Chapitre 4(Noah)

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Joyeux anniversaire

Aujourd’hui c’est le début des vacances, mais c’est aussi mon anniversaire mes 17ans. Un jour maudit pour moi, un jour ignoré par ma mère et un jour béni pour ma sœur. La célébration de de ma naissance tourne souvent autour de ces trois contrastes.
Je ne sais pas ce que me réserve ce jour. Il est cinq heures du matin, et je suis déjà réveillé. A cause des rires qui habitent la cuisine. Je me dirige vers la cuisine. Le soleil dort toujours et ma sœur est sur le départ. Elle discute avec Victoire dans la cuisine. Victoire je ne l’avais jamais vu lors de mes anniversaires précédents, c'était plus un hasard qu’autre chose.
Un câlin de ma sœur vint bouleverser le vide habituel du matin. D’habitude, jusqu’à ce que mon ventre gargouille, rien ne m’atteint au réveille, cette chaleur est brutale. Mon visage vide ne montre pas combien ce simple câlin me fait du bien.
-Joyeux anniversaire, mon petit renard !
Rajouta ma sœur avant de passer sa main dans mes cheveux. Je suis retourné chez ma sœur, après mon court séjour à l’hôpital. Je me sens toujours comme un poids pour elle mais je n’ai nulle part où aller. Quant à Victoire bien qu’elle ne le dise pas, ce n’est pas bon pour ses affaires que je dorme chez elle.
J’espère mourir bientôt comme ça, je ne serai plus un poids pour ces demoiselles. Bien que quand je vois les deux femmes de ma vie, échanger des banalités autour d’un café, pour une fois je souhaite que la mort s’éloigne de moi pendant quelque minute. Victoire arrête de discuter avec ma sœur, elles remarquent enfin ma présence. Julia me salue de la tête, en buvant son café, le matin elle économise ces mots. Maintenant que j’y pense, seule Victoire parler et avec un sourire sadique celle-ci me souhaite :
-Mauvais anniversaire gamin ! J’ai un cadeau pour toi… et te le donnerai plus tard !
-Super, c’est une corde.
Rigolai-je avec froideur, en le pensant à moitié et l’autre moitié cachai mon envie.
-Non, ça c’est ton cadeau de Noël banane, là c’est une surprise, je te la donnerai plus tard.
Répondit-elle avec sarcasme, après un court étonnement. Elle en fait toujours un sarcasme lorsque je fais des blagues sur mes envies de mort. Le plus souvent Victoire rajoutait un : « T’inquiète elle viendra, si ça se trouve c’est moi qui vais te la donner ». Mais pourquoi est-elle étonnée ?
Ah oui c’est vrai, ma sœur, j’ai failli l’oublier. Je ne fais aucune allusion à mes envies morbides devant ma sœur, car cela met dans son regard cette lueur mélancolique que je déteste tant. Mais là, elle n’en fit rien, peut-être à cause de l’euphorie de mon anniversaire, ou sa fatigue du matin, ou encore peut-être pour rassurer le regard de Victoire et le mien qui se sont tout de suite poser sur Julia après notre échange.
—Bon ! Faut que j’aille bosser, moi. Passes une journée magique mon petit renard ! Victoire, c’était sympa de t’écouter parler.
Annonça-elle pour changer de sujet et éviter ces regards qui l’avaient un peu gênée. Elle ne se presse pas pour aller au boulot d’habitude. Elle me refait une rapide accolade et prit son sac, Victoire m’embrasse sur le front à son tour.
—Attends, j’ai des courses à faire, on fait un bout de chemin ensemble ! À toute gamin.
Rajouta la sadique en passant sa main dans mes cheveux avant de partir avec ma sœur.
Tiens, mon anniversaire commence à peine et je me retrouve déjà seul, en plus je déteste quand elle m’appelle gamin.
Je passe le reste de la journée à errer dans la ville. Cette journée est ennuyante, je me couche une fois retournée à la maison, même si le soleil ne dort pas encore.
Mais je n’arrive pas à dormir, j’ai ces pensées noires qui me tiennent éveiller. C’est envie de quitter, cette vie est ce monde, sans me retourner.
J’ai aussi des souvenirs douloureux qui remonte, les passages à tabac des amants de ma mère, la mort de Josué, les pleures de ma sœur. La nuit n’est pas tombée que dans la maison, il imbibe mon âme. J’ai tant de fantômes qui me hantent, enfin surtout un. Je revois des traces de sang, son regard à la fois désabusé et colérique. Ce sang qui gît, c’est mouvement qui ne s’arrêtent pas.
D’un coup les deux airbags de ma grande sœur se déposent sur mon dos, et ses bras m’entourent., Ils éloignent mes sombres pensées et je m’endors sans me faire prier.

