Chapitre 22(Noah)
Joyeux noël
Je dans les quartiers riches de ma ville. J'observe les fenêtres et regarde ces gens qui fêtent noël autour de ces mets succulents, d’autres qui sont seuls dans leurs palaces. Il y a tantôt des vrais sourires, tantôt des faux, tantôt des visages sombres et désespérés.
Je suis Dina qui va voir sa sœur, nous sommes arrivés devant cet immeuble classieux. Nous quittons le quartier des nobles pour arriver dans le coin des bourgeois.
Je passe très peu, voir jamais dans ce quartier. J'y passe au minimum une fois par an, lors de ma ballade de noël. Le plus souvent après cette longue balade, je retourne chez moi le lendemain après-midi ou soir, en fonction de mon envie d'explorer ma ville.
Nous empruntons l'ascenseur. Dans les immeubles des quartiers pauvres, il n’y pas d’ascenseur. Il n’y a même pas d'escaliers en bons états ceux-ci sont insalubres, remplient de fumeurs, drogués et de sdf. Nous arrivons devant une porte, elle l’ouvre sur une pièce plongée dans le noir.
Ce noir était angoissant et abonde de l'odeur du sang. Je connais parfaitement cette odeur, à force de baigner dans le mien. Une personne au cheveux dorés et assise prêt d'une fenêtre au bout de la pièce. Tant de violence et de peine se dégage de cette personne, elle semble avoir peur et pleurer.
La lumière s’étend sur cet appartement de luxe, aux murs beiges et à la moquette soyeuse. À son bout se situe une blonde avec le bras remplis de traits ensanglantés. À côtés d'elle une lame de rasoir baignée de sang, une bouteille d'un très vieux wiski, sans doute très chers à moitié vidée juste à côté il y a de la gaze et des désinfectants. C'est Margueritte ! Ses yeux verts sont si vides, si calme.
—Décidément je ne peux pas te laisser seule, sans que tu fasses une connerie ! reprocha son amie, en se précipitant vers elle, tout en la soignant avec l’équipement non loin de la mutilée. Dina a des gestes habituels ainsi qu’une attitude désespérée et lassée.
—C'était noël, je ne peux pas me permettre d'être triste. C'est bien Noah là ?
Demanda la blonde, avec une voix pleine d'amertume. Ses yeux prirent une lueur d'étonnement lorsqu'elle remarque ma présence, bien qu’elle semble toujours hors d'elle. Dina reçu un message avant de pouvoir répondre à sa question et son regard fut joyeux pendant une fraction de seconde puis triste.
—C'était qui ?
Questionna Margueritte. Bien qu'elle est loin de ce monde, elle remarque la détresse de son amie.
—Rien mon copain. Nous nous sommes disputés et il veut me voir pour se faire pardonner. Mais c'est noël, je me droit de rester avec ma meilleure amie.
—Non, va s'y.
Décréta la blonde en essayant tant bien que mal de se lever. Elle réussit et répond au regard inquiet de sa sœur :
—Tant fait pas je sais m'occuper de moi. Qui plus est, il y a le roux pour me tenir compagnie ! On va faire un bon repas et fêter noël comme on peut, va s'y toi.
Dina embrasse son amie sur la joue avec gratitude et lui lâche un :
—Je t'aime ma belle, tu es la meilleure !
La métisse arrive prêt de moi resté à la porte et me murmure :
—Je vais rejoindre la belle de tout à l'heure. Pas un mot sur mes tendances pour les filles, elle n'en sait rien.
Fait attention à elle et ses crises de violence sur elle-même. Elle en a beaucoup pendant cette période de puis le départ de sa mère, avant c’était le beau moment de sa vie, maintenant c’est les pires. Si elle fait des crises de colère prend là dans tes bras et serre là fort, jusqu'à que ça lui passe.
Mes parents ne retourneront pas avant une semaine, tu peux dormir dans leur chambre ou celle d'ami. Margueritte dormira dans ma chambre ou celle de mes parents. Enfin bref vous réglerez ça entre vous.
Le cordon bleu partit après ces recommandations et je ne pense pas qu’elle retournera de sitôt. Je vais rejoindre Margueritte qui s’est précipité dans cette grand cuisine pleine d'ustensiles dernier cris.
—Tu es toujours là ! C'est noël tu n'as pas d'endroit où rentrer ?
—Non. lui répondis-je. Il est vrai que je n'ai plus de maison. Une maison est un endroit ou des gens t'aimaient et t'attendent. Et là ou je dois retourner, il n’y a personnes qui m'y attend. Les seules personnes qui m’aiment m’ont remplacé par d'autre. Je ne peux pas l’en vouloir.
—Tu fait bin la cuisine, tu devrais savoir-faire une dinde ?
—Que des trucs basiques.
—Ça tombe bien, moi je ne sais pas cuisiner. À nous deux nous allons réussir à faire un truc de mangeable.
Me lâche Margueritte avec un grand sourire en faisant chauffé de l'eau. Elle a retrouvé sa bonne humeur, malgré les bandages qui ornés ses mains, tel une suicidaire en convalescence.
Nous passons des heures à faire n'importe quoi et à mourir de rire. Je ne sais qu'ouvrir les boites de conserve et préparer des trucs très simples et pour faire ce qu’il y a dans le frigo, il aurait fallu plus de temps et de patience, mais nous plaisons à faire n’importe quoi.
Nous pensions faire un truc de mangeable. Mais nous passions surtout notre temps à nous amuser, à mélanger tout et n'importe quoi. À la fin tous que nous arrivons à cuisiner, ça n’a pas de nom et encore moins de forme. Alors nous nous moquons de nos ventres qui vont rester vide.
—Je n'aurai pas du libéré Dina, il n’y a rien de préparer dans son frigo, sans elle on va mourir de faim. Remarqua la blonde en riant à pleine dents.
—Ils nous restent le whisky !
Annonça-t-elle, avant de s'esclaffer de nouveau de rire.
—Ouais, enfin une bonne nouvelle.
Répondis-je en rigolant. Cette phrase, la percute et elle ne bouge plus. La blonde va dans le salon, prend la bouteille de whisky, la casse et se reproche :
—Mais qu'elle conne, je fais ! Voilà encore que je me comporte comme une salle égoïste, si j'avais été plus à l'écoute et moins inutile elle ne serait pas partie.
Elle ramasse un bout de verre et commence à s'écorcher le ventre. Sans plus attendre je la prends dans mes bras, elle ne bouge plus. La colérique relâche le bout de verre et se calme. Son visage est toujours aussi vide, mais d'un vide apaisé. Pas cet apaisement violent que j'ai entrevu en arrivant. La demoiselle se lamente :
—Je n'ai plus rien, plus d'amies, plus de père, plus de mère, je suis seule.
—Moi aussi, mais croit moi, ce n'est pas si grave, ça va s'arrangeait. Je ne crois pas à ces mots, mais je me dois de la rassurer.
—Non, tu me mens !
—Oui mais c'est peut-être parce que parfois, il vaut mieux se mentir et se dire que tout ira bien. La demoiselle me lâche un beau sourire et puis s'affale dans mes bras en disant :
—Ta raison, vaux mieux se mentir et se dire que tout ira bien, joyeux noël, le roux !
—Joyeux noël, la blonde !
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