Chapitre 7°) L'orange est la couleur du dynamisme
15 juin :
Sororité "du club de magie", Université Per, Mockingcrow, Oklahoma, Etats-Unis d'Amérique, Terre Alfheimienne :
Vers midi, un hibou s'approcha du bâtiment.
Je ne m'y connaissais pas suffisamment en ornithologie pour savoir si l'oiseau qui volait, un téléphone portable et un portefeuille entre les ergots, était une espèce locale et si elle était connue pour se déplacer en plein milieu de la journée.
Le volatile était accompagné par un aigle royal que presque aucun mortel ne percevait.
L'imposant rapace n'était pas un animal, il était sculpté dans des arcs électriques purs, de couleur orange et dorée.
Du fait de sa nature d'aura, cette entité spectrale brute émanait du strigiforme.
Ce dernier finit par entrer par la petite ouverture de la fenêtre d'une chambre située au deuxième étage.
Le double oiseau perdit ses plumes, l'une après l'autre. Il doubla de volume.
Kave reprit donc l'apparence d'un élève nu à l'imposante musculature. La camarade de classe qu'il fréquentait avait placé ses vêtements dans un coin.
Le fils Per récupéra donc ce qu'il avait porté la veille. Il enfila le boxer, puis la chemise et enfin le pantalon, les chaussettes et les chaussures. Il laissa un mot pour remercier son ex-petite amie d'avoir pris soin de ses affaires, il installa ensuite son portefeuille et son téléphone dans ses poches.
Kave sortit donc de la chambre, puis descendit. Il cherchait un parfum et une aura précis.
Fermant les yeux, le fils de mes employeurs vit les différentes personnes lui apparaître comme des fantômes plongés dans un océan de pures ténèbres.
C'est comme s'il se servait du don d'écholocation des chauves-souris.
Parmi les différentes énergies entourant ces manifestations surnaturelles, l'étudiant se concentra sur celles que les personnes projetaient. Il trouva quelques flammes verdâtres en lévitation, deux ailes de papillon irisées et une seconde aura de diable.
Un second aigle royal, une femelle, se distinguait de ces esprits. Il était accompagné de deux brasiers. Le premier ressemblait à une lionne rouge, le second semblait à moitié constitué d'arcs électriques identiques à ceux de Kave, c'était un Jack Russel.
En chemin, l'Américain reconnut le totem-toucan de son oncle.
En repérant l'odeur de son grand frère, Juno courut dans ses bras, cette dernière subit les rafales de baisers que Kave mitraillait sur ses joues.
Soulevant sa sœur dans ses puissants bras, l'étudiant embrassa à son tour leur mère.
- Où est notre jolie Lavie ?
Carla n'eut qu'à penser à la réponse pour que son frère la devine. Comprenant comment il avait fait, cette dernière le fusilla du regard.
- Bon, à part ça, elle sert à quoi, cette réunion ?
- A trouver des étudiants que les associations n'auront pas à payer ! plaisanta l'oncle William.
L'homme d'affaires reçut un coup de coude de la part de sa sœur, elle le corrigea :
- A convaincre nos concitoyens de protéger la Nature !
Le jeune homme fit passer la benjamine de la famille de ses biceps à ses épaules, l'enfant se tint aux cheveux crépus.
Servant de monture à Juno, l'étudiant la guida jusqu'à une photo de leur grand-mère. Il ignora toutes les conversations entre jeunes adultes et personnages patibulaires en costume-cravate.
- Elle faisait quoi, mamie, quand elle travaillait ici ? demanda la petite fille.
- Elle tapait sur les doigts des méchants maires et sénateurs parce qu'ils veulent pas qu'on leur dise la vérité ! Et aves ses copines, elle jetait des malédictions sur ceux qui se foutent que les pandas meurent !
- C'est une blague ou c'est vrai ? rigola la petite fille.
- Pour être honnête, je ne sais même pas. Faudra demander à ses amies ! Après... Mamie estimait que cette fondation était importante. Elle voulait vraiment sauver le monde.
- Carla et toi, vous dîtes toujours que les gens qui viennent ici s'en fout... s'en fichent et que c'est que des gros égoïstes.
- Oui, mais mamie, c'était différent. Elle les forçait à être gentils.
Le jeune homme s'assit sur un fauteuil et laissa la fille descendre afin de l'enlacer.
Kave embrassa le front de sa sœur :
- Mamie Annette te manque ?
- J'ai entendu Lavie et Carla parler... Lavie disait qu'elle a peur qu'en grandissant, son neveu oublie sa grand-mère... Tu crois qu'un jour, j'aurais plus de souvenirs de mamie ?
- Juju... Personne n'aimait mamie autant que toi ! Ne t'inquiète pas.
Le jeune homme caressa la chevelure de sa sœur.
