Chp 22 : Kristie
Enfoiré de Varhun. Me punir comme ça, devant tous ces guerriers, me laisser en plan la chatte et le cul en feu puis revenir ensuite sous la tente pour me faire jouir avec sa double-bite, sans jamais consentir à me pénétrer… Jamais je n’ai connu de traitement aussi humiliant. Mais je dois reconnaître également que je n’ai jamais été aussi excitée de ma vie. L’Agence ne mentait pas, lorsqu’ils disaient que les ældiens étaient chauds comme la braise, et que le plaisir sexuel avec eux était « inégalé »… c’est une réalité.
Si je cède à Varhun et le laisse me chasser, c’est un autre monde qui s’ouvrira à moi. Comme pour Nur, il n’y aura pas de retour en arrière.
Est-ce que je suis prête à ça ? À devenir une immortelle, ne plus jamais travailler de ma vie, et jouir dix fois par jour en me faisant baiser par le spécimen de mâle le plus sexy que je n’ai jamais vu de ma vie, qui me servira comme une princesse le reste du temps, et avec qui j’irai faire des safari et des barbecues sous les étoiles, entre deux vols dans les nuages sur son dos ?
OUI. C’est la vie que je veux.
La réalisation me frappe de plein fouet. Le pire, c’est que les autres filles, elles, ont pris conscience de tout ça bien avant moi. Dire que je les prenais de haut… alors qu’elles étaient plus sages que moi.
Sauf que contrairement à elles, je me suis rebellée. Et maintenant, alors qu’elles prennent des bains et se font masser par des ældiennes avec du beurre de luith, je crapahute dans la jungle, couverte de boue, sale comme un peigne et attachée comme un zubron à l’abattoir.
J’ai envie de tout envoyer péter et de marcher droit sur lui pour l’embrasser, sans le prévenir, histoire qu’il comprenne. Mais je ne peux pas. Varhun marche loin devant, fermé et bourru. Il n’a pas desserré les dents depuis notre départ du camp improvisé. On marche en ligne, comme une meute de loup. Les trois jeunes chasseurs sont juste derrière lui, et Urrhas, le mâle blond, juste derrière moi. On m’a posé un genre de collier en liane tressé, comme à une prisonnière… le lien est fin et lâche, plus symbolique qu’autre chose, mais il est tenu par cet Urrhas, ce que je trouve particulièrement humiliant. Je tire un peu dessus avec le bras, pour le faire réagir.
— Qu’y-a-t-il, femelle ? demande-t-il. Un problème ?
— J’ai un nom, soupiré-je. Kristie.
— Je ne suis pas autorisé à le prononcer. Toi et moi, on ne se connait pas.
D’accord. J’avais oublié ça : seuls les personnes très proches s’appellent par leur nom, chez les ældiens.
— Dis ton problème, ajoute Urrhas. Tu es fatiguée ?
— Je n’aime pas cette corde…
— Elle te fait mal ?
— Non. Mais je trouve ça humiliant.
— Tu as essayé de t’enfuir. Ton mâle s’est beaucoup inquiété pour toi, lors de ta petite escapade, me reproche-t-il. Mieux vaut t’attacher. C’est pour ton bien.
Je laisse échapper un soupir, en partie pour dissimuler le shoot d’adrénaline que m’a provoqué ce rappel de ma condition de captive de Rhun, et de la nécessité de m’attacher. Un cocktail explosif de colère froide et d’excitation, qui m’a fait immédiatement mouiller ma culotte de peau.
Putain. Ces ældiens m’ont vraiment conditionnée.
— Soit. Pourquoi ce n’est pas Rhun qui tient la corde, si c’est lui mon mâle ?
— Tu ne lui appartiens pas encore. Et ton odeur de femelle en chaleur le rend fou.
— Je ne suis pas « en chaleur », grogné-je. Les humaines ne le sont pas.
— Ah oui ? Mes chasseurs se payent la plus douloureuse érection de leur jeune vie, et deux d’entre eux se sont battus, pendant que tu étais partie uriner, ricane Urrhas. D’ailleurs, je sais que tu es mouillée : je le sens d’ici. Tu as besoin d’une queue, et vite.
Purée. C’est donc ça, ce remue-ménage que j’ai entendu tout à l’heure… Rhun a débarqué alors que je n’avais même pas fini de remonter ma culotte. Ses griffes et ses crocs étaient sortis, et quand je suis revenue, j’ai vu qu’un des jeunes portait une vilaine estafilade. Il les a empêchés de… Je jette un œil rageur sur Urrhas. Avec ses pectoraux huilés, sa longue chevelure blonde et ce masque de chasse qui ne révèle que sa bouche sensuelle, c’est une illustration vivante de l’indécence. Je ne parle même pas du paquet énorme qu’il se trimballe, et qui doit le gêner beaucoup lorsqu’il marche.
