Chapitre 26 Rien ne va plus - écrit par Paul Koipa

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Chapitre 26 - Rien ne va plus - Écrits par : Paul KOIPA

Yorgen se tourna vers la caméra et prit la parole.


- Ce soir en direct, nous le BNUPX nous nous dévoilons pour que vous assistiez à l’éclosion de la nouvelle révolution planétaire qui changera irrémédiablement la face du monde. Dès la fin de cette émission, vous constaterez que les pouvoirs que vous pensiez les plus solides ne seront plus et qu’un nouvel ordre universel aura été établi.
Cette révolution, demande forcément des sacrifices et des victimes. L’histoire retiendra que la première d’entre elle fut un ministre de l’intérieur corrompu jusqu’à la moelle, l’innommable Graspalin dont les chiens de chasse traquent sans succès les vrais révolutionnaires que nous sommes au BNUPX. Aussi ce monstre doit mourir !

La caméra montre alors un gros plan exclusif de la tête de Graspalin et de l’arme de poing.


- As-tu quelque chose à dire avant d’expier tes fautes, monstre ?

Le pauvre Graspalin, blanc comme un linge, tremblait de tous ses membres et la flaque sous sa chaise montrait que sa vessie n’avait pas résisté à la pression. Il lâcha quelques brides de mots, mais nul ne put comprendre leur signification.

Le caméramen fait un focus sur la détente de l’arme et le doigt qui doucement la pressait.


- CLIC !

- Putain ! Mais qu’est ce que cette bande de nazes qui m’entourent, ils m’ont donné une arme non chargée. Décidemment il faut que je fasse tout moi-même dans ce bordel, s’exclama Yorgen. Ne bougez pas, je reviens dit-il en sortant de la pièce en furie.

Pendant ce temps, la caméra continuait à filmer et à diffuser, sans filtre, ce qui se passait dans la pièce.

José en profita pour observer la pièce et ses occupants.

La pièce était elle-même située dans les caves du bunker était éclairée par une seule lampe nue qui diffusait une lumière froide. Un vasistas étroit offrait la seule ouverture sur l’extérieur. Mais à cette heure de la nuit, on n’y apercevait que les faibles lueurs des immeubles environnants. La pièce devait servir de dépôt à un laboratoire car tout un pan de mur était couvert de rayonnage portant des bouteilles marquées « alcool 90 ». Les deux chaises occupées par Alix et Graspalin en constituait le seul mobilier.

Yorgen étant sorti, ne restait sur place que deux cerbères habillés de noir de la tête au pied. José n’avait pu encore entendre le moindre mot intelligible de leur part, mais vu la tête qu’ils avaient faite lorsque Yorgen s’était emporté, ils ne devaient pas briller par leur intelligence. Le dernier terroriste qui était en charge de filmer la scène n’avait pas non plus l’air d’être sorti de la cuisse de Jupiter. Il n’avait même pas remarqué qu’il avait bousculé le trépied de la caméra et que celle-ci était maintenant orientée vers le vasistas.

Graspalin avait montré son vrai visage, un faquin ambitieux mais sans courage. Alors qu’Alix fidèle à elle même semblait avoir gardé toute sa maîtrise. Sans se l’avouer, José l’admirait pour ce courage.

Après de longues minutes de tension, un remue-ménage se fit entendre à l’extérieur, suivi immédiatement d’un coup de feu. Aussitôt la lampe s’éteignit et la pièce plongea dans une obscurité quasi-totale. L’un des deux cerbères armés jusqu’au dent se mit soudainement à hurler :


- Au secours, je suis nyctophobe, aidez moi, je ne peux rester là, j’étouffe …, je vais mourir …, Maman … ! Maman vient me chercher, ne me laisse pas là !

L’autre essaya alors de l’aider mais le premier totalement hors de contrôle l’envoya bouler sur les étagères du fond de la pièce. Le premier voulant se retenir fit s’écrouler l’ensemble du meuble et de nombreuses bouteilles d’alcool se brisèrent dans leur chute, répandant leurs vapeurs dans toute la pièce.

Rapidement ces vapeurs firent leur effet sur les occupants, à l’exception de José qui se tenait toujours à l’opposé des étagères et à proximité du vasistas.

Celui-ci vit alors Alix, qui pourtant était jusqu’à lors restée très calme se précipiter sur Graspalin et lui arracher le lobe de l’oreille gauche.


- Et voila pour toi espèce de saloupiot ! Depuis le temps que je voulais te bouffer, éructa-t-elle.

Alix aurait avalé le lobe de l’oreille si celui-ci n’avait pas été orné d’un peu digeste diamant rose.

C’est alors que la porte de la pièce s’ouvrit violemment sur un nouveau personnage en costume militaire.


- Personne ne bouge, mains en l’air tout le monde. Sortez en rang dans le couloir en gardant les mains en l’air. Le premier qui fait mine de résister je l’abas sans sommation.

José sortit le premier, suivi des 3 cerbères et d’Alix. Graspalin sortit le dernier en gardant les jambes écartées car son pantalon avait visiblement engrangé quelques résidus solides qui s’étaient échappés de son colon. D’une main il tenait sa ceinture et de l’autre son oreille ensanglantée.

Ils furent tous rassemblés, sous forte garde, dans une pièce voisine. Rapidement, un Yorgen piteux les rejoignit.

L’individu en uniforme se présenta :


- Je suis le commandant Delait, chef du Service de Documentation Unilatérale et de Contre-Espionnage, l’absolument inconnu et inconnaissable SDUCE. C’en est fini du BNUPX et de toutes ses ramifications. Je peux vous dire qu’aucune bombe n’éclatera ce soir, ni dans les prochains jours à Paris, ni en France ou en Europe. Par contre, madame et messieurs il me semble que vous avez encore beaucoup de choses à me dire…
Madame la députée, nous allons commencer par vous puisque vous êtes attendue à l'assemblée où vous retrouverez votre siège.
Ensuite, le temps que vous preniez une douche et changiez de vêtements, nous vous écouterons monsieur le ministre. Mais, cependant, pas avant que vous ayez signée votre lettre de démission en bonne et due forme. Il en effet innimaginable que des photos d'un ministre en exercice, dans l'état où vous vous êtes mis, circule dans la presse
José, vous aurez ensuite pas mal de choses à nous dire, notamment au sujet de la clé USB que vous avez fournie à Yorgen
Yorgen, sachez que vous allez disparaître quelques temps, le temps d'achever le démentellement de votre mouvement. Quant aux trois autres, mes adjoints s'occuperont de vous...
Enfin sachez madame et messieurs qu'il sera inutile, en sortant d'ici de vous plaindre à qui que ce soit ou de chercher à nous retrouver. Le SDUCE est en quelque sorte l'âme incarnée de la constitution de la République, mais comme toute âme, elle est insaisisable, au moins en ce monde et il en est de même de moi et de mon équipe.
Et maintenant, je vous écoute...

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Note de la rédaction. Le SDUCE est un service directement rattaché au chef de l’état et dont l’ objectif est de protéger les plans du Biglotron, l’invention du professeur Jérémie Ménerlache. Ce service a longtemps été commandé par le Colonel de Guerlasse et l’un de ces grands héros fut l’adjudant Tifrice. Bien que son activité soit totalement secrète, ses exploits furent fidèlement relatés par Pierre Dac dans un recueil intitulé « Bons baisers de partout »

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