sur la plaine, précédés par des chariots munis de grands panneaux de bois protégeant leur avancée. Mais ce qui glaça le sang des défenseurs, ce n'était pas le nombre d'assaillants ou même leur équipement redoutable, mais bien les chariots eux-mêmes. Ils hurlaient ! Avant même de pouvoir distinguer les détails, Durlip savait déjà de quoi il s'agissait. Les cris et les pleurs des enfants et de leurs mères étaient bien trop saisissants.
Les visages des défenseurs se crispèrent tandis que l'horreur de la situation s'imposait à eux. Les chariots étaient des cages mobiles, remplies de captifs malheureux. Des humains, des elfes, des nains et femme et enfant étaient enchaînés et contraints de crier à pleins poumons pour effrayer leurs propres alliés. Les orcs avaient trouvé un moyen tordu de manipuler la peur et la douleur des innocents pour semer le chaos parmi les défenseurs.
Durlip ressentit une rage brûlante monter en lui, mêlée à un profond dégoût pour ces pratiques cruelles. Il serra les poings, déterminé à protéger les siens et à mettre fin à cette barbarie.
Durlip bouillait de rage et ses compagnons ressentaient une impuissance accablante face à cette fourberie. Les orcs avançaient sans entrave pendant que chacun se sentait désemparé, ne sachant que faire. Durlip se remémora alors les paroles d'Elara. Les captifs des orcs étaient utilisés comme jouets ou comme matrice de reproduction. Les pauvres femmes capturées étaient violées jusqu'à ce qu'elles tombent enceintes et donnent naissance à de nouveaux orcs ou gobelins, jusqu'à ce qu'elles soient épuisées. Elara avait laissé entendre que c'était un sort bien pire que la mort.
Pris d'une soudaine lucidité, les yeux emplis de larmes, Durlip prépara le sort le plus puissant à sa disposition. Au moment où il allait lancer une boule de feu sur les cages, Rincevent l'enveloppa d'un mur de flammes, couvrant toute la ligne de cages. Les cris des malheureux résonnèrent dans les airs et Durlip sut qu'il ne les oublierait jamais. Rincevent posa une main sur son épaule et lui dit d'une voix grave : "Ce n'est pas au jeune de porter un tel fardeau."
Après l'intervention de Rincevent, les mages ne purent plus se retenir. Ils lancèrent divers sorts de zone sur les bataillons d'orcs, manifestant une nette préférence pour les sorts de feu, comme pour leur faire goûter le sort des pauvres malheureux qu'ils avaient été forcés de sacrifier. Les flammes dévoraient les rangs ennemis, semant la destruction et la terreur parmi les orcs.
Durlip, emporté par la colère et la douleur ressenties pour les innocents, se joignit aux mages. Il fit appel à son pouvoir et lança des éclairs destructeurs qui frappèrent les orcs, électrocutant leurs rangs et créant une confusion meurtrière parmi eux.
La bataille était intense, les flammes et les éclairs déchirant le ciel. Mais Rincevent, toujours conscient de l'importance de ne pas sombrer dans la vengeance aveugle, leva la main pour retenir les mages. Il savait que la justice devait prévaloir sur la vengeance.
"Ça suffit", dit-il d'une voix ferme. "Nous avons fait notre part. Laissons les archers de la ville terminer le travail et forcer la retraite des orcs. Notre mission est de protéger et de sauver, pas de succomber à la même cruauté que nos ennemis."
Les mages acquiescèrent, encore bouillants de colère mais conscients des paroles sages de Rincevent. Ils cessèrent leurs attaques et laissèrent aux archers de la ville le soin de repousser les orcs jusqu'à leur retraite. Les flèches fusèrent dans les airs, trouvant leurs cibles avec précision et infligeant de lourdes pertes à l'ennemi.
