Chapitre 3(Noah)

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Délaissé

Tiens, le soleil se couche, je dois rentrer. Je me trouve dans le centre-ville. J’observe les gens pressés, ceux qui deviennent fou pendant que la masse les ignore. Ou encore je m’amuse en voyant ces enfants qui rendent dingue leurs parents
La nuit tombe et si je reste encore là à rien faire. Je vais encore attirer l'attention d'un policier. Ils sont sympathiques. Le plus souvent ils se contentaient de me poser des questions, ensuite nous restions là à parler de tout et de rien. Par la suite, soit ils retournaient à leurs services, soient ils me raccompagnaient dans mon quartier, plus par sécurité qu'autre chose. Rentrer dans mon quartier une fois la nuit tombée est dangereux. Des voyous rodent aux alentours en pensant qu’un propriétaire est nécessairement riche. Et ceux-ci sont plus du genre à poignarder avant de parler et à poser les questions après, bien que moi ils me connaissent et savent que je n’ai aucuns sous sur moi.
Ne voulant pas encore déranger un agent, je lève le camp. Bien que je n'aie aucune envie de rentrer chez moi. Je ne suis pas rentré chez moi depuis le jour où j'ai vidé cette bouteille d'une traite. Je me sens coupable à cause d'un événement, l'un des seules choses dont je me souviens.
Je me rappelle de moi et Victoire, rentrant ivres dans ma maison, ma sœur était toujours avec son dernier copain. Un petit bourgeois, aux bonnes manières et au phrasé soigné. Ce petit prétentieux soignait aussi ses fréquentations.
Celui-ci fut choqué de voir qu'elle avait un petit frère avec un tatouage et complétement bourré. Ce qui le choqua encore plus fut de voir qu'elle connaissait une fille de joie très vulgaire. Il me traita de déchet de la société. Lorsqu’il dit ça, la péripatéticienne l’invita à « aller se faire foutre ! » puis elle l’insulta copieusement. Julia ma grande sœur ne tarda pas à la rejoindre. Celle-ci fit les insultes personnelles, elle commença en le traitant de « Bande mou, prétentieux » et enchaina. Elles firent une escalade d’insulte, le petit bourgeois rentra chez lui, les larmes et les bleus au yeux, il avait aussi le nez cassé.
Celui voulant se sentir puissant, les somma d’arrêter en les menaçant d’un couteau. La blonde le désarma en de seconde, elle avait l’habitude de le faire avec les amants trop violents de notre mère et les siens. La fille aux cheveux bleu enchaina sur une balayette. Une fois le lâche à terre elles firent tomber sur lui une pluie de coup pied. Julia retenu Victoire en voyant que l’ivresse empêcher celle-ci de se contrôler. L’autre idiot se releva et prit la fuite.
Ma blondasse, ne m’en veux pas pour ça, un autre con qui quitte sa vie, elle est heureuse. C’est moi qui ressens du remord. Encore une fois, à cause de moi, un copain de ma sœur rompt avec elle. Pour être exact, c'est la cinquième fois que ça arrive. Ce n’était pas tous des connards.
Décidément je suis un parasite qui gêne son bonheur. Alors en attendant d'avoir trouvé un endroit ou moyen pour qu’elle soit débarrasser de ma personne, je squatte le canapé de Victoire.
J'ai du mal à y dormir, pas à cause de l'inconfort du canapé. C’est parque d’habitude je dors en compagnie de ma sœur. Petits, nous avions que deux lits. Alors nous étions obligés de dormir ensemble. Notre mère acheta un autre lit dès qu'elle le put, mais nous avions pris l’habitude de dormir l'un avec l'autre. Cette blonde aux yeux bleu m’a toujours protégé des cauchemars et des idées dépressives. Maintenant je suis seule la nuit, c’est peut-être mieux ainsi, je ne suis plus un poids pour elle. Poids que notre mère lui largua il y a cinq ans de cela, quand celle-ci partit sans crier gare.
Au début, nous pensions qu'elle avait fait une de ses nombreuses fugues. Ma maternel disparaissait souvent pendant plusieurs mois, voire un an ou deux. Revenait pendant un cours laps de temps puis repartait.
Aujourd’hui sa fait cinq qu’elle n’a pas fait de retour et je ne pense pas que je la reverrai. Après tout, elle quitta le foyer définitivement peu après les 18 ans de ma sœur. Maintenant que j'avais 16 ans et que ma sœur travaille en tant qu’infirmière dans l’hôpital de la ville, je ne pense pas qu'elle reviendra.
Pourquoi le ferait-elle ? Nous n’avons jamais été sa priorité. Cette femme qui n’aimait que ses amants qui étaient souvent les pires crapules de la terre. Beaucoup d’entre eux me prenaient pour des sacs à patate, je ne savais pas combien de fois j’avais fini l'hôpital à cause d'eux. Mais ce n'est pas pour ça que je déteste ma chère et tendre mère. Non ! Si j’ai tant de haine c’est à cause de cette lueur de tristesse qu'elle a laissée dans le regard de ma sœur. Aujourd’hui elle s’est éloignée de ma blonde préférée et moi aussi je dois m'éloigner d'elle.
Je ne veux pas juste changer le porteur de boulet. Donc pendant la journée, j'essaye de libérer Victoire de ma présence. Surtout qu’elle n’a pas de temps à m’accorder. Donc je préfère me promener n'ayant aucune envie de croiser les bourreaux de mon lycée.
Une bande de gosse de riches qui me baignent régulièrement de coup pour impressionner les filles qui les accompagnent. Quant aux demoiselles, quand la première goutte de sang apparaît sur mon visage, certaines sourient. En revanche les autres filles vaquent à leurs occupations et m'ignorent.

