Rencontre et nouvelle cité

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Alors que Durlip et Elara cheminaient ensemble vers le sud, leur deuxième jour de voyage fut brusquement interrompu par des bruits de combats à proximité. Se rapprochant discrètement, ils découvrirent une scène chaotique : cinq orcs robustes avaient encerclé un guerrier solitaire, habillé de cuir matelassé et maniant une impressionnante hache double. Malgré sa carrure imposante, le guerrier semblait débordé par le nombre d'adversaires qui l'entouraient.
Durlip fut saisi d'une impulsion irrépressible. Sans consulter Elara, il se mit en mouvement pour aider le combattant inconnu. Sa magie était son arme, et il se concentra pour lancer un sort de rayon ardent, frappant un orc par surprise et lui faisant lâcher son arme.

La clairière résonnait des rugissements des orcs, de l'acier qui s'entrechoquait et des éclats de sorts lancés par Durlip. Les six orcs lourdement armés encerclaient Valdemar, leur chef émettant un ricanement arrogant en voyant leur adversaire. Le semi-orc ne montrait aucune peur, il était prêt à en découdre.
Durlip, toujours en retrait, pointa son index vers le groupe d'ennemis et incanta rapidement un sort. Des éclairs crépitèrent autour de lui et fusèrent en direction des orcs. Deux d'entre eux s'effondrèrent sous l'impact des décharges électriques, tandis que les autres se dispersèrent pour éviter les attaques magiques.
Pendant ce temps, Valdemar se lança dans le combat avec une habileté remarquable. Sa hache double tournoyait autour de lui avec une grâce inattendue pour un guerrier de sa carrure. Il esquivait les attaques ennemies avec agilité, utilisant sa force incroyable pour parer les coups des orcs. À chaque mouvement de sa hache, un orc perdait la vie.
Trois orcs chargèrent simultanément Valdemar, pensant qu'ils pourraient le submerger par leur nombre. Mais le semi-orc fit preuve d'une maîtrise inégalée de son arme. D'un seul mouvement fluide, il balaya les trois têtes des orcs d'un coup, les décapitant net. Leurs corps s'effondrèrent sur le sol, et une expression de terreur mêlée de respect apparut sur le visage de leurs compagnons.
Pendant ce temps, Elara gardait toujours en joue le semi-orc, se méfiant de lui malgré son impressionnante démonstration de force. Elle restait en retrait, évaluant la situation avec prudence.
Alors que les deux orcs restants prirent la fuite dans la forêt avoisinante, Elara, froide et impitoyable, ajusta son arc et abattit froidement les fuyards dans le dos. La flèche transperça le cœur de l'un d'eux, tandis que l'autre s'effondra avec une flèche dans la nuque.
Valdemar, témoin de l'acte cruel d'Elara, afficha une expression d'indignation mêlée de dégoût. Il ne dit rien, mais son regard en disait long. Durlip, quant à lui, resta abasourdi face à la cruauté de la belle rousse.
"D'accord, c'est fait", dit Elara d'un ton détaché en remettant son arc en bandoulière.
Valdemar ne dit toujours rien, mais il ne put s'empêcher de se demander quelle sorte de personne pouvait tuer de sang-froid même des ennemis en fuite. Il décida de garder ses distances avec Elara, restant vigilant malgré la nécessité d'avoir un allié face aux dangers qui les attendaient.
Durlip, lui aussi, se sentait mal à l'aise, mais il n'osa pas exprimer son désaccord. Il savait que la survie dans ces terres hostiles nécessitait parfois des actes impitoyables, mais il ne pouvait s'empêcher de se questionner sur la véritable nature d'Elara.

