64. La rupture

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PDV de Fred

Je n'en reviens pas, Ely a préféré fuir plutôt que d'assumer ses actes. Elle ne s'en tirera pas comme elle le croît. Je n'ai pas encore dit mon dernier mot.

Jeff me re rejoint un papier à la main, le même regard que moi vers sa penderie vide.

L'expression de son visage montre son mécontentement et me tend le papier, ce que j'y lis me pétrifie.

Cher Maître, (je sais je n'ai plus le droit à cet honneur)

Je m'en vais comme vous me l'avez fait comprendre tout à l'heure. Je préfère partir sans vous revoir, votre dernier regard serait trop insupportable à mes yeux.

Merci à vous et au Lieutenant Jeff pour toute votre énergie à essayer de me remettre dans le droit chemin, mais, je suis tellement nulle que je n'ai pas su saisir ma chance lorsque vous me l'avez donnée.

Je vous aime, vous méritez beaucoup mieux que moi, qui ne vous attire que des ennuis.

Votre Soumise enfin ce qu'il en reste.

Soumise Ely

— Ne t'inquiète pas Fred, elle ne doit pas être loin. Elle ne peut pas sortir sans badge.

— La dernière fois, elle a réussi à berner tout le monde.

Je finis par douter de ma décision, dois-je la laisser prendre son envol.

Jeff me connaissant bien me coupe dans mes pensées.

— N'y compte même pas, on y va.

— Où ? On ne sait même pas où la chercher.

— Commencer par visionner les vidéos, c'est bien à ça qu'elles servent il me semble.

— Oui, je lui réponds sans grande conviction, ressentant déjà le vide de son absence.

— Personne ne s'est jamais échappée sans qu'on ne le retrouve. S’il le faut, je retournerai terre et ciel pour toi.

Abattus, nous allons visionner les vidéos dans mon bureau. Devant mon manque d’énergie , Jeff prend les commandes en me poussant sur la chaise qu'il vient d'amener.

Il mène son investigation à la recherche d'Ely à vitesse grand V, examinant les vidéos et appelant tous ses contacts qui pourraient nous apporter leurs aides.

Au bout d'une heure, Jeff a un début de piste qui le réjouit.

— Suis moi, je n'ai pas dépensé mon énergie pour rien. Avant ce soir, elle sera de retour pour nous affronter, et crois moi, ça à beau être ta soumise, je lui ferai passer un sale quart d'heure.

Je ne lui réponds pas et lui emboîte le pas. 5 minutes plus tard, je me retrouve assis à côté de lui dans sa berline.

— Elle a été embauchée cet après-midi dans un bar, à 45 minutes d'ici. J'ai eu le dirigeant, il m'a confirmé ces dires. Il la garde dans ses lieux en attendant notre arrivée.

Pendant le trajet, Jeff me parle de tout et de rien. De toute façon, je n'ai pas la tête à mener une discussion d'envergure.

Peu de temps avant d'arriver, il ramène le sujet d'Ely.

— Je vais t'aider à la ramener dans le droit chemin, elle traîne un lourd passé. Mon indic m'a appris qu'elle a perdu sa meilleure amie qui a chuté d'une falaise. Peu de temps après, elle a commencé à faire n'importe quoi, jusqu'à se détruire elle-même. Mais ce n'est pas tout, elle a découvert par hasard, peu de temps après le décès de sa meilleure amie, que sa mère n'était pas morte comme on lui avait fait croire, mais belle et bien vivante, habitant à proximité de chez elle. Le pire, elle vit avec sa sœur, sœur qu’elle ne connaît pas. Tu te rends compte.

— Non ! Tissu de mensonge Jeff ! Pourquoi dit-elle qu'elle a tué sa meilleure amie dans ce cas ?

— Seule Ely était présente lorsque c’est arrivé. Elle a donc été accusée de meurtre puis innocentée. Et le pire, ce n'est pas grâce à son père qu’elle a été innocentée mais aux parents de son amie. Après, je n'en sais pas plus, il va vraiment falloir qu'elle extériorise toutes ces années difficiles, nourries de haine et de déboires.

— Et comment ? Tu es bon toi !

Il éclate de rire.

— Pendant une séance de baise. Te rappelles-tu ? On apprend tout ce qu'on veut.

Mon passé ressurgit. A l’époque, Jeff m'avait emmené dans ma période sombre dans un club BDSM. J'avais rencontré une dominatrice qui avait obtenu ce qu'elle voulait de moi. Elle avait mis le temps et, à force de me tenir d'une main ferme, j'avais expulsé toute ma haine envers ma famille qui m'avait rejeté. Ensuite, elle m'avait dit que je n'étais pas fait pour être soumis mais que je serai un très bon dominateur.

