63. La vérité

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PDV de Jeff

Je ne comprends pas Ely n'est pas revenue malgré ma mise en garde avant son départ, je tourne en rond, furax.

Je pars donc à sa recherche en faisant le parcours en sens inverse.

Je l'aperçois couchée sur le sol, je cours pour aller à sa rencontre. Mes pensées tournent à 100 à l'heure. Que s'est-il passé ? Ai-je trop poussé les épreuves ? Fred va me tuer ! C'est sûr, il m'a demandé de prendre soin d'elle, pas de la détruire.

Elle parait si fragile allongée sur ce sol boueux, la pluie martelant son corps, je la secoue un peu, elle ne réagit pas... Je lui mets quelques tapes pour la faire revenir à elle. Ses yeux clignent, son visage est blanc comme un linge, je la sens très faible. Elle se met à trembler, je retire ma veste et lui dépose sur ses épaules.

— Ely, que s'est-il passé? Réponds moi. Je lui parle avec douceur.

Elle ne me répond pas les yeux dans le vague.

— Es-tu blessée ?

— Non, d'une voix faiblarde.

Je la prends dans mes bras et la ramène dans ma chambre, je commence par lui faire couler un bon bain chaud dans ma salle de bain suivi d'un bon repas.

Pendant que l'eau coule, je sors mon téléphone et compose le numéro de Fred.

— Fred, Ely a fait un malaise, rejoins-moi dans ma chambre.

— Tu es un homme mort !

Je ne lui réponds pas, c'est vrai que j'ai certainement trop poussé son entrainement par rapport aux heures de sommeil et à ce qu'elle a mangé depuis hier. Cependant, je ne comprends pas, je l'ai déjà fait plusieurs fois avec d'autres recrues et je n'avais jamais eu ce problème. Je la dépose sur mon lit.

Une fois que j'ai fait couler son bain, je vais la chercher pour la déposer dedans.

— Viens prendre un bain Ely, tu es gelée.

— Merci.

La porte claque, le visage de Fred est fermé, il est fou de rage.

— Ne pose pas tes sales pattes sur elle, tu m'avais promis de ne pas lui faire de mal

— Ce n'est…

Fred me coupe, me pousse et prends Ely dans ses bras

— Aucune explication, aucune, tu as été trop loin avec elle c'est tout, je t'avais prévenu ce matin !

Je suis abasourdi, c'est la première fois que Fred remet mes méthodes en doute. Mon meilleur ami vient de me tourner le dos. Je m'effondre dans mon canapé après avoir récupéré une bouteille de whisky car, oui, une bonne cuite m'aidera à oublier.

PDV d'Ely

Oh ! Non, je ne voulais pas en arriver là, Fred est dans une très grande fureur, rien ne le calme. Pourtant il a bien pris soin de moi. J'ai eu le droit à un merveilleux bain chaud, puis à un succulent repas. Depuis que j'ai dévoré, j'ai repris des forces.

Je vais bien, j'ai retrouvé mon Maître, enfin plutôt un homme amoureux. S' il ne redevient pas un Maître exigeant, je risque de repartir rapidement dans mes délires. Car mine de rien, je n'avais jamais connu de réactions sexuelles aussi torrides que depuis qu'il était devenu mon Maître. L'attente avant la récompense.

Seule ombre au tableau, Fred ne décolère pas depuis qu'il est venu me chercher chez le lieutenant Jeff. Je culpabilise car le lieutenant a pris bien soin de moi, je méritais amplement toutes les punitions que j'avais subies ces dernières 48 heures. Il faut dire qu'il est intransigeant mais il a une qualité et pas des moindres : il est toujours droit envers moi.

5 jours après mon malaise.

Déjà cinq jours que je n'ai pas le droit de sortir de l'appartement du colonel. Car oui, il est redevenu le colonel à mes yeux, il ne me touche plus, prend soin de moi comme si j'étais un sucre.

Je n'ai pas eu de cours, il ne m'impose plus rien, je fais ce que je veux de mes journées.

Lui, ne quitte pas l'appartement, passant son temps dans son bureau. Il ne répond pas à son téléphone.

Il est triste, certainement, par le fait de s'être brouillé avec son meilleur ami. Il a été dur avec Jeff, ne lui laissant même pas le temps de s'expliquer.

Nous n'avons pas revu le lieutenant pendant ces 5 jours. Que fait-il ? Comment a-t-il supporté les paroles de son meilleur ami ?

Je me dirige vers le bureau du colonel, voulant le distraire, j'en ai trop envie. Munie de mon soutien gorge et de mon string, j'entre et m'agenouille au milieu de son bureau. A mon avis, il ne restera pas insensible à ma tenue.

— Ely, je n'ai pas le cœur à ça. Retourne dans ta chambre s’il te plaît.

Malheureusement, il vient de me congédier gentiment. En me relevant, je vois qu'il a consommé de l'alcool. Son regard triste, sa barbe non rasée, lui, qui est si impeccable d'habitude, me rendent triste. Tout ce qui arrive est de ma faute comme d'habitude.

Les jours passent, le colonel s'enfonce un peu plus chaque jour, ce qui me fait culpabiliser de plus en plus.

Cette situation ne peut plus durer, je dois avouer mes fautes. La condition de soumise me manque et le lieutenant Jeff, malgré sa sévérité, me permet d'avancer. J'ai besoin de ces 2 personnes auprès de moi, eux seuls me comprennent.

Prenant mon courage à deux mains, je me retrouve à frapper à la porte du bureau du colonel. Il en n'est pas sorti, hormis pour grignoter et reprendre de l'alcool. Il s'assure également que je ne manque de rien.

Toc, Toc

— Oui, prononce-t-il sur un ton morne.

— Je dois vous avouer quelque chose. Je débite cette phrase avant de me dégonfler. Je sais que j'obtiendrai une sacrée punition de sa part mais aussi de la part du lieutenant s’il pardonne l'excès de colère de son ami.

Il se redresse sur son siège, son regard se rive dans mes yeux. Ma culpabilité prend le dessus, je préfère fuis son regard.

— Ely regarde moi, que se passe t'il ? dit-il gentiment.

— J'ai....ffffait uneeee ....tr... très gr... gro... grosse bêtise !

— Ce n'est pas de ta faute ma douce, c'est le lieutenant qui a été trop loin, dit-il d'une voix douce.

— Non, c'est de ma faute, j'ai jeté la soupe dans les toilettes, dis-je d'une voix tremblante.

Je venais de lâcher une bombe.

— QUOI ? Le ton de sa voix est devenu agressif.

— Vous avez bien entendu, tout est de ma faute.

Les larmes coulent, je prends en pleine face mes erreurs et vu son ton, j'espère qu'il me pardonnera.

— Dégage, je ne veux plus te voir !

Je sors penaude, triste du gâchis que j'ai encore fait... Je viens de perdre mon Maître ainsi que les seuls personnes qui prenaient soin de moi.

Arrivée dans ma chambre, je commence à ranger mes affaires dans ma valise, pas la peine d'attendre son ordre qui ne tardera pas. Il a été clair, il ne veut plus de moi, je dois partir. Où, je ne sais pas ?

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