115. Le Papa du Têtard

10 minutes de lecture

Liam

Je reste sans voix suite à l’annonce de Sarah devant tout le monde. Alors que je commençais à me faire à l’idée que nos vies allaient reprendre leur cours normal, voilà qu’elle me dit qu’elle n’a pas avorté, qu’elle est toujours enceinte et que plus rien ne sera jamais comme avant. Et tout ça sans même m’avoir consulté avant de décider.

— Tu n’as pas pu ? demande Daddy en jetant un œil vers Vic qui confirme en hochant la tête. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis et décider de garder le bébé ?

— Tu gardes le bébé ? Je vais avoir un petit frère ou une petite sœur ? s’interroge Judith.

— Techniquement, ce sera ton neveu ou ta nièce, même si le bébé aura presque ton âge, répond naturellement Vic, sans remarquer que je suis toujours silencieux, incapable de parler.

Je me lève et vais me chercher un peu d’eau directement au frigo afin que personne ne remarque mon trouble. J’ai la tête qui va exploser quand j’essaie de réfléchir à tout ce qui va arriver. J’ai hâte de savoir ce que Sarah va répondre à mon père, même si je joue au gars pas super intéressé par toute cette histoire.

— Non, je n’ai pas pu… Je… Je l’aime, moi, ce bébé, comme j’aime son père, et… Je suis prête à l’assumer.

Alors, c’est de l’amour. Elle a déjà personnifié cet embryon qui ne demande qu’à grandir. Et elle s’en moque des conséquences.

— Tu as décidé de ça sans en parler au père ? C’est quand même cavalier, je trouve, dis-je en venant me rasseoir près d’elle.

— Le père m’a clairement dit que c’était mon choix et qu’il me suivrait… J’espère qu’il ne changera pas d’avis, mais si c’est le cas, j’assumerai sans lui. Et puis, lui aussi hésitait, après tout.

— Mais c’est qui, le Père ? demande Vic, insistante. Il va bien falloir que tu nous le présentes, maintenant. On a le droit de savoir, non ?

— Je te l’ai dit, Maman, c’est compliqué. Ça viendra en temps voulu, soupire Sarah.

— Il va bien falloir qu’il vienne et assume son nouveau rôle, maugrée-t-elle. Après tout ce que j’ai fait pour toi, je ne comprends pas que tu ne veuilles pas nous dire qui c’est. C’est un vieux, c’est ça ? Tu sais, ça ne me dérangerait pas.

— Laisse-la tranquille, Vikounette, intervient Daddy. Elle a sûrement ses raisons, et ça ne nous regarde pas. Tu vois bien qu’elle te fait entièrement confiance, c’est toi qui étais avec elle au moment de sa décision, tu n’as pas à t’inquiéter pour elle, elle a la tête sur les épaules. C’est pour quand la naissance, alors ? continue-t-il en se tournant vers Sarah dont le regard est tourné vers moi.

Je la sens en effet ne pas me quitter des yeux alors que je fais semblant de me concentrer sur l’orange que je suis en train d’éplucher. Je réfléchis toujours à ce qu’elle a lâché. Elle est prête à assumer sans moi. Elle a décidé sans moi. Elle ne serait pas contre élever notre enfant sans moi. Je sens la colère monter en moi même si je la contiens.

— Début Septembre… Je devrais pouvoir finir l’année à la fac malgré tout. Merci du soutien, Jim, sourit-elle.

— On va tous te soutenir, Sarah, tu le sais bien, dis-je. Mais ça ne sera possible que si tu ne fais pas tout, toute seule, dans ton coin.

— Oh oui, on va t’aider, bien sûr, reprend Vic. On est une famille, c’est normal.

— Je ne fais pas tout seule dans mon coin, Liam. On en a discuté, beaucoup, et on a changé d’avis plusieurs fois. Avec le père, je veux dire…

— En tous cas, comme a dit Vic, on est une famille, c’est normal de s’entraider. Bon après-midi, j’ai un dossier à faire pour mon cours de communication, je vous laisse.

Je fais un bisou à Jude et monte dans ma chambre où je m’installe derrière mon ordinateur pour essayer de me concentrer sur le dossier, mais je n’ai en tête que l’image du bébé qui grandit dans le ventre de Sarah. Je n’avance pas. Ni pour mon travail, ni dans mes réflexions sur la décision prise par la mère de notre bébé. J’oscille entre grande joie de devenir père avec la femme que j’aime et la colère qu’elle ait pris la décision sans moi, en passant par la peur de ce que l’avenir nous réserve.