Ces ældiens. Des démons.
— J’ai pas besoin d’une « queue » ! rugis-je. C’est ce foutu luith qui…
— Patience, me coupe Urrhas avec un sourire en biseau. Rhun te remplira bientôt. Il sera à toi dès demain, après t’avoir capturée selon nos lois.
À moi. C’est vrai. Si Rhun me « capture »…
— Que se passera-t-il, s’il défie son frère et devient ard-æl ? Est-ce qu’il aura d’autres femelles ?
— Probablement. Il aura des concubines, et il ira honorer les autres femelles de la Meute Sanglante de temps en temps. C’est le rôle – et le devoir – de l’ard-æl. D’autant plus que notre clan lui offre Sayul, une perædhelleth éprise de lui depuis longtemps.
Mon estomac descend d’un étage. C’est ça le problème… devoir le partager. Les ældiens, à moins de choisir une « as-ellyn », ne sont pas exclusifs. Surtout lorsqu’ils dirigent un clan.
— Une perædhelleth ? Qu’est-ce que c’est ?
— Une hybride à moitié humaine, m’apprend Urrhas. Ces femelles sont très prisées dans notre culture, car elles allient toutes les meilleurs caractéristiques des deux espèces. Et Sayul est très belle.
— Est-ce que Sayul va participer à la Chasse Sauvage ?
— Oui. Elle arrive demain.
Merde. Rani ne sera pas ma seule rivale…
Tant pis. Pendant la Chasse, on s’attend à ce que les femelles se cachent, qu’elles fuient. Je vais faire tout le contraire. Je vais chasser Rhun, et le capturer avant Rani et cette Sayul.
Si seulement je pouvais lui parler, lui faire part de mon plan… Mais Urrhas m’en empêche, et sitôt arrivés au clan, je suis emmenée à la grotte des femelles, sans avoir eu la moindre chance de parler à Rhun. Retour à la case départ.
Suri se précipite sur moi dès qu’elle me voit.
— Kristie ! Je me suis tellement inquiété ! Rani m’a dit que Varhun t’avait enlevée…
— Il a seulement essayé de me ramener à la base, soupiré-je.
— Tu as réussi à les contacter ? J’espère qu’ils ne vont pas annuler le programme…, demande Suri en se rembrunissant.
— Non. Finalement, on a fait demi-tour.
De toute façon, ce sont les ældiens qui décident. L’Agence ne pourrait pas annuler la Chasse, maintenant qu’elle a été annoncée…
Un étrange sourire apparait sur les lèvres de ma cousine.
— Tu… as décidé de participer, alors ?
Je hoche la tête, sans oser la regarder franchement. J’ai un peu honte. Moi, qui est toujours la fille détachée, froide, pas intéressée par les mecs… et Suri est loin de se douter de ce que j’ai vécu avec Varhun.
— C’est cool ! s’exclame-t-elle. Les ældiens sont vraiment chous… j’espère que tu auras un bon mâle. J’ai choisi Khorn, pour ma part. Il ne parle pas le Commun, mais pour l’instant, on n’a pas besoin de ça pour communiquer.
— Tu as pu échanger avec lui ? demandé-je, étonnée. Lui parler ? Je croyais qu’ils n’avaient pas le droit de vous approcher…
— Non, je l’ai juste sucé ! répond joyeusement Suri.
Le choc me fait reculer. La façon dont elle m’annonce ça… !
OK. J’ai été fessée et masturbée par Rhun, mais elles, pendant ce temps-là, ont fait bien plus…
— Comment ça, « juste sucé » ? m’enquis-je en baissant d’un ton.
— C’était la dernière formation. Tu l’as ratée, dommage… La leçon consistait à apprendre à sucer un double pénis… directement sur les chasseurs du clan, m’explique Suri très sérieusement. Alors bien sûr, ça a provoqué deux ou trois combats, car certains chasseurs avaient déjà choisi leur femelle, mais l’ard-ælla est intervenue et après quelques réajustements, tout le monde s’est calmé et on a pu commencer. Une des filles a failli s’étouffer : c’était très difficile au début à cause de la taille de leurs verges, mais ils ont été très patients et le luith a un goût si agréable qu’on n’avait qu’une envie, continuer. Nur et Rani nous on dit qu’on appelait ça la « traite », et que ça sert à soulager et faire patienter les mâles pendant les fièvres, tout en donnant du luith aux femelles. C’est d’autant plus important pour les humaines, à cause des propriétés du luith. Lira dit que ses dernières rides ont disparu, et Nur nous a dit qu’on avait déjà gagné plusieurs années supplémentaires d’espérance de vie… c’est génial, non ?
