Chapitre 16 (Noah)
Visites des malades
Julia est très inquiète pour Florentin le métalleux. Son copain lui a fait prendre un congé, afin qu'elle évite tout contact avec lui.
Son copain actuel est le fils aîné de Belzébuth. Il s’est battu violemment avec Florent parce que ce dernier s'approche d'un peu trop près de sa blonde. Une banale discussion de théâtre autour d'une tasse de lait lui a coûté un coup de couteau dans la jambe et le droit de passer les vacances à l'hôpital.
Le mec jaloux qui a fait ça, est : Un gros con doublé d'un idiot. Comme disait ma gagnante. Une vraie philosophe cette fille aux cheveux bleu, je deviendrai son Platon un jour.
Pour rassurer ma sœur, et afin de faire quelque chose du début de mes vacances. Je m’en vais prendre des nouvelles du métalleux. Victoire m'accompagne parce qu'elle trouve que nous ne faisons pas assez de sorties ensembles. De plus, l'hôpital, un lieu où des gens agonisent et meurent, cette sadique doit se sentir comme un gamin dans un magasin de bonbons.
Nous arrivons devant la chambre de Florent, ce brun est vêtu d’une simple blouse d’hôpital, il n’a pas son attirails métalliques habituelles, je peux apercevoir l’homme sage et cultivé qui se cachent derrière son look, cet ami que ma sœur apprécie. La fille aux cheveux bleus débarque devant lui et se présente ainsi :
—Salut moi c'est Victoire, gagnante de la vie, fille de joie, sadique et gardienne d'animaux à mes heures perdues.
Elle passa affectueusement sa main dans mes cheveux pour indiquer que cette partie me concerne.
—Bref, on est venu voir comment tu allais ! Et si tu vas mal, je peux te faire un massage avec une fin heureuse. Je te ferai une réduction parce que tu as tenu tête à ce con. Très franchement on le déteste, mais Julia l'aime bien, alors on le tolère à moitié. Bref, comment tu vas ?
Ma gagnante est en mode : je parle trop et vite parce que je n'ai rien à dire. Elle faisait ça aux inconnus pour se moquer de leurs regards interloqués. Comme celui que fait le métaleux avant de répondre :
—Malheureusement ça va. Dommage, je ne me serai pas privé d'un massage gratuit.
—J'ai dit réduction, pas gratuit ! J'ai déjà mon œuvre de charité.
Elle fait un signe de tête dans ma direction, je vais m’asseoir sur une chaise non loin.
—Oui, mais il aurait suffi que je te dise combien je déteste ce connard. Et combien de coups en douce je lui ai donné pour que le massage devienne gratuit.
—Tu ne m'avais pas dit qu'il avait autant de répondant, Noah ! Tu avais peur que je te remplace par lui. Tu avais bien raison, si oui.
—Tu l'aimes trop pour ça.
Remarqua Florent.
—Oui, enfin tu sais, c'est juste mon œuvre de charité pour avoir un mauvais karma. Je suis une péripatéticienne et une sadique irrécupérable. Fallait au moins que je m'occupe d'un orphelin pour noircir un peu mon karma.
—Compréhensible. Moi une fois j'ai été foutre la merde à un événement « bon chic bon genre » parce que j'avais un trop bon karma. Ils s'attendaient à de la musique classique et moi j'avais ramené ma guitare électrique. T'aurai aimé voir leur tête, ils étaient...
Tiens, ils s'entendent bien tous les deux. Ils sourient, rient et échangent comme deux vieux compères ou un couple complice, dur de choisir. Moi, je les observe de ma chaise, je suis soudainement épuisé. Je suis tellement fatigué que je ne les entends plus parler. Je les vois rire, bouger leurs lèvres et bien s'entendre. C'est sur cette image apaisante et mignonne que je ferme les yeux et m'endormis sans même le voir. Je me sentis juste planer vers les pays des rêves, du moins des souvenirs.
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