08. Célébration du Deal

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Sarah

J’ai l’impression de totalement me dévergonder en compagnie de cet homme. C’est fou, mais pas désagréable. Non pas que j’ai la sensation, d’ordinaire, d’être coincée, simplement que je pense ne jamais avoir été aussi pressée de m’unir à un autre, jamais aussi entreprenante.

Honnêtement, quand il a dit à Becca que ce n’était que partie remise, j’ai eu envie de lui dire d’aller se faire voir et de le laisser sur la béquille ce soir. Même s’il l’a gentiment éconduite à mon profit, il a le culot de lui dire qu’il la baisera à un moment donné, sous mes yeux, tout en m’invitant à venir chez lui. Je ne sais pas si je dois me féliciter d’avoir lâché l’affaire, vu les deux orgasmes dont il m’a gratifiée, ou si je dois me morigéner d’être venue vu comme il me traite. Je n’ai pas pu m’empêcher de venir, c’est comme ça.

— Je peux te poser une question ? lui demandé-je alors que nous sommes lovés l’un contre l’autre en silence, récupérant de notre séance de sport de chambre.

— Je pense que tu peux te permettre, oui, après ce qu’on vient de vivre ensemble, répond-il en me câlinant tendrement.

J’hésite quant à ce que je veux lui demander. Le moment est trop agréable pour tout gâcher avec une question qui casserait l’ambiance.

— Tu as une petite sœur ou c’est toi qui joues avec les Barbies que j’ai vues dans le couloir ? souris-je en caressant son torse du bout des doigts.

— J’ai une sœur oui, elle a cinq ans et j’espère qu’on ne l’a pas réveillée avec nos folies. Je suis sûr que tu l’adoreras si un jour tu la rencontres.

J’essaie de ne pas me faire de films en l’écoutant, mais son discours est plutôt contraire au côté coup d’un soir. Ou de trois.

— Dis-moi qu’elle ne fait pas déjà un mètre quatre-vingts, quand même ? ris-je. Vous êtes tous grands dans ta famille ? Je crois que je n’ai jamais été aussi contente de ne pas faire un mètre soixante comme ma mère.

— Ah non, elle est encore toute petite et même si mon père n’est pas petit, il ne fait pas non plus ma taille, sourit-il. Je suis moi aussi content que tu aies bien grandi, et de partout, ajoute-t-il coquin en posant sa main sur ma poitrine qu’il se met à caresser doucement.

— Quel pervers, pouffé-je en donnant une tape sur sa main, sans grande conviction. Tu m’as dit vivre chez ton père. Et ta mère ? Tes parents sont séparés ?

— Ma mère ne fait plus partie du tableau et je n’ai pas envie d’en parler, répond-il un peu sèchement. Il y a des sujets qu’il vaut mieux éviter avec moi, tu sais. Et toi, ta famille, tu peux m’en dire quoi ?

— Excuse-moi… Tu me feras une liste des sujets à éviter alors, en cas de jamais trois sans quatre ? tenté-je de plaisanter avant de soupirer. Je vis seule avec ma mère depuis que mon père est mort, il y a cinq ans… Rien de bien intéressant à dire sur ma famille.

— Ah ? Je ne suis pas le seul à vouloir continuer ces rencontres ? m’interroge-il tout en bougeant son bassin afin que je sente son érection à nouveau présente contre ma cuisse. On prend vite goût à tout ce plaisir, n’est-ce pas ?

— Peut-être, souris-je en le repoussant pour me retrouver au-dessus de lui. Une dernière question, Capitaine, et j’arrête de parler, puisque tu sembles avoir d’autres idées en tête. Deal ?

— Je t’écoute, répond-il pendant que ses mains viennent déjà retrouver leur place entre mes jambes et que ses doigts pressent délicieusement sur mon clitoris.

Je soupire de contentement et ne reprends pas immédiatement, profitant des sensations qu’il me procure rien qu’avec ses caresses. Je me penche finalement pour récupérer un préservatif dans sa table de nuit, pressant ma poitrine contre son torse alors que je sens sa hampe tendue contre mon intimité.

— En fait, ce n’est pas vraiment une question, murmuré-je en reculant sur ses cuisses pour empaumer son sexe et le caresser. C’est plus une demande. Deal quand même ?

Je me penche et viens poser mes lèvres sur son bas ventre avant de passer ma langue sur toute sa longueur.

— Tout ce que tu veux, parvient-il à murmurer, appréciant visiblement beaucoup les soins que je lui prodigue.