Le voyage se poursuivait, laissant derrière eux une traînée de corps d'orcs tombés sous les flèches précises d'Elara et la magie puissante de Durlip. Le gnome et la rousse avaient développé une certaine complicité au fil des jours, bien que leur approche de la violence diffère grandement. Elara demeurait intransigeante, convaincue que la cruauté envers les orcs était la meilleure manière de garantir leur sécurité. Durlip, quant à lui, commençait à se forger une réputation redoutable parmi les orcs qui croisaient leur route. Sa magie, imprévisible et dévastatrice, semait la terreur parmi les rangs ennemis.
Un soir, alors que le groupe s'était arrêté près d'une petite rivière pour se reposer, Durlip aborda le sujet qui le tourmentait depuis un moment.
"Elara, j'ai une question... Pourquoi n'as-tu aucune retenue à tuer les orcs, même ceux qui fuient ?" demanda-t-il d'une voix prudente.
Elara posa son regard glacial sur le gnome, l'évaluant un instant avant de répondre d'un ton calme et tranchant : "Un bon orc est un orc mort, Durlip. Laisser des fuyards derrière nous, c'est s'exposer à des représailles. Une patrouille supplémentaire pourrait nous tomber dessus à tout moment, mettant ainsi notre vie en danger."
Les arguments d'Elara étaient sensés, et Durlip comprit le pragmatisme derrière cette brutalité. Le monde dans lequel ils évoluaient était impitoyable, et les orcs, aussi redoutables qu'ils soient, ne laissaient aucune chance aux leurs en cas de défaite. La rousse avait choisi de ne pas offrir de seconde chance aux ennemis, convaincue que c'était là le meilleur moyen de garantir leur survie.
Valdemar, qui avait jusque-là écouté en silence, décida finalement d'intervenir : "Je comprends ton raisonnement, Elara, mais cela ne correspond pas à ma conception de l'honneur. Un adversaire qui a renoncé au combat n'est plus une menace, et le tuer dans ces circonstances est lâche à mes yeux."
Le semi-orc avait toujours vécu avec la méfiance des autres en raison de sa nature hybride, et il tenait à respecter un code d'honneur strict pour affronter les préjugés et gagner le respect de ses pairs. Pour lui, tuer un ennemi désarmé ou en fuite allait à l'encontre de ses valeurs.
Elara haussa un sourcil, évaluant Valdemar avec un mélange d'admiration et de perplexité. "Tu es trop idéaliste, Valdemar. Les orcs que nous affrontons ne sont pas des adversaires loyaux. Ils ne s'embarrassent pas de codes d'honneur. Si tu laisses un orc en vie, il n'hésitera pas à se venger dès qu'il en aura l'occasion. Tu finiras par comprendre que dans ce monde, la survie prime sur l'honneur."
Valdemar ne répondit pas, gardant ses convictions pour lui. Il savait que les différences entre eux pouvaient être un obstacle, mais il était tout de même conscient de la nécessité de voyager ensemble pour survivre dans ces terres hostiles.
Après une semaine de voyage, le groupe d'aventuriers parvint enfin à la majestueuse cité naine, à flanc de montagne. La particularité de cette cité résidait dans sa division en deux parties distinctes : une partie à l'air libre, habitée principalement par les autres races, et une seconde partie souterraine, occupée par les Nains. Les imposantes montagnes qui les entouraient semblaient veiller sur la cité, comme des gardiens protecteurs.
À leur arrivée aux portes de la cité, les gardes les interpellèrent poliment et demandèrent au groupe de patienter pour une inspection de routine. Les amis obéirent sans difficulté, sachant que la prudence était de mise dans ces endroits bien gardés.
Pendant l'attente, des marchands humains présents à la porte de la cité se montrèrent grossiers envers les gardes, les provoquant avec des paroles insultantes. Pourtant, les gardes restaient impassibles, leur attitude témoignant d'une maîtrise de soi exemplaire.
Soudain, l'un des marchands, manifestement de plus en plus audacieux, donna un coup dans le casque d'un des gardes. Lorsque le garde tenta de ramasser son casque, le marchand lui marcha impitoyablement sur la main, accentuant ainsi son acte de provocation.
lors que le marchand humain avait commis l'acte irréfléchi de donner un coup dans le casque du garde nain, celui-ci resta imperturbable, gardant son calme apparent. Cependant, l'amulette qu'il portait autour de son cou se mit à briller d'une lueur rouge grenat, révélant une puissante magie en action. Sans un mot, le garde saisit fermement la jambe du marchand et le renversa au sol d'un geste saisissant. Avec une force surprenante, il le secoua comme une vulgaire chaussette, le faisant voler d'un côté à l'autre, l'écrasant violemment contre le sol comme si l'homme ne pesait rien.
Les autres marchands, stupéfaits et terrifiés, n'osaient plus bouger, observant la démonstration de puissance du garde nain. Celui-ci ne montrait aucune émotion sur son visage, mais ses actions parlaient pour lui, révélant une force inouïe et une maîtrise impressionnante.
Après avoir laissé le marchand agonisant au sol, le garde nain prit la parole d'une voix autoritaire et dédaigneuse :
"Voilà ce qui arrive à ceux qui pensent pouvoir nous manquer de respect impunément. Vous autres, marchands, pouvez bien insulter et provoquer, mais sachez qu'en ces murs, c'est la loi et l'ordre qui règnent. Nous, gardes de cette cité, sommes les gardiens de ces règles, et nous n'acceptons pas d'être piétinés par des imbéciles dans votre genre.
Ici, nous avons le devoir de faire respecter la loi, et cela inclut de punir sévèrement ceux qui portent la main sur nous, gardiens de la cité. Les provocations, les insultes et les actes de violence à l'encontre d'un garde nain ne restent pas impunis. Ceux qui enfreignent cette règle paient de leur vie, comme ce misérable ver qui gît maintenant à mes pieds.
Rappelez-vous bien ceci : nous sommes des gardiens de la cité, des protecteurs, et nous avons le devoir sacré de faire régner l'ordre et la justice. Alors, parmi vous, je vous conseille de réfléchir à deux fois avant de commettre une telle erreur, car la prochaine fois, ce sera peut-être votre tête que j'écraserai avec autant de plaisir que j'écrase cette tête inutile."
Le garde nain fit un geste pour chasser les autres marchands, leur signifiant que la leçon avait été apprise. Les marchands, terrorisés par la démonstration de force et de magie, s'éloignèrent rapidement, laissant le garde nain et le groupe d'aventuriers seuls.
Elara, observant la scène avec un sourire amusé, ne put s'empêcher de marquer son approbation silencieuse face à la détermination du garde. Valdemar, quant à lui, avait un léger sourire de satisfaction, reconnaissant la nécessité de montrer une force imposante pour dissuader les perturbateurs.
Après cet interlude, Durlip fut invité dans une pièce richement décorée, où l'attendait un nain d'âge vénérable. Le regard scrutateur du nain semblait sonder les moindres recoins de l'âme du jeune gnome. Il posa diverses questions à Durlip, cherchant à connaître son passé, son apprentissage de la magie, mais surtout l'histoire du dragon noir qu'il avait mentionné.
Durlip lui raconta toute son histoire avec honnêteté, depuis ses modestes débuts en tant que mage en herbe jusqu'aux événements tragiques qui l'avaient conduit jusqu'ici. Le nain écoutait attentivement chaque mot, prenant des notes méticuleusement, et parfois ses mains tremblaient de peur lorsque le dragon noir était évoqué. Il semblait que les nains considéraient cette créature avec une appréhension particulière.
"Vous dites que vous avez vu le dragon noir vous-même, ainsi qu'Elara", fit remarquer le nain. "Cela est d'une importance capitale, car une telle créature n'a pas été vue depuis des siècles. Vos témoignages pourraient bien être les preuves dont nous avons besoin pour prendre les mesures nécessaires pour protéger notre cité."
Durlip confirma leur présence lors de l'affrontement avec le dragon noir, et le nain nota soigneusement ces informations.
"Je m'excuse pour la longueur de cette procédure", déclara le nain, "mais comprenez que les informations que vous nous fournissez sont inestimables pour la sécurité de notre cité. Nous prenons chaque menace au sérieux, et votre récit nous offre des indices précieux sur les mouvements des orcs et de cette créature maléfique."

