Chapitre 5.1

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Un mois et deux semaines s’étaient écoulés depuis qu’Eliah avait rencontré Asbel et Dimitri. Les journées étaient longues pour le jeune homme. Les deux frères étaient rarement présents, parfois Sevastian ne rentrait pas pendant plusieurs jours. L’Îlien s’occupait tant bien que mal : il se levait tard, passait quelques heures à faire du sport. Parfois il allait dans la piscine climatisée et faisait des longueurs. Puis l’après-midi il essayait de faire disparaître la brume. Elle était peu présente dernièrement, sûrement parce que sa peine avait fini par s’estomper. Cependant, il essayait de la faire apparaître dans l’espoir de la maîtriser. Puisqu’il ne pouvait pas graver les étoiles sur sa peau en dehors de la salle de bain, le jeune homme enfonçait profondément ses ongles dans la paume de sa main, parfois jusqu’à ce que des petits croissants de lune sanglants se forment. La douleur le rendait lucide à nouveau.

La routine d’Eliah était seulement brisée le soir venu, lorsqu’Asbel rentrait de l’université. Il paraissait épuisé, mais prenait néanmoins le temps de discuter avec son ami. Ils regardaient des films, jouaient aux jeux vidéo, ou se baignaient dans la piscine. Les soirs où Sevastian rentrait, la tension était palpable entre Asbel et son père. Eliah n’en comprenait pas la raison et son ami refusait de lui donner d’explications. Le jeune homme commença à se poser des questions. Sevastian avait-il convaincu le gouvernement de Rianon d’envahir l’Île ? Cette théorie déclenchait des sueurs glacées chez Eliah. Pourtant, il savait qu’Asbel ne partageait pas les idées de son père. Il avait tout d’abord pensé qu’ils étaient en trop mauvais termes pour que son ami donne la moindre information à Sevastian.

Cependant, Eliah avait du mal à trouver le sommeil, surtout depuis qu’il avait entendu un morceau de la dispute entre Asbel et son père.

Il était dans la salle de bain à ce moment-là, en train de se torturer l’esprit concernant sa potentielle participation dans l’éventuelle invasion de l’Île, lorsque des éclats de voix lui parvinrent. Le temps de rincer ses bras, nettoyer le sol et sortir de la pièce, il n’assista qu’à la fin de la dispute.

« Tu sais à quel point ça compte pour moi et ce que ça me coûte ! Je le mérite ! », hurla presque Asbel.

Son père était calme en face de lui, ne lui prêtant presque pas attention. L’homme, assis sur le canapé, lisait un document qui paraissait important. Asbel se tenait debout devant lui, le visage rouge de colère. La fureur se lisait dans ses prunelles.

« Oui, je sais… souffla enfin son père. Je vais y réfléchir.

̶ Tu dis ça à chaque fois ! s’exclama son fils avec un geste désespéré.

̶ Mais je vais vraiment y réfléchir. Je te le promets. »

Cette promesse ne suffit pas à apaiser Asbel qui quitta la pièce d’un pas furieux. Au coin du couloir, il découvrit Eliah qui épiait la conversation. Son ami parut confus et la colère disparut de son visage pour laisser place à la peur. Qu’avait entendu Eliah exactement ?

« Tout va bien ?

̶ O-oui, mentit Asbel.

̶ Pourquoi vous vous disputez ? Ça avait l’air sérieux. »

Asbel rejoignit sa chambre à grand pas comme pour éviter la discussion. Il lança un regard anxieux à Eliah, qui ne sut comment l’interpréter. L’Îlien sentit que ce silence prolongé était un moyen pour son ami de trouver un mensonge rapide. Il pouvait presque entendre les rouages de son cerveau fonctionner à toute vitesse.

« C’est… pour mon prochain stage… Je veux partir sur Chioné, mais il trouve que c’est trop dangereux.

̶ Chioné ? »

Cette planète existait-elle seulement ou Asbel inventait-il au fur et à mesure ? Eliah haussa un sourcil, suspicieux. Toute cette histoire était vraiment étrange. Il sentait monter en lui une inquiétude incontrôlable et gratta machinalement les croutes sur son bras. Il regretta de ne pas avoir été plus rapide et d’avoir manqué presque la totalité de la conversation.

