Chp 18 : Kristie

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Nur sur mes talons, je me précipite sur mon paquetage, soigneusement plié dans ma tente.

— Qu’est-ce que tu fais ? murmure Nur en me voyant déplier le grand arc que Rhun m’a fabriqué.

Il m’a montré comment faire. Déplier les deux tiges, les bloquer un milieu d’un coup – comme ça -, tendre la corde. Puis encocher une flèche. J’en prends une poignée, mais je suis sûre de ne pas rater mon coup. Si je manque le cœur la première fois… je n’aurais pas une seconde chance.

— Ne fais pas ça, chuchote Nur, fébrile, dans mon dos. L’ard-æl n’acceptera pas la moindre marque de rébellion, même venant d’une femelle ! Il te bannira.

— Qu’il le fasse, grogné-je. Comme ça, je pourrais retourner à la base, et aller chercher de l’aide.

— Tu mourras, seule, dans la jungle, objecte Nur de son ton de cassandre tragique.

— Tu as bien survécu, toi !

— Je connaissais les ældiens. Et c’était ça, ou l’esclavage éternel, les tortures et les viols.

— Ben c’est pareil ici. Cet Azorth ne vaut pas mieux que ton Ialiel !

La façon dont son visage se décompose me fait regretter aussitôt mes paroles. Cette pauvre Nur a sans nul doute été victime de tortures innommables… et je viens de les lui rappeler, en prononçant le nom de son bourreau.

— Désolée. Mais je dois le tuer. Varhun ne sera pas tout le temps là !

Je la pousse, me précipite hors de la zone de couchage… et me heurte à un corps dur.

Varhun.

— Tu comptes tuer Azorth avec cette arme ? lâche-t-il en baissant son regard rougeoyant sur mon arc.

Je relève un visage défiant vers lui.

— Tu as une meilleure idée ?

— Oui. Mon couteau de chasse, ou, encore mieux, mes crocs dans sa gorge.

Évidemment. Il veut s’en charger lui-même. Alors que c’est moi qui a été insultée, dans l’affaire.

— Laisse-moi tuer ce rustre ! grincé-je entre mes dents serrées. Ce qu’il a fait… c’était l’outrage de trop.

Mais Varhun ne se décale pas d’un centimètre. Il continue à me bloquer le passage, ses immenses ailes ouvertes sur toute leur envergure. Impossible de passer.

— Désolé de te voler ta proie, dit-il d’un ton posé, mais Azorth est à moi. Et ce n’est pas comme ça que les femelles deviennent ard-ælla.

— Ah oui, j’avais oublié, ironisé-je, la voix pleine de venin. Elles le font en suçant mieux que les autres, c’est ça ? C’est comme ça que les femelles s’élèvent dans la hiérarchie ici, non ? Puisque « reproductrice » et « pourvoyeuse de plaisir sexuel » sont les seuls rôles qu’on leur donne, dans votre foutue société !

Une fois encore, je constate à son expression que j’ai blessé mon interlocuteur.

Quelle nulle.

Nur et Varhun sont les seuls à me montrer un tant soit peu de considération, ici. Et je passe mon temps à les vexer, à cracher sur leur expérience, leur culture.

— Pardon, soufflé-je. Je ne voulais pas dire ça. Je…

— C’est normal que tu nous déteste, me coupe Varhun. Tu ne nous connais pas, et les seuls aperçus que tu as eu de notre façon de vivre sont négatifs. Mais tous les mâles ældiens ne sont pas comme Azorth et Ialiel. C’est comme si je réduisais tous les humains à ceux qui ont empoisonné, volé les ressources et exploité les corps de mon peuple. Si on pense comme ça, alors, on ne fait jamais la paix.

— Je sais, je…

— Que tu insultes les mâles, passe encore. Effectivement, nous sommes en proie au rut : des êtres très limités, finalement, soumis à l’influence active de la Lune Rouge, et donc prioritairement dédiés au combat et à la reproduction. Mais nos femelles ne sont pas que des mères et des amantes, bien que ces rôles soient très valorisés aussi. Elles sont guerrières, chasseresses, artistes, décideuses ou rêveuses, comme Nur. Tu ne parles pas leur langue, alors elles sont restées en retrait, et ne t’ont pas montré leur façon de vivre.