- Regarde, Vévé ! Y a Carla et Marco à la télé !
L'étudiant à la cicatrice jeta un coup d'œil à l'un des écrans et vit une vidéo où Carla perçait un sac poubelle à l'aide de plusieurs coups de couteaux. Kave éclata de rire. Il ne savait pas pourquoi mon amie avait fait ça, mais comprenait ce que la benjamine voulait dire :
- Qu'est-ce qu'il a encore fait ? Il a osé respiré à côté d'elle ?
- Son club a acressé les gens de ce club, répondit l'enfant.
- "Agressé", ma chérie ! J'en ai entendu parler...
- Ah oui, c'est vrai... Tu sortais avec la magicienne qui a fait l'anniversaire de Kévin !
Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent.
- Mais tout le monde est au courant ! Je croyais qu'y avait que notre jolie Lavie et Carla !
- Je les ai aussi entendues... Elle t'a quitté, c'est ça ?
Le jeune homme soupira...
- Pourquoi tu gardes jamais longtemps une amoureuse ? demanda l'enfant.
- Des trucs de grand... Tu demandes à Carla pourquoi elle sort toujours pas avec Lavie ?
- Ben non, vu qu'elle est pas malheureuse, elle !
Le jeune homme déposa un baiser sur le front de sa sœur :
- Ne grandit jamais, exigea l'étudiant.
Kave aperçut une des prestidigitatrices du club qui présentait à un groupe d'enfants une vidéo sur Annette. Il demanda donc à l'un des adultes responsables si Juno pouvait y assister, ce dernier accepta.
Le jeune homme partit se promener. Il plaça ses bras derrière sa tête. Il chercha l'odeur de son oncle et la suivit jusqu'à l'étage. Le frère de Lea était en train de boire une bière sur un balcon.
- Toi aussi, tu fuis ta sœur et ta mère ? demanda l'homme au totem-toucan.
- Non, je voulais juste voir ce que t’as comme boissons.
Le directeur du centre commercial envoya une cannette au jeune homme qui s'assit à ses côtés.
- Carla et Lea sont encore en train de parler de stats et de chiffres... Elles savent que je suis en congé ? se plaignit l'oncle William.
- Tonton... commença Kave.
- T'as fait une connerie ? soupira l'oncle.
- Je suppose que t'es au courant que Charlotte m'a plaqué !
- Ah... C'était sérieux, c'était elle, ta copine ?
- Ca veut dire quoi ? demanda le jeune homme, les sourcils froncés.
- Je savais que tu avais une relation secrète, mais... Voilà, quoi. J'ai déjà vu cette fille dans son magasin et... C'est une romantique, elle. Non pas que je doute que tu sois un petit ami affectueux.
- Tu croyais que j'étais avec une fille que pour le cul ?
- Alors... Vévé ! En ce moment, tu m'as surtout demandé de t'acheter des capotes et du lubrifiant... Et ce truc qui servait à masser, mais qui était pas vraiment de l'huile !
- Parce que ça, c'est pas romantique... Mais passons sur le fait que ma famille pense que j'utilise ma bite à la place de mon cerveau... Tu as déjà vu le père de Charlie ?
Kave leva les yeux en l'air, puis se fit violence : il n'avait pas le droit de lire dans les pensées de William ce qu'il pensait réellement de sa vie amoureuse.
- Un de mes agents de sécurité... Celui qui a le regard le plus terrifiant ! Et qui, de ce que j'en sais... Songe à rejoindre l'E.P.E.
- C'est surtout un mortel... Il sait pas que sa femme et sa fille sont des sorcières ! Et... Je me suis plus ou moins... Transformé devant lui.
L'oncle William leva un sourcil et laissa sa mâchoire inférieure tomber, Kave lut un peu de colère.
- En gros, comme il refuse de plus en plus que sa fille fréquente des garçons... On s'est vu discrètement, Charlie avait invité sa cousine comme alibi... Mais le vieux est rentré trop vite. Du coup, quand j'essayais de fuir, il m'a vu dans un miroir et le temps qu'il se retourne, j'étais déjà transformé en hibou.
- Et il s'est passé quoi, après ?
- Ben, il a juste cru que les filles cachaient un oiseau. La cousine de Charlie a fait genre que c'était rien de plus qu'un animal attiré parce qu'elle avait cuisiné... Et je me suis cassé. Il a pas vu que je cachais un boxer.
- Tu crois qu'elle t'en veut parce que tu as failli trahir son secret devant son père ?
- J'espère... marmonna Kave.
Le jeune homme serra son biceps :
- Tonton... L'E.P.E... ! C'est soit ça, soit qu'elle a peur que son père les rejoigne... Et...
William fit le calcul tout seul, quand on connaissait la haine que les membres de l'E.P.E éprouvaient à l'encontre de la magie, une fille cachant ses pouvoirs à son père en faisant partie était un enfer.