Le champ de bataille était jonché de corps orcs, témoignant de la féroce résistance des défenseurs de la cité. Durlip, reprenant peu à peu son calme, contempla la scène avec un mélange de soulagement et de tristesse. Il savait que la bataille n'était pas encore terminée, mais il était reconnaissant d'avoir pu protéger les innocents et de préserver sa propre humanité.
Grat'Eulzob, le visage déformé par la colère, décapite le chef de l'escouade qui a réussi à pénétrer dans la cité. Son geste brutal résonne dans l'air, tandis que les orcs qui l'entourent tremblent de terreur devant sa fureur déchaînée. Il sait que les puissances qui se tiennent derrière lui ne toléreront aucun échec. Cette cité doit tomber, et plus vite que ça.
"Orcs de la Horde ! Aujourd'hui, nous craz'ron cette cité de faible ! Les z'umains tremblent déjà dans leurs froc devant notre puissance ! Ceux qui seront les premiers à piétiner le sol de la ville auront un gros butin ! Des bo brillants, des kikoup', des armures kibrille ! Tout ça dans cette boit'en pierre !"
Les orcs grondent de joie, leurs voix rauques et gutturales s'élevant dans un chœur sauvage. Leur soif de violence et de pillage est exacerbée par la perspective de récompenses juteuses. Leur langage est brut, leurs mots coupés et déformés par leur prononciation gutturale et leur nature barbare.
Grat'Eulzob poursuit son discours, sa voix empreinte d'une autorité brutale. "Ceux qui craz'ront ces z'umains, une grosse bouf vous attendra ! De la viande saignante de zhumain, des squigs grillés à point, et de la bibine qui vous mettra la flamme dans les tripes !"
Les orcs rugissent de plaisir, leurs dents pointues découvertes dans un sourire carnassier. Les visions de ripailles et de beuveries épiques dansent devant leurs yeux cruels.
Grat'Eulzob, envoûteur de promesses sanglantes et de festins décadents, galvanise ses troupes, les poussant à révéler leur férocité primordiale dans cette bataille. La guerre qui se profile est un test de leur brutalité, une occasion de satisfaire leurs instincts les plus primitifs.
Le chef orc lève son arme, incitant ses guerriers à le suivre dans une charge dévastatrice en direction de la cité, où les récompenses et le festin les attendent. Les tambours de guerre résonnent avec force, annonçant l'assaut imminent.
Dans la lueur malsaine de cette promesse macabre, les orcs se lancent avec une férocité renouvelée, prêts à tout déchiqueter sur leur passage pour conquérir la cité et se repaître de leurs récompenses tant convoitées.
Les défenseurs sont stupéfaits devant les effectifs ennemis, mais le bourgmestre garde son sang-froid et donne des ordres à la ronde. Les archers décochent leurs flèches, les catapultes tirent autant que possible. Les premiers rangs ennemis sont fauchés, mais l'assaut orc se poursuit implacable.
Les géants s'avancent sous le couvert de leur troupe, se déplaçant deux par deux vers les différentes sections de mur. Durlip, observant attentivement, remarque qu'un des binômes se dispute bruyamment malgré la menace de leur cornac. Inspiré par les conseils d'Elara, il décide de mettre un de ses plans à exécution.
Rassemblant sa concentration, Durlip lance un sort d'illusion sonore et imite la voix puissante d'un des géants. Tout en imposant, il prononce les odieux jurons qu'il a appris d'Elara. Le géant ciblé devient complètement enragé, submergé par la colère. Il se jette sur son compagnon, le frappant de toutes ses forces. Une bataille violente éclate entre les deux géants, qui se battent comme des chiffonniers. Les gobelins montés sur leurs épaules sont violemment éjectés et s'écrasent au sol, tandis que les rangs des orcs et des gobelins chargés de les protéger sont dispersés et piétinés sans pitié par les combattants enragés.
Grat'Eulzob, voyant les dégâts causés, intervient rapidement pour éviter que la situation ne dégénère davantage. Monté sur son imposant sanglier de guerre, il charge en direction des géants en furie. D'un puissant coup, il défonce le crâne de l'un d'entre eux, mettant fin à sa violence déchaînée. Puis, sans hésitation, il assène une mémorable mandale au second géant, qui reprend néanmoins sa marche implacable vers les remparts de la cité.
