Chapitre 25 par Riley Stender

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Titre : Chapitre 25

Yorgen

Écrits par : Riley Stender

Yorgen en avait assez, assez d’attendre que les choses bougent. Cela fait déjà presque une année qu’il a impliqué une taupe au sein de chacun des partis politiques. Tous, sans exception, ont failli, sauf un; José!

Qui aurait cru que cet homme brisé, membre d’une organisation déchue, aurait pu acquérir de tels résultats ? Il avait maintenant tout en main pour arriver à ses fins. Les informations et les noms qui lui avaient été donnés par son cher SDF étaient en soi, une vraie mine d’or. Chantage, extorsion, diffamation sont tant d’option à porter de main avec une réelle possibilité de créer un empire du crime qui pourrait perdurer. Seule chose, l’importante majorité des preuves se trouve toujours en possession de José et, non sans respect pour lui-même, Yorgen avait de plus grandes ambitions.

Voilà maintenant trois jours qu’Alix était couchée dans sa cellule crasseuse. Nombre des hommes de Yorgen auraient bien voulu déconner avec elle, mais il le leur avait interdit sous peine de représailles. Yorgen était un tueur, mais un tueur qui avait de la classe. Il l'avait gardée enfermer certes, mais elle restait nourrie et en paix. Du temps, bien sûr, qu’elle continua de coopérer.

Rongée par sa culpabilité à s’être fait prendre de la sorte, Alix faisait les cent pas malgré son espace restreint. Beaucoup de questions trottaient dans sa tête. Qui était cet homme qui l’avait kidnappée? Que voulait-il? Comment Leblanc allait-il? La cherchait-elle? Et, une étrange dernière penser se portait vers José… Pourquoi? Elle ne pouvait se l'expliquer.

Pendant qu’Alix était perdue dans ses songes, un fracas retentit de l’autre côté de la porte. ‘’ N’avez-vous point honte malotrues? J’ai beaucoup de pouvoir, vous verrez... Vous regretterez!’’ Un individu rondouillard, endossant une capuche sur le visage, fut propulsé dans le cachot par l'un des hommes qui l’y avaient enfermée. Alix put mieux l’observer cette fois. Habituellement, c’est une dénommée Laurie qui lui apportait à manger. Cette fois en revanche, elle le vit et sut qui il était. Se gardant à l'écart des autres hommes, ce tenait nul autre que l’orchestrateur de son enlèvement. Il avait le regard noir et calculateur de ceux à qui on leur avait tout pris, mais qui, horriblement, avaient trouvés solace dans leurs ambitions meurtrières. Il n’y aura point de tours de jupons cette fois, sa beauté et sa verbe ne suffiraient pas pour l’amadouer. Et bien sûr, il fallait se l’avouer, elle avait un peu peur au fond d’elle.

La personne à ses côtés finit par enfin retirer le baluchon qui recouvrait son visage. C’est à sa grande surprise qu’Alix le reconnut. Ce n’était nul autre que le ministre de l’Intérieur Graspalin. Un frisson dans le dos la prit de court. Qu’elle type d’organisation, pouvait bien être prête à mettre la main sur un homme si puissant. Qu'est-ce que cela pourrait bien présager pour elle ? Elle avait gagné beaucoup de notoriétés au sein du public avec son coup de dé qu'était José, mais de là à se faire kidnapper.

‘’Alix, vous ici ? s’exclama-t-il quand il la reconnut. C’est un scandale, je vous dis. Comment ces vauriens osent-ils s'attaquer à nous de la sorte ? Vous verrez très cher, ils paieront au centuple. Qu… ‘’ Graspalin, continua sa litanie pendant de longues minutes, jusqu’à ce qu’enfin. ‘’ Savez-vous ce qu’ils envisagent?’’