Je suis obligée de me ranger à ses arguments. Effectivement… je n’ai échangé avec aucune femelle ældienne, à l’exception de Nur, Rani et Urtza.

— Je… je peux apprendre ! soufflé-je plus pour moi-même.

Jamais je n’ai verbalisé cette envie. Jusqu’ici, la langue ældienne ne m’intéressait pas. Trop compliqué, et je ne comptais pas rester ici, de toute façon.

— Non, m’interrompt brutalement Rhun. J’ai décidé de t’amener à la base humaine. Maintenant.

Je redresse le visage vers lui. Nur, derrière, est aussi surprise que moi.

— Varhun, non ! s’exclame-t-elle, l’angoisse dans la voix. Le seigneur Azorth ne te le pardonnera pas. Tu ne pourras plus revenir !

— Je reviendrai. Pour le défier. Le soir de la Lune Rouge, au retour de la Chasse... Ainsi, tes compagnes n’auront pas à subir le rite de la Première Nuit avec Azorth.

— Ce ne sera pas toi qui…

— Non. De toute façon, je n’aurais pas participé à la Chasse. Je ne reviendrai que pour destituer mon frère.

Azorth se tourne vers Nur.

— Urtza gouvernera le clan, le temps qu’un autre chasseur se présente et ne prenne la place d’Azorth.

Varhun ne compte pas devenir ard-æl… pourquoi ?

— Si telle est ta volonté, As Feryn, cède Nur en baissant la tête.

Je n’ose pas regarder Rhun, me sentant soudain coupable. Tout cela, il le fait à cause de moi. Si j’avais agi plus prudemment, avec plus de considération, je…

Varhun ne me laisse pas m’appesantir sur le passé.

— Emballe tes affaires, m’ordonne-t-il. Vite. Même en volant, le voyage sera long. Il faut partir maintenant, si on veut arriver avant le lever du soleil.


*


Effectivement, il ne se passa que quelques heures avant que Varhun ne me dépose sur un rebord de falaise.

— Tu as besoin de te reposer ?

— Non. Mais toi, oui. Et le soleil va se lever : je préfère ne pas exposer mes ailes à sa brûlure.

J’avais oublié. Les ældiens sont des prédateurs nocturnes : ils sont plus actifs la nuit… et supportent mal la pleine lumière du soleil.

Je suis Varhun dans une anfractuosité. Une mini-caverne… il en fait le tour, prêt à débusquer tout animal dangereux qui s’y cacherait. Puis il revient.

— C’est bon. On va dormir ici cette nuit. Tu peux monter ta tente ici.

Je pose les arcs sur une surface à peu près plane, contre un mur, et appuie sur le bouton. Aussitôt, la toile se tend.

— C’est une tente pour une personne, mais on devrait pouvoir la partager, en se serrant… dis-je, gênée.

Varhun est immense. On va devoir dormir collés l’un à l’autre.

— Non. J’ai l’habitude de veiller, la nuit. Et je n’ai jamais dormi dans un khangg.

— Ah bon ? Pourquoi ?

— Je suis un mâle sans femelle attitré. Je n’ai donc pas de khangg. C’est réservé aux mâles ayant une femelle.

— Tu dors où, alors ?

— Dans un arbre devant la falaise, ou face à une ouverture. Pour monter la garde. C’est le rôle des chasseurs, des mâles adultes du clan.

Encore une coutume impitoyable… mais je garde ma remarque pour moi. Varhun fait un sacrifice énorme en m’escortant à la base. Même si c’était le deal au départ, il n’a rien à y gagner. Je ne vais donc pas l’insulter encore plus.

Nous mangeons en silence quelques provisions qu’il a amenées avec lui. De la viande séchée et des graines, dans une feuille de tuyal fumée et pliée. Le sandwich ældien…et du coimas, le façon « pain ylfique » tant imité dans les boulangeries de New Arkonna.

