Chapitre 12 (Noah)

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Besoin pas si soudain

J'avais tout d'un coup un besoin d'argent enfin j'en ai toujours eu besoin. J’ai cette envie de flouze pour deux raison la première, je suis quelque peu fauché et un peu de monnaie ne me ferait que du bien. De deux, j'envisageais toujours de quitter cette ville avec Victoire. Malgré toute notre volonté, on ne pourrait vivre de conneries et d'eau fraîche.
Alors il fallait que je commence à économiser pour ce projet fou. Il y aussi le faîte, que je voulais arrêter d'être un poids pour ma sœur et pour ça, faut que je m'assume financièrement parlant. Et puis il y avait cette promesse.

Faut dire que j’en ai marre de voir Victoire se soulait le matin avant d’enchainer les passes, si elle s’y est habitué et si son métier ne me dérange pas. Il faut que je la sorte de cette vie de misère, mais pour ça il me faut du frique.
Vu que je n'ai que 17 ans et aucune qualification, pour remplir mes poches je n'ai que trois solutions : le crime, une idée en or et les boulots de merde. Je choisis de faire un boulot de merde, légale mais dangereux : appât pour la police.

Tous dans les poches rien dans la tête.


Tout dans la tête, rien dans les poches, c'est ce que chantait ce dealer à longueur de journée. Il se croyait rusé et l'était et l’est toujours s’il vit encore. Malheureusement il n'a pas été pas assez intelligent pour quitter ce milieu au bon moment. Je n'ai rien contre les larcins, pour s'en sortir tous les moyens sont bons.
Ce qui me dérange est ce sentiment d'oppression que nous avons constamment ou presque. J'aime bien le danger, il me fait ressentir des sensations fortes. Mais l'oppression et le stresse sont des sentiments que j’évite. Alors lorsque ce dealer me proposa une seconde mission, je lui dis non, bien qu’à l’époque ce que je faisais en traînant avec mon nouveau pote n’était pas mieux.
Aujourd'hui j'ai changé de camp, je travaille pour la police en tant qu’appât. Ils veulent quelqu'un qui joue le rôle d'un jeune paumé et qu’il fasse semblant d'aller se procurer de la drogue. Une fois le moment venu, les attraperont le vendeur, un plan risquer mais simple. Mais je n’avais pas prévu un détail : le dealer qui veulent piger et celui avec qui j’ai travaillé il y a longtemps.
Les policiers m’ont dit d'aller dans une boite de nuit. Qu'au bar s’y trouve un homme avec une chemise à fleur, un bermuda, une barbe blonde de négligée, des cheveux décolorés, un comportement calme et mélodieux. Je dois lui demander de la cocaïne de façon détournée. Une fois dehors, il m'en donnera et les policiers nous arrêteront en flagrant délit.
Mais le problème reste que je connais le concerné et qu'il ne m’a surement pas oublié. J'ai des micros sur moi et ça me rassure tout comme cela me stresse. Ce qui me rassure est que les policiers sauront quoi faire si le plan change. Ça me dérange car ce dealer a l'œil et la manière de les trouver. Un autre problème se pose : c'est lui qui vient me saluer avec un grand sourire.
— Renard, ça faisait un bail. Il m’appelle renard car je l'ai rencontré par le biais de Victoire. Tout comme cet inspecteur qui m'a donné le boulot d'appât. Je les connais parce que ce sont des clients de mon amie.
Sauf que lui, il y a un bail qu'il ne visitait plus ma courtisane. Je suppose que c'est lié à cette bague scellée à son doigt, quoi que l'inspecteur en a une aussi.
—Ouais mais malheureusement, ils n’ont plus de boissons fluos ici.
C’est le code pour demander de la cocaïne. Il s'interloque, et me fait câlin en me murmurant pendant son étreinte :
—Or pauvre petite, aller il y en a derrière le snack de Tony, on s’y retrouve.
Il partit. Le lieu prévu par la police est derrière cette boite de nuit, les flics se seraient-ils mal renseignés ? Peu importe, je dois me rendre à l'endroit indiqué.
J’arrive au point de rendez-vous, le Vendeur est déjà là. Plus stressé et moins joyeux que tout à l'heure.
—L'argent ! m'ordonna –t-il. Ça m’étonne mais j'enchaîne :
—La cock avant !
-Je le savais.
Confirma-t-il en sortant une arme et en la pointant sur moi.
—Tu compte me piéger depuis le début, je croyais qu'on était pote. Tu travailles pour quel dealer ?
—Personne !
Je pris le fric dans ma poche, le sortit et ça calme sa paranoïa. Il prend les billets et me glisse le sachet dans la poche, en me faisant une autre étreinte, mais plus longue cette fois-ci. D'un coup il redevint anxieux. Il ressort son fusil, le pointe sur moi, soulève ma chemise, voit les micros, merde je suis foutu !
—Agenouilles-toi !
Je m'exécute et lui commence à presser sur la détente, tout en se justifiant :
-Je suis déçu, tu travailles pour les flics, mais quel con tu fais ! Il presse la détente, un grand bruit sourd retenti...

Tiens je suis toujours à genou sur le sol et bien vivant, malheureusement ! Des policiers sortent de nulle part, ils ont tiré sur ce vendeur de poudre. Il est par terre, sans vie, avec une balle en pleine tête, au milieu du front.
Le commissaire qui m'a relevé me tendit une liasse de billets et moi je lui donne la poudre. Je la pris sans attendre un merci ou un bon travail qu’ils ne me donneront pas. Je veux juste cet argent et tant pis si cet homme meure à cause de ça. J'aurai préféré éviter sa mort ou même prendre sa place... Toutefois ça ne m'attriste pas de le voir à terre et sans vie.
De toute façon, elle nous prendra tous un jour ou l'autre. Aujourd'hui la guérison a frappé ce dealer, demain ce sera peut-être moi. Mais je ne vais pas me laisser abattre par le fait que je sois toujours vivant ou penser à ça, je partis en sifflotant avec cynisme. Pour une fois, je veux avoir tout dans les poches et rien dans la tête.

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