La confusion s'empare temporairement des troupes ennemies, offrant un bref répit aux défenseurs. Le bourgmestre profite de cette opportunité pour donner des ordres rapides et précis à ses troupes. Les archers redoublent d'efforts, visant les orcs et les gobelins désorientés, tandis que les catapultes continuent de pilonner les rangs ennemis.
Durlip, guidé par les conseils avisés de Rincevent, se concentra sur les géants qui approchaient, repérant une zone qu'il avait préalablement inondée. Il attendit patiemment que deux des géants s'avancent dans cette zone sans se méfier. Le premier géant, aveuglé par l'eau, tomba dans l'une des profondes fosses préparées par Durlip. Incapable de se libérer, son pied percé par les lances dissimulées au fond de la fosse, il se retrouva prisonnier.
Son compagnon, voyant la détresse de son allié, se précipita pour le secourir, pataugeant à travers l'eau et la boue remuées par le premier géant. Durlip alerta alors un mage chevronné, qui lança un puissant sort de glace sur toute la surface inondée. La glace se forma rapidement, piégeant les deux géants dans une prison gelée. Ils devinrent ainsi des cibles faciles pour les balistes de la cité, qui s'activèrent dans une attaque précise et coordonnée.
Les énormes projectiles des balistes s'abattirent sur les géants emprisonnés, déchirant la glace et infligeant des dégâts massifs à leurs corps colossaux. Les géants, incapables de se défendre efficacement dans leur situation vulnérable, ne résistèrent pas longtemps à cette attaque implacable.
Les défenseurs étaient stupéfaits devant les effectifs ennemis qui avançaient impitoyablement. Le bourgmestre gardait son sang-froid et donnait des ordres à la ronde. Les archers décochaient leurs flèches, et les catapultes tiraient autant que possible. Les premiers rangs ennemis étaient fauchés, mais l'assaut se poursuivait de manière implacable.
Le dernier binôme de géants avançait protégé par les orcs qui vérifiaient le terrain devant eux. Durlip observait leur progression constante, préoccupé par leur avancée sous la surveillance aiguë du chef orc. Il décida d'adopter une approche plus subtile pour tenter de déstabiliser les géants.
Durlip canalisa sa magie et lança un sort de lumière dansante devant les yeux d'un des géants. Les lueurs éblouissantes captivèrent momentanément le mastodonte, le distraiant de sa marche. Cependant, les coups assénés par le chef orc le ramenèrent rapidement à la réalité, dissipant l'effet du sort.
Comprenant que la subtilité ne suffirait pas, Durlip décida de passer à l'action. Il se rapprocha des autres mages, formant un cercle de puissance magique. La détermination se lisait dans leurs yeux alors qu'ils se préparaient à lancer un assaut magique violent et concentré sur les géants.
Durlip concentra son énergie et fit appel aux forces élémentaires. Il invoqua un tourbillon de flammes tournoyantes qui s'éleva dans les airs avant de se diriger avec une fureur dévastatrice vers les géants. Les flammes dansantes s'enroulèrent autour des jambes des colosses, les brûlant et les ralentissant.
Les autres mages firent de même, lançant des éclairs, des rafales de vent et des projectiles magiques destructeurs sur les géants. Le ciel se remplissait de lumières éblouissantes et d'explosions magiques, créant un véritable chaos sur le champ de bataille.
Sous l'assaut conjoint des mages, les géants furent sérieusement affaiblis. Leurs mouvements étaient entravés par les flammes dévorantes et les attaques magiques incessantes. Ils chancelaient, vacillaient, mais continuaient de progresser vers les remparts avec une détermination presque aveugle.
