Passant
Une minute de lecture
Je m’arrête un instant sur le pont
En dessous duquel se déverse
Un sablier rugissant, infini et long
Aux grains hurlant, crachant une haine perverse
Ou peut-être est-ce le chant du passant
Déjà loin mais toujours là
De son ressac incessant
De ses relents déprimants
Des visages tristes et blafards des passants
Qui d’ici semblent être des cafards lassants
Se dépassants les uns contre les autres
Comme s’ils couraient après un temps indécent
Que nous vénérons et dans lequel on se vautre.
Les poumons crasseux que je vois
Les râles rauques et rêches de cette voie
Crispés et sanglants
Vomissent un temps aussi vaporeux
Que les fumées lourdes qui pénètrent
Mon être qui
Lui aussi
Est passant.
Le 20/11/2021
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