« C’est une planète recouverte de glace, c’est très dangereux. Il y a des tempêtes très meurtrières et seuls quelques scientifiques vivent là-bas », raconta-t-il à toute vitesse.

Il récupéra une balle qui trainait et se jeta sur son lit. Il jongla quelques instants avec, attendant nerveusement les autres questions de son ami.

« S’il n’y a quasiment personne là-bas, pourquoi tu veux y aller ? Ce n’est pas le commerce ta spécialité ?

̶ Oui c’était peut-être stupide… », marmonna Asbel.

Eliah sentit qu’il ne lui en dirait pas plus. Il savait à quel point son ami pouvait se montrer borné, alors il préféra changer de sujet.

« Et si on allait dans la piscine ? »

Le regard d’Asbel s’illumina. Eliah ressentait toujours un pincement au cœur à l’idée d’aller se baigner. C’était égoïste de s’amuser dans l’eau alors que des millions de personnes n’avaient même pas accès à de l’eau potable, mais que pouvait-il bien y faire ? Cette eau avait déjà été achetée.

Asbel mit en marche le mécanisme pour couvrir la piscine. Celle-ci avait déjà une bâche à sa surface, et elle fut enlevée automatiquement. Les deux jeunes hommes se changèrent, attrapèrent une serviette et foncèrent jusqu’à la piscine. Le court trajet nécessitait de mettre des chaussures pour ne pas se brûler les pieds sur la terrasse. Dimitri lui avait raconté qu’une fois, lorsqu’il était plus jeune, il avait voulu courir jusqu’à la piscine, pieds nus, et qu’il s’était violemment brûlé la voute plantaire. Le soleil chauffait toute la journée et chaque centimètre carré exposé à l’extérieur avait la température d’un four.

Ils gagnèrent rapidement l’abri au-dessus de la piscine. Une verrière entourait le bassin, avec des vitres teintées qui ne laissaient pas rentrer la chaleur. Un système de climatisation avait même été installé.

Ils jetèrent leur serviette dans un coin et Eliah plongea sans plus tarder, la tête la première. L’eau n’était pas aussi fraiche qui l’avait escompté mais cela lui fit le plus grand bien. Il sentit son cœur s’alléger et remonta à la surface. Asbel rentra plus doucement, en empruntant les quelques marches.

« C’était un beau plongeon, remarqua-t-il.

̶ Tu as devant toi le meilleur nageur et plongeur de Rianon, se vanta Eliah.

̶ C’est pas bien difficile, ricana Asbel, puisque personne ne sait nager sur cette foutue planète. »

Eliah haussa les sourcils, mais cela lui parut logique. Il n’y avait même pas assez d’eau pour boire, alors se baigner dedans ? Cela devait paraître sordide à n’importe quel habitant de Rianon. Son ami le rejoignit et l’arrosa. Il s’ensuivit une bataille d’eau, avec pour objectif celui qui arrosait le plus l’autre. Des litres d’eau furent projetés tout autour de la piscine et leur rire envahirent la verrière.

Ils s’arrêtèrent à bout de force, les joues douloureuses. Eliah remarqua une fois de plus un goût étrange dans sa bouche. Il s’était reçu de l’eau sur le visage pendant leur petit jeu et il grimaça de dégoût. Il n’avait jamais eu l’occasion de demander à son ami :

« Qu’est-ce que c’est cette horreur ?

̶ C’est pour rendre l’eau propre, enlever les microbes, expliqua Asbel.

̶ Pourquoi vous ne faites pas ça pour l’eau de pluie ?

̶ Je ne connais pas tous les tenants et aboutissants, mais ça ne fonctionne pas comme ça. On peut pas la boire l’eau de la piscine, comme t’as pu le constater. »

Ils barbotèrent quelques minutes en silence, Asbel se contenta de faire la planche sur le dos, et Eliah fit quelques longueurs. Il se sentait détendu et léger. Sur l’Île, il avait été privé de la mer pendant de longues années, puisque les colons ne pouvaient quitter leur zone. Depuis qu’il était dans la villa, il se rendait plusieurs fois par jour dans la piscine. Ces sensations lui procuraient des frissons de bonheur.