Cependant, l'assaut magique avait permis aux défenseurs de gagner du temps. Les archers concentrèrent leurs tirs sur les géants affaiblis, décochant leurs flèches avec une précision redoutable. Les projectiles trouvèrent leurs cibles, s'enfonçant profondément dans la chair des géants, provoquant des blessures graves.
Finalement, les géants succombèrent sous la puissance combinée des attaques magiques et des flèches. Leurs corps massifs s'effondrèrent sur le sol, créant des secousses qui résonnèrent à travers le champ de bataille. Leur chute fut accueillie par des cris de victoire
Rincevent, le visage empreint d'un mélange de détermination et d'exaspération, hurla à travers le chaos : "Pas le moment de vous reposer, les orcs sont toujours présents et extrêmement nombreux ! La marée verte est sans fin, elle couvre les plaines tels des immondes petits cafards grouillants, souillant la terre de leur présence !"
Les défenseurs, prenant conscience de l'urgence de la situation, redoublèrent d'efforts. Ils firent feu de tout bois, décochant des flèches en rafales, lançant des pierres, de l'huile bouillante et des sacs de fumier putride.
Cependant, la situation demeurait critique. Les orcs, motivés par leur désir de pillage et de destruction, continuaient à avancer. Leurs rugissements sauvages emplissaient l'air, créant une atmosphère oppressante pour les défenseurs.
Dans un ultime effort, les orcs parvinrent finalement au pied des remparts et commencèrent à les escalader. Certains furent empêtrés dans les ronces de métal érigées en préparation par les défenseurs, mais pour d'autres, cela ne fut qu'un obstacle mineur. Ils jetèrent les cadavres de leurs camarades par-dessus les ronces et ménagèrent des accès pour progresser.
Le bourgmestre, gardant son calme et sa patience, attendit le moment propice. Il savait que la majeure partie des orcs devait être rassemblée au pied des murs de la cité avant d'agir. Les archers, ne pouvant plus tirer à l'abri des remparts, cessèrent le feu, créant un silence tendu.
Alors, dans un geste calculé, les défenseurs versèrent une substance noire et collante par-dessus les remparts. Les orcs hurlèrent d'indignation, mais cela ne les gêna guère dans leur ascension. Ils continuaient à grimper, déterminés à pénétrer dans la cité.
Puis, soudainement, une torche fut lancée. La substance noire et collante s'embrasa instantanément, transformant la haie de ronces en un mur de flammes dévorantes. Les orcs qui étaient parvenus à franchir les remparts furent pris au piège, pris de panique alors que les flammes se propageaient rapidement.
Leur chair brûlait, leurs cris de douleur et de terreur résonnaient dans l'air. Les flammes dansaient, se nourrissant de l'énergie vitale des assaillants. Les défenseurs, observant la scène avec une satisfaction mêlée d'horreur, savaient que c'était une mesure extrême, mais nécessaire pour sauver leur cité.
Les orcs, pris au piège du brasier, cherchaient désespérément un moyen de s'échapper. Certains se jetaient du haut des remparts dans un dernier acte de désespoir, préférant une mort rapide à une agonie brûlante.
Le bourgmestre, ayant attendu le moment opportun, donna l'ordre de reprendre le feu. Les archers, profitant du chaos et de la confusion, décochèrent leurs flèches enflammées sur les orcs restants, accélérant leur funeste destin.
Le feu ravagea les rangs des orcs, réduisant leur nombre de manière significative. Les flammes crépitantes et les hurlements infernaux remplirent l'air, laissant entrevoir la victoire pour les défenseurs.
La retraite ordonnée par Grat'eulzob résonna dans les rangs des orcs. Sa colère était palpable, mais il savait que ses troupes n'avaient aucun moyen de franchir les remparts avec leurs effectifs actuels. Il devait attendre les renforts, malgré les railleries anticipées des autres chefs de guerre.
Alors que les orcs commençaient à se replier, une tension palpable s'empara de leur campement. Les murmures d'appréhension et les regards inquiets témoignaient de la crainte profonde qu'ils ressentaient envers leur maître.