Le pont

Avant de rentrer, je m'arrête près du pont et regarde cette eau trouble en me disant que ce serait cool si j’y sautai. Comme ça, ceux qui ont fait la bêtise de s'attacher à moi n'auraient plus à me trainer.
Mes rêveries sont troublées par l'arrivée de mon groupe de bourreaux. J'aurais dû m'en douter : aujourd'hui j'ai croisé plus de lycéens et de collégiens que d'habitude. Il est vrai que les vacances approchent et que nous sommes Vendredi. Beaucoup ont fait le mur et mes bourreaux aussi.
Je voulus courir à l'opposé, mais ils m'ont repéré au loin et m’encerclé déjà. Leurs copines sont là, donc ils ne contenteraient pas de m'insulter.
Je n’ai pas peur d’être passé à tabac mais ces cons ne me tueront pas, malheureusement. Ils me blesseront gravement et m’enverront à l’hôpital où ma sœur travaille. Je deviendrai un boulet même sur son lieu de travail et je ne veux plus l’être.
Ne sachant pas quoi faire, pour je grimpe sur la rambarde et me prépare à plonger dans cette eau polluée. Il faut que je m’évade, hors de question que je sois de nouveau un boulet pour ma sœur. Avant que je ne saute, une demoiselle me frappe avec une pierre. Je tombe tête la première dans l’eau.
Je ne peux plus bouger et l’eau a inondée mes paumons. Je vais mourir ici ! Il fait froid pourtant je ne sens qu’apaisement.
Adieu grande sœur, je ne serai plus un poids pour toi, merci de m'avoir traîné pendant toutes ces années.
Adieu Victoire, merci de t'être entichée de moi et de m'avoir fait vivre tant d'aventures.
Adieu cher père que je n'ai jamais connu et qui m'a légué une seule chose, cette crinière rousse.
Merci chers bourreaux.
J'ai fait mes adieux, je m’en fonce dans les eaux du néant.
D’un coup une main rugueuse m’enlève du néant ! Une odeur d’alcool et de dents cariées, me force à quitter le néant. Je le somme de me laisser mourir, mais il tente encore et encore de me tirer du néant.

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