L'oncle supposa que la jeune prestidigitatrice avait trop peur de comment les choses allaient évoluer, et n'avait pas le temps de sortir avec un camarade de classe, surtout si c'était un dhampire !
- Je vais même pas être là pour l'aider... grogna Kave.
William posa sa main sur l'épaule de son neveu qui observa un groupe de quatre jeunes femmes discutant autour d'un café.
- Et c'est pas... Les meufs qui se sont fait harcelées par l'E.P.E, justement ?
- Oui, elles... Kave ! Je t'interdis d'aller leur "remonter le moral".
Trop tard !
William vit que le fils de sa sœur était à côté de ces jeunes femmes. Il se frappa le visage, ce n'était pas la solution au problème de Kave.
- À quoi ça sert de se transformer quand on est plus rapide que Flash ? se demanda l'oncle William.
- Ah... Tessa... Bree... Blanche... Et Elena... Je suis désolé pour ce que ce fils de pute de Marco vous a fait subir.
Elena, une étudiante à l'accent Mexicain, cracha :
- C'est pas ça, qui va aider ma mère à sortir de la maison ?
- Elena, non... la supplia Tessa.
- De quoi tu parles ? Je croyais que c'était vous, qui avez été attaquées ? fit Kave, en levant un sourcil.
- Oui... Mais les potes de Marco sont venus me voir quand j'aidais ma mère à acheter ses médicaments. Ils nous ont attendus à la sortie du magasin et ont balancé tout un tas de conneries sur ma thèse sur la satanisme.
L'étudiante aux origines Mexicaines serra le poing :
- Ma mère est cardiaque. Imagine sa réaction quand quatre mecs baraqués débarquent de nulle part pour l'engueuler sous prétexte que sa fille étudie des trucs qu'ils aiment pas ! Ils nous ont pas tapées ! Ils nous ont pas crié dessus ! Ils ont fait pire. Ils ont fait exprès de faire peur à ma mère.
Le jeune homme approcha ses lèvres de l'oreille de la femme au bord des larmes :
- Ca te dit de te venger et d'aider ta mère ? Les deux en même temps !
- Bien sûr que oui ! cracha Elena.
- Je sais pas si Carla vous l'a dit, mais je suis très doué pour les enquêtes, je peux t'obtenir tout un tas d'informations compromettantes sur ces merdes. Je les connais pas, mais je t'assure que si je t'aide, ta mère les verra comme des bébés sans couilles qu'elle pourrait briser d'une pichenette.
La jeune femme appelée Bree attrapa le bras de son amie :
- Tu promets beaucoup, mais en attendant, notre Elena a peur pour sa maman.
- Vous savez quand même que Marco a voulu frapper Carla. Si je peux le faire souffrir et rendre service à quatre charmantes bénévoles, je le fais !
La femme à l'accent Marseillais, Blanche, commenta :
- Mec... Tout le monde sait que ta sœur l'a repoussé avec une prise de judo.
- Naïve Blanche ! Je serai honnête : Tu n'as pas remarqué qu'après s'être fait larguer par Carla, Marconnard avait perdu sa moto et n'a pas approché d'une femme pendant une semaine ?
Le jeune homme fit craquer ses doigts, un sourire diabolique éclairant son visage :
- Et en plus, il boîtait ! Si j'agis, il se pisse dessus ! Et pourquoi ? Parce qu'il a osé être infect avec ma sœur !
- Le pacifisme, c'est pas la base de notre club ? demanda l'une des étudiantes.
L'étudiant Américain imita un accent mafieux :
- Tessa... Tessa... Il y a une différence entre jouer avec de l'information et jouer avec des rotules !
L'étudiante éclata de rire :
- Et j'ai déjà certaines informations. Il vous suffit de me donner des noms et des visages et vous n'aurez plus qu'à vous concentrer sur des choses importantes, comme la fondation de ma mamie, vos études ou vos familles.
William sourit, il lâcha un soupir de soulagement :
- Au moins... Il leur rend service ! se dit l'oncle.
- Tu peux aller aux toilettes, s'il-te-plaît ? demanda une voix masculine éthérée.
Le jeune Américain se saisit de son portable et fit semblant d'enregistrer un message vocal :
- Déjà... On se présente quand on est poli.
- En gros... Je suis Anubis ! Écoute... J'ai une proposition à vous faire, à Carla et à toi... Et Lavie a besoin de toi.
William entendit la voix de son neveu résonner en lui :
- Y a un télépathe qui m'emmerde. Je m'en occupe et je reviens ! En plus, il prétend être Anubis... Carrément !
Tout en se dirigeant vers les sanitaires, le fils des Per grogna :
- Je te préviens. Je risque de te téléporter !
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