Grat'eulzob, luttant contre sa rage, se retira sur son sanglier de guerre, lançant des ordres pour préparer une retraite stratégique. Il savait que la situation était critique et qu'il devait protéger ce qui lui restait de troupes pour pouvoir se battre un autre jour.
Des faits très graves lui ont été rapporté par ses officiers, dans un geste de désespoir et contre toutes les conventions de la guerre, certains défenseur jetèrent même des syndicalistes et des politiciens sur les belligérants.
Les orcs, pris au dépourvu par ces projectiles variés et inattendus, commencèrent à se plaindre. Ils pouvaient comprendre les flèches et les pierres, mais les syndicalistes et les politiciens, c'était vraiment trop injuste à leurs yeux, mais que fait ont de la convention de ZPLOUF!!!!!.
Durlip, eu enfin un moment de répit, et se hâta vers le poste nord pour vérifier l'état de santé de Dimpel et de ses parents. Son inquiétude grandissait à mesure qu'il approchait de l'infirmerie. Lorsqu'il arriva, il vit sa mère affairée à préparer des onguents, affichant à la fois un demi-sourire de soulagement et des larmes de joie.
Durlip se précipita vers le lit de camp où reposait Dimpel, son ami proche. Son cœur se serra en voyant la tête de Dimpel enveloppée de bandages, avec une tache de sang près de son œil droit. Il s'agenouilla près de lui, inquiet et désireux de connaître l'étendue de ses blessures.
Le père de Durlip était déjà aux côtés de Dimpel, veillant sur lui avec une expression empreinte de préoccupation. Il accueillit Durlip avec un regard compatissant et lui expliqua ce qui s'était passé. Dimpel, courageux et déterminé, avait fait face seul à un orc deux fois plus grand que lui qui avait réussi à franchir les remparts. Malgré son désavantage évident en termes de taille et de portée, Dimpel avait réussi à électrocuter son adversaire en échange de sa blessure à l'œil, puis l'avait précipité du haut des murs.
Les mots du père de Durlip résonnèrent dans l'esprit du jeune gnome. L'intervention audacieuse de Dimpel avait sauvé les autres défenseurs qui luttaient déjà contre les orcs en train de s'infiltrer sur les remparts. Durlip ressentit une profonde admiration et une pointe de fierté pour son ami, qui avait fait preuve d'un courage extraordinaire dans des circonstances aussi dangereuses.
Il prit doucement la main de Dimpel et la serra avec tendresse. Les larmes brouillèrent sa vision, mêlant le soulagement de savoir que son ami était en vie à la tristesse de le voir blessé. Durlip savait qu'il devait rester fort, soutenir Dimpel et lui montrer qu'il était là pour lui.
Alors que Durlip réconfortait son ami, la femme de Dimpel arriva en hâte, cherchant désespérément son époux du regard. Durlip lui fit signe, et malgré son teint pâlissant en comprenant l'ampleur des blessures de Dimpel, elle s'approcha lentement. La pauvre femme semblait livide à cinq mètres de distance, mais soudainement, elle retrouva son calme et s'avança vers lui avec un sourire éclatant.
Elle rejoignit le chevet de Dimpel et commença à prendre soin de lui avec une infinie douceur. Ses gestes étaient empreints d'affection et d'amour, apportant un réconfort inestimable à Dimpel. Durlip observait la scène avec un mélange de satisfaction et de soulagement. Il était heureux de voir que son ami avait une femme aussi courageuse et attentionnée à ses côtés.
Se sentant un peu déplacé, Durlip décida de leur laisser de l'intimité et de s'éclipser discrètement. Il était touché de voir à quel point l'amour et le soutien de la femme de Dimpel étaient importants pour lui dans cette période difficile. Durlip savait que son ami serait entre de bonnes mains et qu'il serait entouré de soins attentionnés.