« Il n’y a pas du tout d’eau sur Rianon ? », demanda soudain Eliah.

Asbel se redressa et sembla réfléchir quelques instants. Il s’appuya contre le rebord de la piscine et fit des vagues avec ses doigts.

« C’est dur à dire. Il n’y pas d’océans, de mer ou de lacs. Parfois il y a des petits coins comme celui-ci, dit-il en désignant l’oasis. Mais ce sont des lieux très rares et prisés, comme tu peux t’en douter. »

Il fit des clapotis sur l’eau avec ses mains avant de reprendre :

« Il y a quelques siècles, il y avait encore de l’eau. Mais il y a eu de terribles guerres sur Rianon, avant l’unification. Des armes chimiques ont été utilisées et certaines ont complétement pollué ou tout simplement asséché des points d’eau. Tu t’imagines bien que ça ne s’est pas fait en deux ans, la guerre a duré presque cent ans. »

Eliah écouta un silence, mortifié d’apprendre ça. Il ne s’était jamais intéressé au passé de cette planète, mais l’histoire semblait bien mouvementée. Il n’arrivait pas à comprendre comment de tels conflits pouvaient conduire à ce genre d’actions disproportionnées.

« Oh mon prof d’histoire serait furax d’entendre des infos aussi vagues », grimaça Asbel.

Le jeune homme nagea un peu, même s’il n’était pas un excellent nageur. Lorsqu’il était arrivé dans la villa, Eliah avait remarqué que son ami connaissait les mouvements de bases mais ses gestes étaient mal assurés. L’Îlien lui avait expliqué comment s’améliorer, et à présent, il voyait vraiment ses progrès.

Ils sortirent de l’eau et s’allongèrent sur des transats tandis qu’un robot domestique leur apportait une collation. Eliah songea qu’il pouvait presque s’habituer à cette vie de luxe. Il aimait le temps passé avec Asbel.

« Est-ce que… est-ce que tu as des nouvelles concernant ma demande de titre de séjour ? » demanda Eliah, presque craintivement.

Asbel croqua dans son beignet et finit sa bouchée avant de répondre. Le jeune homme craignait la réponse. Il ne savait pas ce qu’il deviendrait une fois la demande acceptée. Serait-il jeté dehors par cette famille qui l’avait accueilli ? Une boule d’angoisse se forma dans son estomac.

« La demande a été enregistrée, je pense que ce n’est qu’une question de jours. »

Eliah sentit son cœur s’emballer. Asbel pensait que cette nouvelle ferait plaisir à son ami, mais seule une barre d’inquiétude apparut sur son front.

« Tout va bien se passer, rassura Asbel. On ne va pas t’abandonner en plein milieu de Nonair, tu sais.»

Un sourire illumina les traits d’Eliah et son cœur se fit plus léger.

/★/

Comme l’avait prédit Asbel, la situation changea quelques jours plus tard. La journée avait commencé normalement, la maison était déserte comme chaque vendredi. Eliah avait sa petite routine ; après le petit déjeuner il faisait quelques exercices de sport pour rester en forme – et chasser la brume – puis il allait prendre une douche. Lorsqu’il sortit de la salle de bain, Dimitri et Asbel l’attendaient. Ils ne lui donnèrent pas d’explication malgré les nombreuses questions que posa Eliah, et ils montèrent tous les trois dans un vaisseau.

Eliah débordait de joie. Il quittait enfin la maison après presque deux mois d’enfermement ! La demande de titre de séjour avait été acceptée, ils le conduisaient à la préfecture pour récupérer ses documents. Peut-être même allaient-ils lui montrer la nouvelle ville où il allait habiter ?

Soudain, l’angoisse lui serra tout le corps. Peut-être que Sevastian n’avait aucune intention de l’aider. Il avait déjà hébergé l’inconnu pendant de longues semaines, quel gage avait Eliah qu’on l’aiderait à reconstruire sa vie ? Pourtant, Asbel lui avait assuré que tout irait bien. Il jeta un regard inquiet à son ami qui regardait par le hublot.