Durlip acquiesça, comprenant l'importance de ses révélations pour les nains. Plus ils en sauraient sur les mouvements des orcs et du dragon noir, plus ils pourraient élaborer des stratégies pour les affronter et défendre leur cité.
Quant à Valdemar, il fut accueilli froidement par certains nains, qui refusèrent de lui permettre l'accès à certaines parties de la cité en raison de son ascendance orque. Durlip observa cette réception avec inquiétude, sachant que la présence du semi-orque pouvait potentiellement poser problème, mais il savait aussi que pour l'instant, ils avaient besoin de l'aide de Valdemar et qu'il fallait composer avec ces différences.
Après l'entretien, Durlip rejoignit Elara et Valdemar pour partager les informations qu'il avait divulguées aux nains. Elara, bien qu'hostile envers Valdemar, comprenait la nécessité de coopérer pour l'instant, car leur objectif commun était de combattre les orcs et le dragon noir.
"Nous devons nous serrer les coudes dans cette cité, quelle que soit notre origine", déclara-t-elle froidement. "Leur aide est précieuse, même si cela signifie tolérer la présence d'un semi-orque."
Valdemar, malgré la réception glaçante qu'il avait reçue, acquiesça silencieusement. Il était habitué à être méprisé en raison de son ascendance, mais il était déterminé à prouver sa valeur et à aider ses compagnons d'aventure dans leur quête commune.
Durlip, de son côté, se sentait partagé entre les attentes des nains et le désir de garder son groupe uni. Il savait que la coopération était essentielle pour leur réussite, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si leur alliance tiendrait à long terme, compte tenu des tensions palpables entre Elara et Valdemar.
C'est ainsi que le groupe continua son séjour dans la cité naine, cherchant à approfondir leurs connaissances sur les orcs et le dragon noir, et se préparant pour les épreuves à venir. Ils savaient que leur chemin serait semé d'embûches, mais ils étaient déterminés à aller jusqu'au bout, unis par leur quête commune et prêts à affronter toutes les difficultés qui se dresseraient sur leur chemin.

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