Après avoir pris son repas avec ses parents, Durlip se coucha tôt. Il avait besoin de mémoriser tous ses sorts pour la bataille à venir, car les orcs ne lui laisseraient pas le loisir de le faire une fois le jour levé. Au petit matin, Durlip reprit son poste sur les remparts. Le moral des défenseurs était bon, malgré les affrontements violents de la veille. Les pertes étaient faibles, surtout comparées à celles des orcs.
Rincevent vint saluer Durlip, qui s'inquiéta de l'état des murs. En effet, l'incendie des ronces avait chauffé les murs toute la nuit, et il craignait que la chaleur ne les rende friables. Mais le vieux mage le rassura en lui expliquant que le rempart avait été couvert d'un goudron provenant des coulées de lave du volcan situé non loin de la ville. Il lui assura qu'il n'y avait aucune chance que si peu de chaleur altère la structure solide du rempart. Rincevent plaisanta en disant : "La cité a été érigée par les gnomes et aussi des nains, et les murs peuvent résister au souffle d'un dragon."
Peu après , les orcs se déchaînèrent avec une férocité renouvelée, soutenus par un redoutable géant des montagnes. Des gobelins munis d'aile delta, lancés par le géant lui-même, volaient dans les cieux, lâchant des bombes alchimiques sur les remparts, semant le chaos et la destruction.
Les défenseurs, conscients de la gravité de la situation, firent appel à toute leur force et leur courage pour repousser cette nouvelle vague d'attaques. Les arcs décochaient des flèches mortelles, les épées s'entrechoquaient dans des combats acharnés, et les sorts de Durlip s'abattaient sur le géant des montagnes, cherchant à le submerger sous un déluge de magie.
Les sortilèges de Durlip frappèrent le géant des montagnes de toutes parts, l'affaiblissant peu à peu. Des éclairs zébrèrent le ciel, des rafales de vent tourbillonnèrent autour du colosse, et des boules de feu explosèrent sur sa peau écailleuse. Finalement, sous la puissance combinée des attaques, le géant des montagnes chuta, s'écrasant lourdement sur le sol, ne laissant derrière lui qu'un silence temporaire.
La chute du géant des montagnes créa une brèche dans les rangs des orcs. La confusion s'empara de leurs rangs, et la peur se répandit parmi leurs troupes. Les défenseurs, animés par une nouvelle lueur d'espoir, redoublèrent d'efforts, poussant les orcs à battre en retraite.
Des hurlements de joie et des cris de victoire résonnèrent dans la cité. Les cloches de la victoire furent sonnées, annonçant la chute du géant et la tournure favorable de la bataille. Les défenseurs s'encourageaient mutuellement, remplis d'une énergie nouvelle.
Mais alors que la joie envahissait les cœurs des défenseurs, un grondement terrifiant retentit, brisant le silence. Une brume blafarde enveloppa la ville, créant une atmosphère sinistre et angoissante. Chaque seconde, un battement sourd et oppressant résonnait dans les oreilles des habitants, faisant frissonner d'effroi.
Le bruit se répandait, vibrant à travers la cité comme le frémissement d'un grand drap que l'on secoue vigoureusement. Il enveloppait les rues et les remparts, créant une atmosphère oppressante. Les défenseurs regardaient autour d'eux, tentant de localiser l'origine de ce phénomène énigmatique, mais ne voyaient que la brume épaisse qui se dissipait lentement.
Le battement sourd persistait, de plus en plus intense, résonnant dans les oreilles des défenseurs et ébranlant leur confiance. Ils se tenaient prêts, leurs armes en main, ne sachant pas à quoi s'attendre. La tension était palpable, chacun se demandant quel danger imminent se cachait derrière ces battements incessants.
La brume tourbillonnante prenait peu à peu forme, dessinant des silhouettes fantomatiques dans l'air. Les défenseurs se crispèrent, observant avec anxiété ces apparitions indistinctes. Leurs regards se croisaient, emplis d'incertitude et de détermination.