— Ça n’a pas du tout le même goût que celui que vendent les humains, lui fais-je remarquer.

— Je sais. La première fois que j’ai vu ce « pain des ylfes » dans un magasin adannath[1], j’étais heureux de pouvoir enfin en manger depuis tout ce temps, commente Rhun en mâchant. Mais le goût n’avait rien à voir. Quant aux ingrédients… n’en parlons pas. Tiens : sais-tu que le coimas fait partie de ces aliments préparés uniquement par les femelles ? C’est comme le gwidth. Aucun mâle ne sait le préparer, le secret est gardé jalousement par les femelles, de mère en fille. Et il en peut être offert que par elles. J’ai rompu le tabou, en allant en chercher dans les réserves du clan.

Encore quelque chose que Rhun a fait pour moi… je pose ma main sur la sienne, ne sachant pas quoi faire d’autre pour lui exprimer ma gratitude.

— Tout ce que tu fais pour moi, Varhun… je ne l’oublierai pas.

Rhun plonge ses yeux ambrés dans les miens.

— À moi, tu ne dois rien. Le clan avait engagé sa parole sous l’arbre-lige, et j’ai suffisamment honte qu’Azorth l’ai brisée. Il est donc normal que je fasse tout pour réparer, en tant que Premier Chasseur. Mais si tu pouvais convaincre l’Agence que les filles vont bien, et passer sous silence l’attitude d’Azorth envers toi… cela permettrait qu’on nous envoie d’autres femelles, et que nos relations restent bonnes.

Taire le comportement dominant et prédateur d’Azorth… cela reviendrait à cacher la vérité aux humaines potentiellement intéressées par les ældiens. Le luith, le rite de la « Première Nuit », l’accouplement obligatoire avec l’ard-æl, le fait que toutes les femelles du clan lui soient soumises… j’ignorais tout cela. Suri également, et les autres aussi…

— Je ne peux pas te promettre cela, Rhun, lui dis-je alors avec tristesse. Les femmes humaines doivent savoir ce qui les attend, si elles s’engagent avec un ældien.

Rhun hoche la tête lentement.

— Je comprends. Mais tous les chefs de clan ne sont pas comme Azorth, crois-moi. La plupart sont respectueux. Tiens. Mange le dernier.

Je remercie en silence et prend le dernier « sandwich » que viens de me tendre Varhun. Le chasseur se lève et s’ébroue, rabattant sa cape de camouflage, le fameux shynawil – un autre objet ældien célèbre et en vain imité – sur ses épaules.

— Il va faire froid, aujourd’hui, me lance Varhun. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais le climat est différent ici. On se rapproche de la zone glacée.

La zone hostile où les ældiens ont isolé les humains, la seule où ils les tolèrent… un lieu désertique de glaces inhospitalières.

— Va te réfugier dans ta tente, me conseille Rhun. Le vent glacé va se lever : je le sens. On repartira quand il sera tombé, en fin de journée.


*


Pelotonnée dans la couverture tissée que m’a donnée Varhun, je grelotte, les oreilles saturées par le sifflement sinistre du vent dehors. On est encore en plein jour, mais la lumière a diminué drastiquement. Varhun est dehors, à l’entrée de la caverne, à monter la garde, protégé de son seul shynawil… quant à moi, je meurs de froid. Je claque des dents.

— Varhun… appelé-je faiblement. Varhun…

La porte de ma tente s’ouvre d’un seul coup. De la haute silhouette de Varhun, je ne vois que le bas : ses jambières de cuir, le long pagne de peau qui cache son entrejambe. Il n’a pas l’air d’avoir froid du tout.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— J’ai froid, avoué-je.

Varhun dégraffe l’attache de son shynawil, et le lance dans la tente.

— Prend ça. Le shynawil possède des propriétés thermo-isolantes. Tu ne craindras pas le froid, avec ça.

Ce manteau qu’il avait prété à Lira un jour…

— Et toi ? Tu n’as même pas de tente pour t’abriter.

— Ça ira.