Pendant les dix premières minutes, le jeune homme resta silencieux. Il regarda lui aussi le paysage défiler devant ses yeux, sans vraiment le voir. Son imagination s’était emballée, et il visualisait déjà les prochains jours. Même si Sevastian ne voulait pas continuer à l’aider, Asbel le ferait, c’était une certitude.

Il lui faudrait trouver un travail pour payer son nouveau logement. Peut-être que les premiers temps seraient compliqués. Il était même prêt à retourner travailler dans un entrepôt de chargement, si cela lui permettait d’être tranquille. Eliah n’avait fait aucune étude, il ne savait même pas lire. Ce serait l’occasion pour lui de commencer une toute nouvelle vie, d’apprendre et se cultiver. Il pourrait revoir Emlyne et les frères à des fêtes, comme le soir de leur rencontre.

Pourtant, il n’arrivait pas à ressentir une totale euphorie. Dimitri et Asbel restaient muets, et cela commençait à l’inquiéter. Son ami était rarement aussi discret. Il voulut reprendre sa rêverie, fantasmer sur son futur logement, qui serait peut-être à côté de l’université d’Asbel, pour garder contact avec lui… Mais ses pensées revinrent à l’instant présent.

Les deux jeunes hommes n’auraient-ils pas dû se réjouir pour lui ? Eliah essaya de capter le regard de son ami, à sa gauche, mais celui-ci fixait obstinément la fenêtre. En face d’eux, Dimitri, collé à son téléphone, pianotait à toute vitesse sur l’écran. Cela faisait plusieurs jours qu’il ne l’avait pas vu et il avait les traits tirés. Son traitement à l’hôpital devait être fatiguant. Pourquoi donc était-il ici ? Si Dimitri était malade, pourquoi était-il venu jusqu’à la villa, avec son frère, pour venir chercher Eliah ? Celui-ci sentit son ventre se nouer et l’angoisse le submerger, sans arriver à comprendre la situation.

« Où va-t-on ? », osa-t-il enfin demander.

Asbel sursauta et lança un regard furtif avant de reporter son attention sur le paysage désert. La déception et le doute envahirent Eliah. Pourquoi Asbel était-il si silencieux ? Ils étaient amis, alors pour quelles raisons fuyait-il son regard ? Etait-ce dû à la présence de son frère ? Celui-ci ne semblait même pas avoir entendu l’intervention du jeune homme.

« On rejoint votre père ? », tenta Eliah.

Dimitri releva enfin la tête, avec un sourire étrange sur le visage. Un sourire qu’il aurait adressé à une personne profondément stupide. Eliah se redressa sur son siège, mal à l’aise. Le sourire disparut, remplacé par un air ennuyé. Des cernes entouraient ses yeux foncés et lui donnaient mauvaise mine. Il n’avait jamais autant ressemblé à son père qu’à cet instant.

« Oui, on ne va pas tarder à le rejoindre. »

Sa phrase avait sonné comme une menace qui fit frissonner Eliah. Dimitri n’attendit pas de commentaire et replongea son attention sur son écran. Il sentit non seulement la déception l’envahir – il n’allait donc pas avoir son titre de séjour ? – mais l’angoisse augmenta d’un cran. Où l’emmenaient-ils donc ?

Il tourna la tête vers Asbel dans l’attente d’une réaction mais celui-ci avait baissé les yeux. Sa mâchoire était contractée. Il semblait lutter pour rester calme. Peut-être Eliah pouvait-il le pousser à parler…

« On va où ? »

Personne ne lui répondit. Dimitri n’avait pas sourcillé. Cependant, son frère semblait avoir de plus en plus de mal à rester silencieux. Il était agité sur son siège et lançait des regards en coin à Eliah.

« Asbel, on est amis, non ? Tu peux me dire où on va », supplia-t-il.

