Chapitre 6(Noah)
Chez Doria
Victoire étant avec un client et ma sœur écoutant de l'opéra avec Florent avant que celui-ci l’emmène au boulot. Je ne peux pas dormir avec ce vacarme, je décide de me promener. Je visite mon quartier et ses maisonnettes miséreuses. Malgré les belles maisonnettes qui peuplent l’endroit où je vis, ce sont maisons pleines de vices et violences, elles abritent des meurtriers en séries, des vendeurs de drogue et des gens qui offrent leurs charmes pour pas chers, comme Victoire. En dépit de tous ces beaux habitas mon patelin est une zone de pauvres et de misérable. La nuit il n'y a pas grand-chose à faire ou à voir, à part se rendre chez Doria.
Chez Doria un endroit où les gens font la fête tous les soirs. C’est une maison bleue où la musique joue à fond la caisse et l'alcool y coule à flot. Aucune des nombreuses personnes en train de célébrer et boire là-bas, ne connait le visage de leur hôte. Du moins ceux qui ne s'y rendent que la nuit. L'après-midi, après avoir nettoyer et virer les gens morts d'overdose, l'accès à la maison est toujours aussi libre, mais il y a moins de monde.
Le plus souvent, tu trouves Doria sur son canapé en train de fumer et de boire, ou en train de jouer de la guitare. C'est une brune âgée d'une quarantaine d'années, avec le visage un peu détérioré par des années de fêtes, tout comme sa voix grisonnante. Cette dame a la peau pale, les lèvres brûlées, un petit nez, la peau quasiment sur les os. Ce qui ne l'empêche pas d'être assez attirante quand elle se promène en nuisette.
Cette fêtarde avait aussi été une bonne amie de la mère de Victoire, et ma sarcastique d'amie la considère comme une tante. Donc parfois l'après-midi, elle me traînait chez elle et je voyais cette fêtarde squelettique manger comme cinq après avoir tiré sur un joint. Ensuite, elle s'asseyait sur un canapé vert et nous sur le sofa adjacent. Le plus souvent je m'allongeais sur les cuisses de Victoire puis nous l'écoutions parler pendant qu'elle fumait et buvait. Nous tapions des barres de rires, jusqu'à l'arrivée des premiers squatteurs.
Lorsque j'arrive chez elle, il doit être à peu près vingt-une heure et la maison est déjà remplie, des gens font l'amour sur le gazon. À l'intérieur, sur un néon bleu ils dansent et se drogue. Doria n'est pas là, elle a passé sa vie à faire la fête et n'en peut plus, nul ne savait ce que cette dernière fait de ses nuits. En même temps, la moitié des personnes ici ne connaissent que son prénom. Ne sachant pas quoi faire, je me mis dans un coin et regarde cette foule vaciller, mais mon attention se porte très vite sur quelqu'un.
La belle inconnue
Cette personne est une fille ! Elle est hypnotisante, il y a tant de jolies filles dans la pièce et pourtant je ne vois qu'elle, cette blonde. Elle qui se déhanche comme une sirène, tout en descendant les deux bouteilles de champagne, qu’elle tient dans sa main. Vêtue d'une robe verte, la piste l’appartient. Le monde c’est arrêter pour la contempler, du mois seulement moi, je suis hypotonisé.
Voyant que je l'observe, comme une magicienne elle disparut après un effet de lumière et une distraction. L’inconnu disparu, en me laissant dans cette triste soirée avec un étrange goût d'inachevé.
Après avoir cherché je ne sais quoi des yeux, je quitte la fête pour rentrer chez moi. Sur mon chemin je vois une fille adossée à un mur. Elle est en train de s'étouffer dans son vomi. Ses yeux verts et cette longue chevelure blond doré, ses pommettes légères, sa silhouette électrisante. Je la reconnais c’est ma danseuse.
Il est vrai qu'elle a descendu les bouteilles très vite. La belle a bu à se tuer et maintenant elle agonise. Je soulève son menton pour voir si elle respire encore et ses voies respiratoires sont dégagés. Celle-ci me dit alors de la laisser tranquille, l’inconnue et vivante. Mais je ne peux pas la laisser mourir là, en plus des choses pires que la mort peut arriver à une femme sans défense ici. Alors je la pris sur mon dos et l’emmène. La blonde n’a pas assez de force pour me repousser et elle s’emble dans un état de semi-conscience.
Je dus l'emmenai chez victoire, l'hôpital est à des plombs et ma sœur est de garde ce soir. J'ai été à une cabine pas loin appelé une ambulance mais ils ont raccroché dès qu'ils ont entendu le nom du quartier. Ils n’ont que du mépris pour les pauvres les services publics. J’arrive devant chez Victoire, celle-ci ouvrit la porte dans sa splendide nuisette violette et me dit :
—T'as trouvé un chien errant sur la route et tu n'as pas pu te résigner à l'abandonner parce qu'elle te rappelait ta sœur ?
J'acquiesce de la tête et elle me laisse entrer. Je dépose la morte vivante sur le lit de Victoire et celle-ci va lui chercher de l'eau.
—Je ne sais pas où tu la prise, mais elle n'a pas l'air d'être d'ici.
—À cause de ses habits de riches ?
Demandais-je en observant sa belle robe verte brillante et composé d'un tissu venu d'un autre monde. La fille aux cheveux bleu me sourit et m’explique :
—Non, parce qu'elle a le visage triste, mais pas la tristesse que provoque la misère.
Elle fait avaler à la comateuse autant d'eau que possible et la regarde tout vomir dans une poubelle que victoire tend machinalement, je dégage ses cheveux de la trajectoire. Puis mon amie rajoute avec un ton neutre :
—Elle a ce côté glamour qu'ont les femmes ivres.
Je souris et songe que Victoire aussi à ce glamour quand elle est bourrée. Tiens, l'inconnue c’est endormi en me prenant la main.
—Je pense que ça ira, au pire si elle meurt, on ira la mettre à côté des nombreux morts qui traînent le matin chez ma tante. Tu dors ici ?
Je fis oui de la tête mais je ne lâche pas des yeux ou de la main cette fille qui dort paisiblement.
Un peu plus tard, je m’installe sur le canapé avec Victoire. J’y ai souvent dormi mais d'habitude elle n'’est pas là, juste à côté de moi. Nous serons dans une couverture en laine pour nous protéger de cette nuit glaciale. Je gigote beaucoup, ne pouvant m'empêcher de m'inquiéter. Un bras vint m'enlacer et je me calme. C’est Victoire qui a sans doute voulu me rassurer ou me retenir parce que je bouge trop. En tout cas je sombre lentement vers le pays des rêves, avant de m’endormir j’ai cette pensée sortit de nulle part :
—Un jour j'emmènerai Victoire loin de cette ville, et je lui offrirai une vie meilleure »
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