— Non. Si tu gèle sur place, je vais mourir ici. Viens plutôt dans la tente.

Varhun semble hésiter. Mais il se range à mon argument, et plie son immense corps pour se glisser dans le minuscule espace avec une souplesse de prédateur.

— Si tu insistes.

Rhun est encore plus fier que moi, si c’est possible. Mais il n’a pas le choix, et se couche contre moi. Son corps me réchauffe immédiatement. Sans trop réfléchir, je pousse mon dos contre lui, cherchant sa chaleur.

Un grognement s’élève de sa poitrine. Ou plutôt, une espèce de vibration… et soudain, il abat son bras autour de moi, me tirant encore plus étroitement contre lui.

— Ainsi, le shynawil nous protège tous les deux, explique-t-il d’une voix rauque et basse.

J’acquiesce en silence. La méthode est efficace, car le froid me quitte rapidement. La peau de Rhun est si chaude… tout comme la bosse épaisse contre mon dos.

Je sens ma peau s’embraser de désir et une moiteur chaude dans mon entrejambe. C’est tellement immédiat que j’en ai le souffle coupé.

Le luith, réalisé-je immédiatement. Cela donne des pulsions irrésistibles, comme avoir envie de m’empaler sur une double queue ældienne.

— Tu seras bientôt en chaleur, grogne Rhun dans mon cou. Je ne devrais pas dormir avec toi, être aussi près. Je retourne dehors. Tu peux garder le shynawil.

Il fait mine de bouger. Mais son départ m’est intolérable : j’ai besoin de l’avoir contre moi, pire : à l’intérieur de moi. Alors, je saisis son panache, cette queue en lasso terminée par un triangle bizarre et referme mes doigts dessus, comme j’ai vu Rani le faire une fois. Il se fige immédiatement.

— Reste, Rhun, murmuré-je dans le noir.

Il ne bouge plus.

— Tu me rends fou, grogne-t-il tout d’un coup, comme s’il avait été piqué par des bêtes. Je peux pas rester.

— Si ! Reste, insisté-je en pressant plus fort son panache.

Le rugissement qui sort de sa gorge est presqu’un cri de détresse. Et sur mon dos, la bosse a doublé de volume.

— Si je reste, Kris… je ne sais pas ce qui va se passer. La Lune Rouge est prévue pour la semaine prochaine. Je suis déjà bien en rut… j’ai pas envie de faire quelque chose qui ne te plairait pas.

— Je veux savoir ce que c’est, avoué-je alors. Juste une fois. S’il te plaît, Rhun. Avant que je rejoigne la base humaine.

Rhun gronde, un son bestial sorti du fond de la gorge.

— Tu ne sais pas. Tu n’as pas été formée pour ça. Tu ne te rends pas compte ! Quand tu l’auras vue, tu n’auras plus envie d’essayer, crois-moi.

— Alors montre-moi.

Varhun se redresse. Ses yeux de feu se verrouillent dans les miens. D’un geste presque défiant, comme l’a fait Azorth face à Rani, il délace les liens qui retiennent son pagne à ses hanches. La pièce de cuir tombe… dévoilant l’organe tant mythifié.

Je ne suis pas vierge, et je ne suis pas insensible à la vue d’une belle queue. Mais celle que je vois devant moi est…

Énorme. Sombre. Massive. Veineuse. Mouillée… double.

À ce stade, ce n’est plus une « belle queue ». C’est une superbe matraque, tendue et gonflée, parcourue de reliefs comme des petits picots ronds, qui courent en dessous de la verge, de la base jusqu’au gland, pointu et luisant de luith. Et tout ça… fois deux.

— Je sais que ce n’est pas la première fois que tu vois le skryll d’un mâle, prononce Rhun d’une voix rauque. C’est normal que ça te fasse peur… d’autant plus que tu n’as pas eu la formation des femelles.

La fameuse « formation » des concubines de l’ard-æl, pour être à même de recevoir sa double queue bien docilement. En effet, j’ai séché ce cours.

Il a raison. J’ai déjà vu. Ce double pénis est impressionnant, en effet, mais c’est plus fascinant qu’effrayant. Et c’est la première fois que j’ai envie de le toucher.