J’empaume ses testicules et glisse son gland entre mes lèvres, faisant quelques allers-retours sur sa hampe.

— J’ai bien compris que ma meilleure amie te plaisait, mais… Enfin, si tu pouvais éviter de la sauter alors qu’on prend du bon temps ensemble, j’avoue que j’apprécierais…

— C’est vrai qu’elle est pas mal, mais je ne suis tellement pas intéressé par elle que dès que tu m’auras donné ses coordonnées, je les transmettrai à un de mes amis basketteurs qui a envie d’essayer de la charmer. J’ai pas vraiment envie d’aller voir ailleurs, Sweetie, tu fais plus que me combler… poursuit-il, le souffle court, alors que je continue à le sucer avec envie. Je peux te faire la même demande de te réserver pour moi pour l’instant ?

Je fais fi du “pour l’instant” et ne garde en tête que le fait qu’il prend ma demande pour une exclusivité globale. Disons qu’il me semble difficile de refuser une telle proposition, si je suis la seule à profiter de ce corps divin. J’enserre sa queue entre mes lèvres et poursuis ma douce torture un petit moment, jusqu’à ce que mon envie de le sentir à nouveau tout en moi devienne insoutenable. Je lui enfile le préservatif avec un sourire en coin avant de me positionner de telle sorte à pouvoir me laisser glisser sur sa hampe. Je savoure le plaisir de le sentir à nouveau au creux de mon corps et me penche à son oreille.

— On a un deal, Capitaine, murmuré-je en commençant à me mouvoir sur lui.

Ses mains s’emparent de mes fesses et m’accompagnent dans mes mouvements tandis que nos bouches se retrouvent. J’ai l’impression que sentir son goût sur ma langue l’excite particulièrement, et je me demande si, comme la dernière fois, il va chercher à reprendre le dessus alors qu’il est sous moi. Bientôt, plus aucune question ne me vient en tête et je ne suis plus que sensations. Entre son pieu qui me remplit divinement et fait inexorablement grimper en moi un nouvel orgasme, ses mains qui alternent entre mes seins et mes hanches, je suis en ballotage entre les brumes du plaisir et la conscience aiguë de chaque centimètre carré de ma peau qu’il touche. Il malaxe et lèche ma poitrine pour mon plus grand plaisir, agrippe mes hanches et mes fesses pour me faire aller et venir plus fort sur lui, et donne évidemment des coups de reins puissants, qui le deviennent encore plus lorsqu’il me renverse pour reprendre le contrôle de la situation.

Le voir me surplomber de la sorte m’excite davantage encore et j’enroule mes jambes autour de lui tout en agrippant son délicieux postérieur de sportif de mes mains. Encore une fois, il m’est difficile de retenir mes gémissements et j’ai l’impression que cela le satisfait et le flatte dans son ego de mâle. Comme lors de notre première nuit, il finit par planter ses doigts dans ma hanche charnue et me prend avec une vigueur qui me fait décoller. Tout mon corps est parcouru de spasmes sous le sien qui ne tarde pas à se décharger en moi dans un râle guttural qui me fait frissonner.

Liam s’effondre finalement à mes côtés et m’attire contre lui, essoufflé, pour me gratifier d’un baiser passionné qui ne m’aide pas à reprendre mes esprits, loin de là.

— J’aime bien conclure des deals avec toi, Sweetie. C’est… renversant !

— C’est pourtant toi qui te charges de me renverser, généralement, ris-je en nichant mon nez dans son cou.

— Tu restes pour la nuit, Sweetie, ou tu joues encore à ta Cendrillon ?

— Non, il faut que je rentre, soupiré-je. Je devrais déjà être à la maison, et je pense que si je n’avais pas laissé mon téléphone dans ma voiture, nous aurions été interrompus bon nombre de fois par ma mère paniquée qui appelle.

J’hésite un instant mais m’occupe finalement de lui enlever la capote avant de me lever pour la jeter. Je m’habille en sentant son regard posé sur moi, et m’assieds au bord du lit en reboutonnant mon chemisier.

— Pour le numéro de Rebecca, je te le passerai quand on se croisera à la fac. Ou… Je te donne mon numéro et te l’envoie quand tu m’auras contactée pour que j’aie le tien. Comme tu veux.

— Tiens, voilà mon téléphone, dit-il en se penchant pour le récupérer. Tu peux taper ton numéro, je vais l’enregistrer sous le nom de Sweetie la Jolie.

Je pouffe en notant mon numéro, mais l’enregistre moi-même au nom de “Sarah et pas Clara” avant de lui tendre son téléphone.