Puis, soudainement, le bruit cessa. Le silence retomba, lourd et pesant, accentuant l'attente insoutenable. Les défenseurs se tenaient prêts, leurs muscles tendus, attendant l'inéluctable. Le calme précaire fut rompu par un cri sauvage qui déchira l'air, annonçant l'attaque imminente.
Durlip se recroquevilla instinctivement, son corps tremblant d'appréhension alors qu'un violent fracas se faisait entendre sur les remparts Est. Le bruit assourdissant était accompagné d'une odeur familière, l'âcre senteur d'œufs pourris caractéristique de l'acide sulfurique. Cette puanteur se mêlait à l'atmosphère déjà saturée de tension, accentuant l'angoisse qui nouait l'estomac du jeune mage.
Le cœur battant la chamade, Durlip ressentait une vive anxiété à l'idée de l'attaque destructrice qui se déroulait devant lui. Il avait vu les ravages causés par cet acide corrosif par le passé, ses effets dévastateurs laissant des cicatrices brûlantes dans les souvenirs de ceux qui en avaient été témoins. Les cris de douleur et de terreur des défenseurs qui luttaient désespérément pour leur survie s'entremêlaient avec le grondement sinistre d'une bête monstrueuse, créant une symphonie macabre et cauchemardesque.
La présence de l'acide sulfurique dans l'air avait un effet suffocant, irritant les voies respiratoires et imprégnant chaque inspiration d'une brûlure âcre. Durlip sentait sa gorge se contracter tandis qu'il tentait de reprendre son souffle, ses poumons se débattant contre cette menace invisible.
Son esprit était envahi par une seule pensée : trouver un moyen de protéger les siens de cette horreur dévastatrice. Malgré la peur qui pulsait dans ses veines, Durlip puisa dans sa détermination et son savoir magique. Il cherchait désespérément un sort, une incantation qui pourrait contrer cette menace imminente et sauver autant de vies que possible.
Mais alors que les secondes s'écoulaient et que les vagues d'acide s'écrasaient contre les remparts, leur contact sifflant et crépitant, répandant la désolation sur leur passage, Durlip se sentait impuissant face à cette force destructrice. La réalité de la situation était implacable, les défenses de la cité étaient mises à rude épreuve, et chaque instant qui passait semblait diminuer les chances de survie.
Dans l'horreur de la scène, Durlip percevait chaque détail macabre avec une clarté terrifiante. Les vagues d'acide s'écrasaient contre les remparts, leur contact sifflant et crépitant, répandant la désolation sur leur passage. Le grondement sinistre d'une bête monstrueuse se mêlait aux cris de terreur des défenseurs qui luttaient désespérément pour leur survie.
Puis, un silence glacial s'abattit soudainement, brisé par un claquement de mâchoire gigantesque. Les cris s'éteignirent dans un dernier souffle horrifié, laissant place à une atmosphère pesante et mortuaire. Durlip sentit un frisson glacé parcourir son échine alors que le destin funeste des défenseurs se scellait dans cet instant cruel.
Le regard hagard, Durlip observa la silhouette imposante d'un dragon noir se dresser devant lui. Ses écailles sombres brillaient d'une lueur malveillante, tandis que ses yeux incandescents fixaient le jeune mage avec une intensité glaçante. Les battements de son immense paire d'ailes résonnaient dans l'air, créant une aura de terreur autour de lui.
Le dragon, démesurément puissant, déploya sa gueule béante, dévoilant des rangées de crocs acérés. Durlip sentit son souffle brûlant, empli d'une puanteur sulfureuse, envahir ses narines. La perspective de la mort imminente lui noua l'estomac, mais une lueur de détermination brilla dans ses yeux. Malgré la peur qui le paralysait, il savait qu'il ne pouvait se résigner à sa destinée funeste sans résistance.
Cependant, avant qu'il puisse esquisser le moindre geste de défense, un coup de queue ravageur du dragon s'abattit sur le rempart, le détruisant en un instant. Les pierres volèrent en éclats, créant un nuage de poussière qui enveloppa Durlip, le précipitant dans l'oubli momentané de la perte de conscience.
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