La pulsion est presque irrépressible. Ce tiraillement que je ressens entre les jambes, ce besoin subit, sauvage, d’être pénétrée par cette énorme verge…

— Tu me laisses te toucher, Rhun ? demandé-je en relevant les yeux sur lui. Juste pour voir. C’est une première, pour moi.

Pour la science. Je ne suis pas vraiment attirée par cet ældien. Juste curieuse, voilà.

Un nouveau grognement sort de sa gorge.

— Juste un peu, dit-il d’une voix étranglée, de moins en moins humaine.

Je tends la main, un peu intimidée. Puis touche l’organe du bout des doigts. L’empoigne doucement. Rhun ferme les yeux.

— Kris, murmure-t-il douloureusement alors que je descends lentement ma prise le long de sa hampe.

C’est dur et doux à la fois. Je ne peux pas refermer entièrement mes doigts dessus : c’est trop large. Avec ma deuxième main, je m’empare de la deuxième verge, et les masse toutes les deux, explorant cette chair inconnue.

Varhun s’est mordu la lèvre. Ses redoutables crocs sont sortis, et un mince filet de sang coule le long de sa bouche large et sensuelle. Je profite qu’il ne regarde pas pour me pencher, et poser le bout de ma langue sur son gland, tout doucement, recueillant une goutte du fameux luith. C’est vrai que c’est bon… sucré, parfumé. J’ouvre mes lèvres et les referme sur son extrémité. C’est la seule chose que je peux faire pour l’instant.

Rhun a rouvert les yeux. En me voyant ainsi, assise devant lui, sa double queue dans ma bouche, il pousse un grondement féral.

Stop. Stop, Kristie. Sinon, il n’y aura plus de retour en arrière.

Mais c’est trop tard pour moi aussi. S’il ne doit y avoir que cette fois-là, et aucune Chasse… alors, je veux connaître ça. Au moins une fois.

Je le relâche doucement, sans le quitter des yeux. Et m’allonge sur son shynawil, écartant les genoux. Ma main glisse sous mon pagne… avant de l’écarter.

Je ne porte rien en dessous.

Et c’est là que Rhun perd les pédales.

— Je vais te montrer, grogne-t-il. Mais ce n’est pas comme ça qu’on fait.

Ses mains puissantes saisissent mes hanches, et me retournent comme une crêpe. Il arrache le fil mince qui est tout ce qui cache de mes fesses d’un coup d’ongle, et l’appréhension me saisit lorsque je comprends ce qu’il compte faire.

Une double pénétration. Directement. C’est comme ça qu’ils font l’amour… à quatre pattes, pour que le mâle puisse glisser ses deux pénis dans les deux orifices facilement.

Je voudrais pouvoir dire non, mais l’excitation est trop forte. Encore ce foutu luith… l’odeur est partout autour de moi. D’autant plus que Rhun est en train d’en enduire copieusement mes fesses, en promenant lascivement sa queue dure le long de la fente, de bas en haut, puis de haut en bas, tout en caressant mon clitoris avec l’extrémité triangulaire de son panache, à moitié enroulé autour de ma cuisse luisante de sueur. Le glissement humide sur mes deux orifices, associé à cette stimulation, est intolérable : une véritable torture des sens. A tel point que je me mets à m’agiter sens retenue, remuant des hanches sans pouvoir retenir mes gémissements. Je devrais avoir honte… mais je suis trop focalisée par la déferlante de plaisir pour ça. J’en veux plus… beaucoup plus.

— Encore, parvins-je à articuler dans un geignement. Vite… Rhun…

— Tiens-toi tranquille, femelle, grogne-t-il dans ce qui ressemble à un ronronnement rauque. Tu seras bientôt prête.

Je sais que la pénétration avec cet énorme double queue va m’écarteler, peut-être même me déchirer. Mais je n’en ai plus rien à foutre. Il me la faut, maintenant. Il me les faut toutes les deux.

[1] « Mortel » : façon dont les ældiens nomment les humains.

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