Chapitre 15 (Marguerite)
Ma comédie
Il faut que j’aille en cours. Dur de se lever avec la gueule de bois, bien que j'en aie l'habitude maintenant. Depuis le début de l'année, je fais la tournée des bars et raves tous les soirs ou presque. Les soirs où je ne le fais pas, je reste dormir chez ma meilleure amie Dina.
Bon, faut vraiment que j'aille en cours là ! De plus à cause de mes tournées, j’ai foiré mon premier trimestre. Faudrait que j'arrête et que je travaille un peu. Bien qu'en travaillant un minimum, mes notes sont restées plus que moyennes.
Voilà, je quitte enfin ce palace de solitude, cet endroit vide de monde mais pas de luxure. Mon père n'a même pas dû remarquer que je suis rentrée torchée, enfin si ce connard est là. Je ne vois pas différence quand il est en voyage d'affaire ou quand il est là. Lorsque qu’il est dans son palace, il se cloître dans son bureau.
Je l'ai aperçu pendant deux minutes, il y avait 5 ans de cela. Il est venu m'annoncer le départ de ma mère. Voilà comment j'ai appris la perte de mon seul repère, la seule personne que j'ai admirée avant ma meilleure amie. Je ne lui ai jamais pardonné sa négligence pour sa femme, c’est avec cette rancune que je partis en cours.
Toute cette haine et cette rancœur disparurent lorsque je vis Dina, ma meilleure amie. Une métisse au corps de rêve et aux yeux d'un vert pure. Elle a des cheveux châtains coupés court. Ça lui va à ravir. Lorsque je la vois, j’oublie tout, même ma gueule de bois.
Je suis assis sur un banc, j’attends la sonnerie. Mon amie se blottie comme un chat à mes côtés, et elle commence à me parler de ce que lui réserve sa journée. Je l'écoute et regarde passer les lycéens. Mon attention se perd sur un lycéen, un roux. Il dégage une étrange mélancolie et calme de lui.
—Je sais que ce garçon est très beau, mais tu pourrais au moins m'écouter !
Me réclama Dina en me bousculant un peu. Il est vrai que ce garçon est beau, mais si je le fixe pour d’autre raison.
Il s’appelle Noah, nous avons passé un drôle de moment d'évasion. Nous sommes partis pour une destination méconnue. Nous avons fait des bêtises, ris, volés à l'étage, avant de finir en garde à vue, où nous sommes embrassés... Alors que nous étions à peine des visages connus.
Une fois de retour au lycée, nous avons fait comme s’ils n’ont jamais été ces jours étranges et magiques. Je ne peux pas lui en vouloir, car c'est moi qui lui ai demandé de faire comme si nous ne sommes pas dans le même lycée, et dans la même classe. Mais j'aurai tant voulu le connaître un peu plus et continuer de le fréquenter, parfois je suis conne.
—Si il te plaît tant que ça, va lui parler ! Me dit mon amie, avant de partir comme une furie. D'habitude elle ne s'énervait pas autant quand j'ai des absences. Sans doute me racontait-elle un truc d'important. Je n'aime pas la voir en colère, mais je n'ai pas le temps de m'excuser, faut que j'aille en cours, ça a sonné.
Me voilà en salle de cours, je vais voir « mes amies ». Une bande de fille avec qui je traîne quand Dina est occupée. Je ne les apprécie pas, surtout que leur activité principale est de traîner avec ces gosses de riches qui prennent tout le monde de haut et qui tabassent ceux qu'ils considèrent comme insignifiants, leur victime préférée étant le roux que j’observai tantôt.
Je traîne de moins en moins avec elles. Surtout que maintenant elles ne traînaient plus avec ces gosses de riche. Préférant tabasser et humilier elles même ceux qu'elles considèrent comme insignifiants.
Lorsque j'arrive près de ces tortionnaires, elles discutent de leur prochaine proie. Une conne balança le nom de Noah. Je voulu l'insulter cette pute, mais l'arrivée du prof m'en empêche.
J'ai vu ce garçon se faire tabasser tant de fois par les gosses de riches. Maintenant voilà que ces connes veulent lui subir un nouveau passage à tabac, il ne mérite pas ça. De plus, pourquoi faut-il qu’il soit là aujourd'hui, ce con ? Il a toujours été plus présent sur la liste des absents que sur sa chaise.
Dina m'en voudra à mort, mais cet après-midi je n'ai pas le temps de me faire pardonner. Je dois me racheter auprès de ce garçon et lui éviter cette humiliation.
Une fois midi arrivée, j'ai passé la matinée à chercher un moyen pour le tirer de là, mais je n'ai pas trouvé.
Ces putes préparent toujours leur plan et avant qu'elles partent, je stoppe celle qui a énoncé l'idée. La même conne qui a frappé Noah avec un rocher et a failli le tuer, une certaine Alexa. C'est après cet événement qu'elle a pris confiance et qu’Alexa est devenue une tortionnaire poussant d'autres filles à faire comme elle.
Cette conne m’observe d’un air attentif et un peu pressé. Je cherche un moyen d’empêcher le passage à tabac de Noah. Elle doit sans penser que je vais lui délivrer un ragot, ou dire que je veux participer à un de leur passe-temps. Mais qu'elle ne fut pas sa surprise quand d’un coup je me jette sur elle et la frappe avec rage. Alexa est au sol et les autres filles furent d'abord interloquées, puis vinrent me frapper et déchirèrent mes vêtements.
Les coups pleuvent de partout et elles ne tardent pas à me laisser avec pleins de bleus et de sang sur le sol. La chef me retire ma culotte, me laisse avec ma jupe, mon haut déchiré et ordonne :
—Cette pouffiasse a eu son compte, allons manger.
Après un instant, je me relève, non sans peine, mais contente.
—Mission accomplie, je t’ai sauvé mon petit rouquin, ne me remercie pas Noah, c’est ma façon de te remercier pour ces jours étranges.
Voilà que je parle toute seule. Je passe dans la cour avec mes linges déchirés et les regards interloqués et moqueurs posés sur moi. Mais je n'en tiens pas compte et me dirige vers l'infirmerie. Je devrai avoir honte mais je suis fier d'avoir pu éviter ce passage à tabac au renard. C'est avec cette satisfaction que je m'affale sur le lit de l'infirmerie.
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