Cadeau

Quelqu’un tambourine à la porte, mettant fin à mon bref apaisement. Je n’ai pas envie de sortir de mon confort. Ma tête est appuyée sur les deux coussins de Julia et je suis bien au pays des rêves. Mais elle me sortit de mon confort et me réveille à moitié. Lorsque je commençais à me rendormir, le visage colérique cette blondasse vint me réveiller. Elle me dit avec un ton contraire à son visage :
—Victoire est à la porte totalement bourrée et demande à te voir, je mis des pantoufles et sort.
Je sortis de la maison, une fille aux cheveux bleu, vêtue d’une robe de soirée et avec une bouteille de champagne à moitié vide m’attend devant mon palier. Quand elle me voit, elle me prend par le bras, me donne le champagne et ordonne :
—J’ai commencé la fête entre deux clients, j’ai déjà trinqué à ta santé le reste est pour toi. Aller viens on va se promener ! Je bois tout en la suivant, ou du moins elle me traîne, bien que je sois en pyjama : caleçon, un t-shirt et des pantoufles. Elle porte une robe verte splendide. En marchant, elle décuve un peu et notre promenade se termine sur la colline.
Du haut de cette colline, nous pouvons voir la ville qui brille de mille feux. Une magnifique spectacle cette vue plongeante. L’instigatrice de la promenade entame la conversation :
—T’inquiète je ne vais pas te faire une déclaration d’amour, même si je t’aime de bien des façons mon petit Noah. Je ne sais pas quoi répondre à cette phrase, alors je ne dis rien et elle enchaîne :
—J’ai cherché quoi t’offrir, mais je ne trouvais pas.
—T’es pas obligé de...
—J’ai pensé à un baiser !
Dit-elle pour me couper et finir sa réflexion. Elle se met face à moi, se rapproche de moi avec son odeur de mauvais vin qui l’embaume, pose ses deux mains sur mon visage et me donne furtivement mon premier baiser. Furtive mais pourtant le mode s’arrête, son odeur de mauvais vin, m’enivre.
De suite elle se retourne avant que j’ai le temps de profiter du goût enivrant de ses lèvres et de réaliser qu’elle m’a embrassé. Je ne vois pas son visage, car elle s’est retournée pour observer le paysage et cacher sa gêne, je crois voir des traces de rouge sur ses joues.
—Joyeux anniversaire, mon petit renard.
Me souhaita-elle alors que j’essaye toujours de réaliser.
Ne voulant pas laisser un silence gênant s’installer entre nous, elle explique :
—C’est aussi ma façon de me dire que je devrais être plus douce avec toi. C’est aussi pour te montrer qu’un baiser pouvait aussi être autre chose, que toi crachant de l’eau et demandant à un clochard de te laisser mourir.
Je souris à cette phrase. Ma Victoire et ses sarcasmes sont enfin de retour et tant mieux. Je la préfère comme ça, plutôt que douce ou je ne sais quoi. Elle se retourne et je pus voir que dans ses yeux y briller une lueur saugrenue. Elle a une idée folle et va me l’imposer :
—Tu sais, les fleuves sont aussi autre chose qu’une flotte verte et polluée.
Lâcha-t-elle sur un ton ironique et avec enthousiasme, elle veut amener quelque chose alors je réponds :
—Je sais.
—Allons-nous baigner dans un lac propre, pour te prouver que ça existe vraiment !
—Le prochain lac propre est à une centaine de kilomètres d’ici, voire plus.
—Et alors, tu es bien en vacances ? Partons vraiment à l’aventure !
Répondit Victoire, avant de me prendre par la main et de me traîner derrière elle.

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