Son ami tourna vers lui un regard implorant et désolé. Eliah ne comprit pas la raison de cette détresse, son cœur se serra. Le brun se mordit la lèvre inférieure, prêt à répondre. Dimitri intervint :

« Allons, laisse mon frère tranquille. Je pensais que tu étais plus intelligent, tu n’as toujours pas compris où nous allons ? »

Il ponctua sa phrase d’un petit rire mesquin. Eliah déglutit avec difficulté. La colère monta en lui, mais il se retint de faire tout commentaire et croisa les bras sur la poitrine. La peur grondait au fond de sa poitrine, mais il comprit que personne ne lui dirait rien.

Ils n’échangèrent plus un mot jusqu’à la fin du trajet. Après une trentaine de minutes à travers l’étendue désertique, des immeubles se profilèrent à l’horizon, et avec eux leurs nuages caractéristiques. Ils traversèrent une partie de la ville à toute vitesse. Eliah n’eut même pas l’occasion de reconnaître ne serait-ce qu’un bâtiment. Aux abords de la ville, le vaisseau se posa dans une zone industrielle qui ressemblait à l’endroit où Eliah avait travaillé. Plusieurs entrepôts gigantesques s’alignaient sur des terrains vagues délimités par des clôtures métalliques accompagnées de barbelés. Pendant quelques secondes, il crut que les frères l’avaient conduit à Oris, qu’ils le livraient à ce monstre. Mais ils n’étaient pas à Nonair. Pourtant, il ne put calmer les battements frénétiques de son cœur.

En descendant, Eliah se sentit écrasé par l’activité qui régnait ; des centaines de personnes circulaient dans tous les sens, des ordres fusaient de partout, des camions blindés klaxonnaient à droite à gauche pour avancer. Un autre vaisseau frôla le camp à toute vitesse ; Eliah rentra la tête dans les épaules, craignant que le véhicule ne s’écrase sur la zone, mais le looping fut maîtrisé et le vaisseau repartit dans les airs tout aussi vite. Une tour de contrôle dominait le périmètre et ressemblait au phare de son enfance. Le jeune homme eut un frisson d’effroi. Il avait l’impression qu’on l’espionnait de là-haut.

Plusieurs hommes, vêtus comme des militaires, s’approchèrent et saluèrent Dimitri. Il fit signe à deux d’entre eux de s’occuper de son frère et d’Eliah, puis il partit avec le reste des soldats. L’Îlien fut étonné de voir une telle autorité émaner de Dimitri. Quel rôle avait-il ici ? Et quel était cet endroit ?

L’un des mercenaires restant saisit Eliah par le bras, comme si celui-ci était prisonnier. Le jeune homme hoqueta de surprise mais fut incapable d’articuler un mot. Il lança un regard chargé de désarroi à Asbel, parfaitement libre de ses mouvements, mais celui-ci chuchota simplement :

« Je ne pensais pas qu’il t’obligerait à venir. »

La honte et la détresse, perceptibles dans sa voix, ne faisaient que se rajouter à l’incompréhension d’Eliah. Il était perdu et choqué. Le comportement de Dimitri et Asbel avait changé en si peu de temps, il ne les reconnaissait plus.

Les quatre hommes se dirigèrent vers l’entrepôt principal où le gros de l’activité se concentrait. Tout s’éclaira dans son esprit lorsqu’il aperçut d’énormes lance-roquettes entreposés dans un coin. Et à côté s’empilaient des centaines d’armes automatiques. Des hommes s’occupaient de les charger dans un gigantesque vaisseau aux couleurs kaki et vertes. Eliah fut incapable d’esquisser un pas de plus et il crut défaillir.

Jamais Sevastian n’avait abandonné l’idée d’envahir l’Île. Pourtant, Eliah n’avait pas parlé de sa planète natale à l’homme. Cette réalisation fut presque tout aussi douloureuse. Asbel l’avait utilisé pour obtenir des informations, et il avait tout raconté à son père. Une pointe s’enfonça dans son cœur et des larmes lui montèrent aux yeux. Comment son ami avait-il osé ? Ils avaient passé presque deux mois ensemble, un lien de confiance s’était noué entre eux. Et il se brisa en quelques secondes.

Sevastian avait convaincu le gouvernement de Rianon d’attaquer l’Île.

Tout cela était de la faute d’Eliah.

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