‘’Je l’ignore.’’ Alix avait évidemment passé les derniers jours à reconstituer les faits. Avait-elle commis une erreur de calcul dans ces plans? Nombreux étaient ceux qui lui voulaient du mal. Les bolcheviks, les environnementalistes et bien sûr, les pires de tous, les démocrates. Mais en même temps, cela aurait aussi bien pu être orchestré par les alliés inconnus de José ou bien même par le DGSI. L’avaient-ils reconnue? Quelle idée d’aller espionner quand on est une personnalité politique qui fait la manchette régulièrement ! Elle maudissait sa bêtise. L’image du corps nu de Leblanc à la fenêtre fumant son cigare revint hantée sa mémoire. La manière donc il avait scruté longuement. Il était bon menteur, elle le savait, mais quelque chose de vide se cachait parfois derrière son regard doux. Elle avait beau se torturer, rien n’y changerait. Elle n’avait que des ennemis et trop peu d’allier en ce monde.

Pendant ce temps, Yorgen guettait José avec impatience. Maintenant que Graspalin avait été capturé, le tout pouvait commencer. Les pions sont en place dans la ville. Tandis qu’elle, la reine ne se doute de rien au sommet de sa tour branlante qu’est l’Élysée. ‘’Je serais roi. Pensa Yorgen, tout en attendant son fou''.

José était à la porte du bunker. Un HLM miteux sur Python-Duvernois. Pas vraiment un bunker, me direz-vous. Mais les colporteurs du coin lui avaient donné ce nom avec une raison simple. Aucun flic n’osait y mettre le pied, trop dangereux selon eux. Ils passaient à l’occasion devant, mais ne daignaient guère si arrêter sauf sous appel. Au grand dam des résidents de multiples ethnies qui avait eu la malchance d’aboutir en ce lieu déchu.

José avait de nombreuses fois séjourné en cet endroit, surtout au moment où la cellule Léïba était tombée. C’est en ce lieu qu’il avait fait la rencontre Yorgen. Il l’avait appelé camarade et lui avait promis rétribution contre la corruption française et l’impérialisme américain. Il avait bu ses paroles comme du vin et avait accepté de devenir un engrenage dans son plan. Aujourd’hui, en revanche, il n’était plus sûr de rien.

‘’ Tu l’as avec toi ? demanda Yorgen, quand enfin, José daigna se présenter devant lui’’. José sentit la clé USB dans son pantalon se faire lourde. À l’intérieur, se trouvait tous ce que pourquoi il avait travaillé si dure. Un moment, il se dit qu’il pourrait peut-être même l’utiliser contre la promesse de libération de ses anciens camarades. Mais il n’était pas dupe. La législation et la bureaucratie étaient en soi un puissant frein à toute transaction. Nous n’étions plus au moyen âge et le gouvernement se laisserait difficilement mettre à genoux, malgré que, l’idée avait son mérite. ‘’ Oui’’. Finit-il par répondre. Un sourire carnassier apparut aux commissures du visage basané de Yorgen. ‘’Enfin!’’ Fut la seule chose qu’il dit.

Dans une vaste pièce carrée fut amené José. Il fut placé en retrait sur le côté, une bonne bière froide à la main. Un appareil de prise de vue se tenait sur un trépied avec deux chaises sur un fond blanc. De grands individus armés jusqu’aux dents avec, semble-t-il, des armes d’assauts demeuraient droits et en silence. Au centre, en face de la caméra sur les chaises, deux personnes furent amenées. Portant des bandeaux sur leurs visages pour leur bloquer la vue; ils n'osaient point bouger. José, à force d'avoir contemplé son corps avec envie, malgré lui, reconnut immédiatement Alix. L’autre, en revanche, ne lui disait rien pour instant.

Yorgen, tout sourire, s’approcha d’un de ses hommes. ‘’Contacte toutes les cellules et annonce-leur que les bombes doivent être prêtes pour ce soir‘’. L'individu hocha et sortit de la pièce sans dire mot. ‘’Des bombes ? demanda un José estomaqué. Cela ne faisait pas partie de l’accord‘’. Yorgen fit comme s’il n’avait point entendu.

Il se déplaça en arrière des deux captifs tout en dodelinant de la tête. ‘’Paré à tourner, boss‘’. Annonça l’un de ses hommes d’armes. ‘’Excellent. Et de son sourire de requin sentent le sang, il retira le bandeau des deux prisonniers. Pris une arme de poing et la pressa sur la nuque de Graspalin avec un clin d'œil pour la caméra. Puis, il dit, d'un ton fort trop enjoué pour la situation. ‘’ACTION.’’

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