Quand elle toque et entre dans ma chambre, je ne suis pas surpris. Je m’attendais à ce qu’elle me rejoigne, mais je fais comme si j’étais concentré sur mon écran où une superbe page blanche me nargue.

— J’aurais dû venir avec une armure ou tu es plus mitigé et j’ai une chance de survie ? Parce que j’ai ressenti beaucoup d’ondes négatives à table…

— Tu n’as pas besoin d’armure avec moi, tu le sais bien, Sweetie. Mais je suis en colère, oui, je l’avoue. Pourquoi tu n’es pas sortie pour m’en parler et me demander mon avis ? Et pourquoi tu es aussi jolie ? Tu sais bien que ça rend difficile d’être en colère contre toi, souris-je en allant m’installer sur le lit pour qu’elle puisse venir s’asseoir près de moi.

— Ton avis ? Liam, tu m’as dit que tu ne voulais pas de ce bébé, et tu as changé d’avis alors que j’étais finalement décidée à avorter. On n’a jamais réussi à s’accorder, sauf sur le fait qu’au final, c’était ma décision. Et ça, c’est toi qui me l’as dit.

— Bien sûr que c’est ta décision, mais tu as réfléchi à toutes les conséquences ? Pour toi avec tes études que tu vas devoir mettre un peu entre parenthèses. Pour nous qui allons devoir assumer ce petit bébé. Pour notre famille qui va découvrir que le Père, c’est moi… Et je suis sûr que ce n’est pas fini et que ce petit monstre va encore bouleverser plein de choses.

En parlant, j’ai posé ma main sur son ventre et je caresse la peau de Sarah qui ne laisse encore rien transparaître. Difficile de croire qu’elle est enceinte, j’ai l’impression qu’elle a même perdu un peu de poids.

— Il y a un têtard là-dedans qui n’a rien demandé… Je sais qu’on n’a rien demandé non plus, mais je n’ai pas pu me résoudre à avorter. Je suis prête à mettre en pause la fac, à subir tes foudres, les interrogatoires de ma mère… Je suis désolée, Liam, soupire Sarah avant de poser ses lèvres sur les miennes.

— Mes foudres ? Je suis si terrible que ça ? Je t’ai dit que je n’arrivais pas à rester fâché contre toi… C’est juste que c’est fou de ne pas avorter. Tu ne vas pas pouvoir trouver du travail tout de suite après l’université, il va falloir attendre. Je sais que tu n’as pas de problème d’argent, mais ça change tout, non ? Tu n’as vraiment aucun regret sur le fait de ne pas pouvoir accomplir tes rêves ? Ça va être compliqué de reprendre la boîte de ton père avec un mioche sur les bras. Même si je ne vais pas jouer au père absent, hein.

— On se débrouillera. Je suis sûre qu’on peut réussir à réaliser nos rêves, même si on est trois plutôt que deux. Et puis, on ne sera pas seuls, ma mère ne bosse pas, elle pourra nous filer un coup de main au besoin. On va assurer, Liam, j’en suis certaine. Mais… Je comprendrais que tu ne veuilles pas de tout ça. On n’est ensemble que depuis quelques mois après tout, qu’est-ce qu’on sait de la vie, hein ?

— Je ne sais pas ce que je veux. Ce que je sais, c’est que ce têtard, comme tu dis, on l’a fait à deux. Qu’on ne l’a pas forcément voulu, qu’on a hésité à s’en débarrasser, mais que maintenant que tu as décidé de le garder, il va falloir l’assumer. Je n’en reviens pas, Sweetie. Et je ne sais pas si je suis prêt à devenir père. Tu me vois, toi, en train de changer des couches ? Je pense que j’aurais plus de chance à les mettre au panier qu’à les mettre sur un nouveau-né.

— Eh bien je les changerai et tu les jetteras à la poubelle. Je sais que tout ça est stressant, mais j’ai confiance en toi. J’ai confiance en nous. Je veux juste… Enfin, je ne veux pas que tu m’en veuilles.

— Le pire, c’est que je ne t’en veux pas même si je trouve que tu es folle, soupiré-je. Parce que, ce bébé, j’ai envie de le voir grandir, moi aussi. Un mélange de toi et moi, ça ne peut que donner quelque chose de magnifique, non ? Un ou une petite métisse avec nos charmes conjugués, personne ne pourra lui résister, c’est sûr. Et… Moi aussi, je l’aime déjà, ce bébé. Je dois être aussi fou que toi, ou alors c’est ta folie qui déteint sur moi, je crois.