— Devant ton silence, je suppose que ça te rappelle de bons souvenirs.

— Ah, Ah, bel humour, je me rappelle surtout avoir été maté par une dominatrice très expérimentée.

— En attendant sans elle, tu serais encore comme Ely, perdu et sans avenir. Par conséquent, tu vas mener son éducation d'une main de fer. Malgré ce que je viens de te raconter, je t'interdis de te laisser amadouer par ses propos ou ses larmes. Avec nos actions sans concession, Ely devrait lâcher enfin prise. Je ne te dis pas qu'elle deviendra une soumise hyper obéissante, vu son caractère, mais elle sera comme tu les aimes, défiante et obéissante à la fois. Je te rappelle que sans punition avec tes soumises, tu t'ennuies.

— Tu as raison, si elle était docile tout le temps, je m'ennuierai.

— Bien, on est arrivé. A toi de jouer, je t'attends ici. Si ça tourne mal appelle moi, je saurai être convainquant même si je ne doute pas un seul instant de toi.

Je me dirige donc vers le bar et demande à rencontrer le directeur. On m'emmène rapidement vers son bureau.

— Bonjour, colonel Fred. Merci de votre aide. Ely s'est échappée de nos murs alors qu'elle est sous notre responsabilité. Où est-elle ?

Il appuie sur un bouton avant de demander à ce qu'on lui amène Ely.

— Pour être certain qu'elle ne vous voit pas arriver, je l'ai mise à servir en bas, sous haute surveillance.

— Merci.

— Entrez !

Je la vois passer le pas de la porte mais elle s'arrête net à ma vue.

— SURPRISE !

Elle recule, prête à repartir, avant d'être freinée par les deux bras d'un employé de l'établissement.

— Tais toi ! Je ne veux rien entendre, tu as été très claire dans ta lettre.

Je la saisis par le bras. Elle est tremblante comme une feuille. Pendant ce temps, le directeur et son employé sortent en refermant la porte juste derrière eux. Je la regarde droit dans les yeux et lui dis d’un ton ferme.

— Tu pensais que j'allais te laisser partir sans te punir après tout ce que tu as fait. Crois moi tu vas goûter de la cravache ou tout autre instrument que je trouverais utile à ta punition. Mais, avant, je laisserai le soin au Lieutenant de te punir, tu t'es joué de lui, il va falloir assumer. Allons y.

Je prends le chemin inverse de celui par lequel j’étais arrivé. Je retrouve Jeff au bar. Je me dis bien qu'il ne pouvait pas attendre dans la voiture pendant tout ce temps, ce n'est pas son genre ; il ne se refuse jamais une bière.

A notre vue, il avale d'un trait la fin de son verre , et nous rejoint.

Sans un mot nous montons dans le véhicule, et retournons au lycée. Elle ne perd rien pour attendre, seul moi peut prendre des décisions.

PDV d'Ely

Après avoir été chassée par mon Maître, je me retrouve dans la rue. Je me suis servi du badge que mon Maître utilise lorsqu'il sort de l'établissement. Par chance, une voiture s'arrête rapidement et le conducteur me demande où je veux aller. Je lui ai répondu : où vous allez cela me conviendra. Pendant le trajet nous discutons, je trouve la personne, exigeante comme mon Maître mais j'en fais abstraction. Lorsqu'il me demande ce que je compte faire, je lui réponds que je ne sais pas, il me propose donc un emploi. Je me dis que pour une fois la chance est avec moi. Voilà comment je me suis retrouvée dans ce bar.

Mais ma joie est de courte durée lorsque je suis convoquée dans le bureau du directeur, j'ai dû faire quelques choses qu'il ne fallait pas.

Lorsque j'entends “surprise !”, les battements de mon cœur s'accélèrent, il est revenu me chercher. Je me ratatine honteuse d'avoir fui sans lui avoir dit au revoir. Seulement, son air froid n’augure rien de bon pour moi. Et ses paroles confirment bien mes craintes.

Cependant, je fais profil bas, le Maître, en personne, m'a manqué.

Nous retrouvons le lieutenant au bar, dès qu'il nous voit il se lève et nous sortons de ce bar où je ne serai restée qu’un bref moment.

Le trajet du retour se fait dans un silence pesant. Ils s'échangent seulement des regards en m'ignorant complètement. Qu'est ce que tu croyais, qu'ils allaient te sauter dans les bras ?

— Descends, je te confie au Lieutenant Jeff pendant ces 48 prochaines heures.

Puis il part sans un regard me laissant seule avec le lieutenant.

— Comme tu m'as manqué, je vais bien m'amuser pendant ces prochaines heures. Quoique ça pourrait te plaire !

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