11
— Il faut que je te parle Alya.
— Heu, oui, je t’écoute. Tu vas bien ?
— Oui, oui, je vais bien, mais juste écoute moi jusqu’à la fin, d’accord ?
Alors que je m’asseyais sur le lit miteux, un mauvais pressentiment m’étouffait et mon cœur se mit à battre la chamade.
Nabil venait de rendre visite à ses parents. À son départ tout allait bien. Je me disais alors qu’il avait sûrement parlé de nous à sa famille mais que cela ne s’était pas bien passé. Le souffle court, je le fixais, et attendais la sentence.
— Je vais me marier Alya.
— Quoi !
— Écoute-moi, jusqu’à la fin je t’ai dis !
Je me fis violence et me taisais alors. Ma tête tournait comme si j’avais bu à outrance. Au fond de mon cœur, une prière tournait sans cesse, pour que cela ne soit qu’un mauvais rêve.
— Je n’ai pas le choix. Mais ça ne durera pas longtemps, d’accord ?
— Tu as dit oui ?
La nausée m’avait prise, et une sensation de vertige prenait possession de mon corps.
— Putain, mais j’ai pas le choix, bordel ! Je ne suis pas comme toi, je ne vais pas tourner le dos à ma famille ! Mon père est malade, je ne peux pas faire ça. Je vais faire ce mariage, et ensuite, je reviendrai, d’accord ?
— Mais Nabil…
— Non, ne complique pas tout et fais moi confiance, ok ?
— Mais…
— Alya ! Bordel !
— …
Nabil avait hurlé, rapproché son visage du mien. La colère qui se lisait dans ses yeux m’avait fait comprendre qu’il était préférable que je me taise.
Ma vie venait de s’effondrer, et tout ce que j’étais capable de faire c’était de la fermer, d’avoir peur, et de continuer à croire aux promesses de cet homme à qui j’avais donné mon corps et ma vie.
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