— Honnêtement, je crois que le plus dur dans tout ça, ça va être d’annoncer à nos parents qu’on est ensemble. Je te le dis et te le redis, je suis convaincue que tu vas être un père génial, et ce bébé… On va avoir un bébé, Liam, me dit-elle avec un sourire sincère et les yeux brillants.

— Oui, on va avoir un bébé. Tous les deux. Toi et moi. C’est fou, mais c’est une super chose pour nous deux. Enfin, je crois… Et pour les parents, il ne faut pas leur dire tout de suite. Après leur mariage, ce serait mieux, je crois, pour ne pas gâcher la fête. Mais il va falloir inventer un truc. Genre, le mec, il est dans l’armée et il est parti en mission en Afghanistan ou en Syrie.

— Tu es sûr que mentir encore et toujours plus, c’est la solution ? Je ne sais pas mentir, moi, déjà, je suis très mal à l’aise de leur cacher ça, j’ai l’impression de m’embourber toujours plus dans mes excuses bidons…

— On ne peut pas leur gâcher leur mariage, en tous cas. Il faut au moins patienter jusque là. Tu crois que tu vas pouvoir tenir et ne pas faire comme ta mère et sortir l’info après un thé ou lors d’une balade ?

— Oui, c’est certain, ça. Je ne compte pas leur balancer quoi que ce soit, même involontairement. L’info est bloquée dans mon cerveau. Bon… Tu es sûr que c’est ok pour toi ? me demande-t-elle en s’installant à califourchon sur moi.

— Comment veux-tu que je réfléchisse et puisse m’opposer à de tels arguments ? m’exclamé-je en posant mes mains sur sa poitrine. Tu sais comment me parler et me convaincre, toi !

— Vas-y mollo, ils sont sensibles, et pas que dans le bon sens du terme… Tu veux bien me faire l’amour, maintenant ? Je crois que ma libido me joue des tours. Ou c’est juste toi qui me fais envie. Ou peut-être les deux, d’ailleurs.

Et c’est ce que nous faisons. L’amour avec un grand A. Lentement, sensuellement, nous laissons libre cours à notre passion, à cet acte capable de créer le miracle de la vie. Lorsque je la pénètre, elle m'accueille avec une envie qui me transcende. Ses jambes se referment sur moi dans une étreinte dont je suis le prisonnier volontaire. Dès que ma bouche s’empare de son téton, elle gémit et je suis obligé de poser ma main sur sa bouche pour étouffer un peu ses cris. J’ai l’impression que ses hormones la travaillent vraiment car elle connaît un premier orgasme très rapidement. J’adore sentir son sexe se contracter comme ça sur le mien, dont la rigidité ne faiblit pas.

— Je t’aime, Sweetie, dis-je en retenant mes mouvements pour la laisser se remettre de sa jouissance. Tu crois que je peux t’en faire un deuxième de bébé, là ?

— Je crois qu’il va falloir que tu retournes à l’école, Capitaine, souffle-t-elle avant de m’embrasser fougueusement. Je t’aime.

— Là, je dois avouer que ce n’est pas à l’école que j’ai envie de retourner. J’ai envie de jouir en toi, Sweetie. Tout au fond de toi.

J’attrape ses magnifiques jambes que je pose sur mes épaules afin de la pénétrer encore plus profondément. Elle est tellement lubrifiée que je parviens à m’insérer totalement en elle, ce que je réussis difficilement à faire en temps normal. Mes mains massent ses seins alors qu’elle caresse son bouton de plaisir et ondule sous moi. J’aime tellement cette femme qui s’offre ainsi à moi que ce n’est pas étonnant que je lui ai fait un bébé. Je ferme les yeux et profite des sensations qu’elle m’apporte et je m’étonne à nouveau de son ardeur. Notre étreinte est d’une intensité folle, notre union est parfaite et excitante. Je la prends, je la fais mienne tout comme elle prend possession de tout mon être et me fait comprendre que je lui appartiens. Quand j’explose en elle, c’est tout mon corps qui se tend et se déchaîne sur elle.

— C’est comme ça que je t’ai fait un bébé, soufflé-je en jouissant en elle.

Je pense que ce sont ces mots et cette pensée qui lui font connaître une nouvelle jouissance. Elle tremble de plaisir sous moi et je sens tout mon sperme se faire aspirer en elle. C’est fort, c’est fou. Si toutes nos étreintes, maintenant qu’elle est enceinte, sont si intenses, c’est sûr que je ne pourrai plus jamais me plaindre de sa décision !

Annotations

Vous aimez lire XiscaLB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0