Les semaines qui ont suivi l’annonce du mariage de Nabil avaient été désastreuses. Une lutte infernale entre mon cœur et ma raison avait fait rage. Mais face à son amour, ses promesses, sa tendresse, je ne pouvais lutter. Je connaissais que trop bien le poids des coutumes. Au fond de moi, j’avais même essayeé de le comprendre et de lui trouver des excuses.

Il était impossible pour moi de retourner chez mes parents. J’avais essayé de contacter ma grand-mère mais celle-ci, lorsqu’elle reconnut ma voix au bout du fil, avait aussitôt raccroché.

Nabil, quant à lui, faisait de nombreux allers-retours chez ses parents.

Il revenait chaque fois avec un air triste, et me faisait encore une longue liste de promesses.

Lors de ses absences, je me faisais des monologues, imaginant ce que je pourrai dire ou faire pour empêcher cela, mais une fois qu’il se trouvait devant moi, aucun son ne sortait. La simple idée de le contrarier et perdre le temps qu’il me restait avec lui était insurmontable.

J’avais choisi le déni. Je filais un semblant d’amour fou avec Nabil qui, chaque jour, devenait de plus en plus un fantôme.

Et puis un jour, Nabil avait prit ses affaires tout en m'embrassant une dernière fois.