— Fais-toi plaisir, Capitaine.

— Je pensais que je devais te laisser partir ? demande-t-il en souriant, mais c’est comme tu veux, Sarah et pas Clara.

— A moins que tu ne veuilles voir ma mère débarquer avec les flics, ça vaut mieux, ris-je avant de planter un baiser sur ses lèvres. Bonne nuit, Liam, et… Merci pour ce jamais deux sans trois des plus agréables.

— Vivement le quatrième alors ! A très vite, Sweetie.

Je souris en me levant alors qu’il fait de même et enfile son bas de jogging. Je retiens de peu le soupir de plaisir qui menace de s’échapper d’entre mes lèvres en l’observant s’habiller. Quel homme, sérieusement !

Liam m’accompagne jusqu’à la porte d’entrée et m’embrasse rapidement sur le pas, avant que je ne m’échappe et traverse la rue pour regagner ma voiture. Il est toujours à l’extérieur et me regarde partir avec un petit sourire en coin.

C’est sur un petit nuage que je fais la route qui me ramène à la maison, sans oser regarder mon téléphone pour ne pas paniquer si ma mère m’a appelée à plusieurs reprises. J’ai beau avoir vingt-et-un ans, je vis chez elle, nous ne sommes plus que toutes les deux et je peux comprendre qu’elle n’apprécie pas quand je fais ma vie sans la prévenir, comme je n’aime pas l’inverse. Mon petit nuage grisonne quand j’entre dans la cuisine pour me désaltérer. Le temps vire à l’orage avant même qu’elle n’ait ouvert la bouche. Elle semble vraiment contrariée et je grimace.

— Désolée, Maman, j’ai totalement oublié de te prévenir que je rentrais plus tard…

— Alors, quand moi je rentre après minuit, je me fais disputer, mais toi tu peux revenir à presque trois heures du matin, et je devrais me taire ? Tu étais où ? Pourquoi tu n’as pas répondu à ton téléphone ? attaque-t-elle d’emblée.

— J’étais… Chez Evan, et j’avais oublié mon téléphone dans ma voiture. On s’est endormi devant un film, je n’ai pas fait gaffe à l’heure, dis-je en mentant un peu trop facilement à mon goût.

— Ah oui ? Quand je lui ai envoyé un message, il m’a dit que tu étais chez Becca qui, elle, ne savait pas où tu étais. Tu me racontes des bobards, non ?

Eh mince. Outre les ennuis à la maison, les messages de ma mère à mes amis vont me valoir un interrogatoire demain de leur part. Voilà ce que c’est de s’envoyer en l’air avec le capitaine de l’équipe de basket.

— Oui, bon, ok, tu te doutes bien que si je n’étais pas chez eux, c’est parce que je voyais quelqu’un, non ? Il te faut les détails, Maman ?

— Tu pourrais me prévenir quand tu fais ça, j’étais morte d'inquiétude, Sarah. Je t’imaginais déjà à l’hôpital ou violée quelque part sur un parking…

— Oh, crois-moi, Maman, on est loin du viol, ris-je avant de me taire brusquement. Pardon… Je suis désolée, ça m’est sorti de la tête, je ferai plus attention la prochaine fois, promis.

— Oui, heureusement que Jim m’a un peu rassurée, sinon j’appelais direct la police. Il est bien, tu sais, cet homme. Mais ne me fais plus jamais peur comme ça, d’accord ?

— Eh bien, tu remercieras Jim de ma part. Et je t’ai dit que je ferai plus attention. Mais, tu sais, des fois, dans le feu de l’action, souris-je, difficile de penser à prévenir sa mère qu’on va avoir du retard sur l’heure prévue.

— C’est vrai que quand il y a de l’action, on oublie tout, rougit-elle. J’envoie un message à Jim pour le rassurer et je vais me coucher. Bonne nuit ma Chérie.

Je l’embrasse et la laisse aller au lit alors que je grignote un truc avant de filer me coucher également. Cette soirée a encore été bien plus agréable que prévue, même si j’avoue que voir Becca draguer Liam m’a profondément agacée. J’espère qu’il saura respecter notre deal, parce que nul doute que si ce n’est pas le cas, mon amie se précipitera pour me prévenir qu’elle a enfin réussi à le faire tomber dans ses filets. Je ne sais pas s’il en a conscience, mais c’est au moins une garantie pour moi de ne pas me faire avoir. Ça durera le temps que ça durera, mais chacun de ces moments est plus agréable et intense que le précédent, alors j’ai hâte de voir ce que va donner la prochaine fois.

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