Chapitre 11(Noah)

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Hu dada !

Tiens, Victoire a enfin fini sa journée. Pour une fois cette fille aux cheveux bleu n’est pas ivre, et pour fêter ça, elle sort de sa cuisine avec deux bouteilles de rhum de basse qualité en main. Pourquoi deux bouteilles ? Je compris à son regard le pourquoi du comment.
Je fis non de la tête, mais sa tête prit cet air sadique têtu, que cette demoiselle a quand elle ne veut pas renoncer à une idée. Donc l’intéressée avance vers moi qui squatte encore son canapé et dépose les deux bouteilles devant mon horizon en disant :
—Aller, juste pour ce soir, faut bien s'amuser, c'est le week-end ! C'est la période parfaite pour devenir fou, surtout pour les miséreux dépressifs et pour les filles de joies qui ont des horaires d'ouvrières.
—Hors de question, on n'a pas besoin de ça pour devenir fou.
—Justement on n'en a pas besoin, mais c'est par principe. Aller boit ce truc, j'ai juste envie de voir mon petit renard bourré pour me faire plaisir. Ma gagnante fait sa tête de chien battu pour appuyer sa demande, de toute façon je ne savais pas lui dire non.
Donc sans attendre je débouche une bouteille et bus une grosse gorgée. Ça me brûle la gorge et Victoire s'en délecte en riant. Elle range la bouteille qui n'était pas encore ouverte et remarque :
-Je savais déjà que tu ne pouvais pas me dire non, mais à ce point, je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer. C'est cool, si un jour je veux épouser quelqu'un, je sais qui choisir. Elle boit une gorgée de ce rhum bon marché et n'a pas cette brûlure à la gorge.
—Tu en prends une autre ou tu passes ton tour ? Je soulève les épaules et bois une autre gorgée. Ça me brûla de nouveau la gorge et mon amie en rit de nouveau avec le même sadisme.
Les descentes d'eau de vie s'enchaînent et les rires aussi. Le temps passe de plus en plus vite, ma tête se met à tourner et nous partons dehors faire une petite tournée.
Nous chantons, lançons des roches sur les maisons. Nous courons sans raison, ou pour échapper aux chiens que nous avons provoqués, qu’ils soient humains ou animal. Il n'y a pas de musique mais nous dansons. Nous sommes ivres quoi ! De quoi ? De vie, d'ennui, de tristesse, de misère, de rêve, de folie, d'amitié, d'alcool... Je ne saurais dire de quoi, mais nous sommes soûles. Nous sommes aussi sans un sou, mais ça ne nous empêche pas de nous amuser.
D’un coup Victoire casse son talon et prend cette excuse pour monter sur mon dos. Celle-ci est lourde malgré sa silhouette fine. Une fois installée sur mon dos, elle me cri. :
—Hu dada, hu dada !
Je me mets à courir, comme le cheval que la sadique me demande d'être, tout en m'esclaffant de rire. Victoire, continue de crier « plus vite » et de hurler.
Nous arrivons chez moi, dans de mon lit, Julia y dort. Nous installons prêt de la blonde en silence, avant d’être pris d’un fourire.
Sans crier gare, ma sœur se lève et fait un visage menant à chacun de nous avant de recoucher. Nous taisons pendant deux mais nous sommes emportées par un nouveau fou rire pendant lequel nous enlaçons Julia, qui est prise d’un rire nerveux. Avant que tout doucement les rires s’éteignent, nos yeux se ferment, nos esprits s'apaisent et qu’au pays des rêves nous nous en allons.

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