« Génial », oui… une séance de fellation collective, qui a failli dégénérer en massacre général. Mais les filles, disséminées dans la grotte et occupées à diverses activités, ont l’air tout à fait calmes. C’est un jour normal, pour elles. Elles se sont déjà habituées… et loin d’être rebutées par ces pratiques, elles sont enthousiasmées par ce mode de vie affranchi des tabous.
Pour ma part, je n’en suis pas encore là.
*
Ce soir, à la veille de la Lune Rouge, nous sommes conviées à manger dans la caverne des mâles. C’est l’occasion rêvée pour que je puisse parler à Rhun une dernière fois avant le début de la Chasse. Nous prenons toutes place autour de la table de banquet : je remarque que la plupart des filles vont s’asseoir à côté d’un chasseur ældien, qui fait semblant de ne pas être surpris. Ma cousine va direct s’installer à côté du grand musclé qui l’avait pris dans ses bras lorsque Rhun avait confronté Azorth, la dernière fois. Le fameux Khorn, le mutique qu’elle a sucé… il ramasse son grand corps pour lui faire de la place, et Suri s’installe à côté de lui avec un sourire satisfait. Après avoir fait mine de l’ignorer – ces foutus mâles ældiens ont leur fierté ! -, ce Khorn dépose une grosse part de viande dans son assiette, tout en l’enjoignant dans un grognement bourru de manger.
C’est dingue, observé-je en constatant que ce genre de scènes se reproduisent un peu partout. La plupart des couples sont déjà formés.
C’est sûr que sucer les deux bites d’un inconnu, ça crée des liens…
Je cherche Rhun du regard. Je suis trop fière pour m’afficher à côté de lui comme les autres, mais j’espère pouvoir lui toucher deux mots. Je croise son regard brièvement, mais notre échange est coupé par la silhouette de Rani, qui vient s’installer à côté de lui. Et c’est elle qui prend un bout de viande dans le plat pour le déposer sur la feuille de tuyal devant Varhun.
La salope. Elle me déclare ouvertement la guerre !
— Viens t’installer à côté de moi, m’invite Azorth de sa voix grave en tapotant la place d’honneur à côté de lui, en bout de table.
En temps normal, j’aurais dit non. Mais Varhun a laissé Rani s’installer à ses côtés et lui mettre une côtelette dans l’assiette. Alors, sans un mot, je me lève pour aller près de l’ard-æl.
— Qu’on apporte un coussin à ma future femelle, ordonne-t-il en Commun, histoire que je comprenne.
Le regard de Rhun ! Si des yeux pouvaient tuer, Azorth serait mort, et moi avec. Je lui rends cette œillade meurtrière. Rani réplique en posant sa main sur sa cuisse.
Putain. Elle le touche comme s’il était à ELLE.
Splotch. Un bruit mou retentit juste devant moi, me forçant à tourner à nouveau mon attention vers la table.
Un énorme myocarde sanglant, encore palpitant, vient d’atterrir sur ma feuille de tuyal.
— La pièce la plus noble de la proie pour celle qui portera bientôt mes petits, annonce Azorth en me regardant. J’ai tué ce tyraknid pour ton retour, ma beauté.
Je relève les yeux vers lui.
— Merci, seigneur Azorth.
— Ne me remercie pas. Je veux que tu prennes des forces pour la nuit de la Chasse, ma belle Kristie. N’oublie pas que l’ard-æl est celui qui possède la plus grosse verge, dans un clan, et la puissance sexuelle la plus développée. Je ne veux pas que tu t’évanouisses pendant la séance de baise intense que je te ferais subir, bien que c’est ce qui risque de t’arriver.
Mais ils ne pensent vraiment qu’à ça, c’est dingue…
— C’est trop d’honneur, vraiment, ironisé-je.
— Le véritable honneur, pour toi, ce sera d’avoir ma double queue dans tes deux trous, continue-t-il. Et mes petits dans ton ventre.
Il ne s’arrêtera donc jamais ? Sait-il dire autre chose que des obscénités ?
Je jette un nouveau regard vers Rhun. Il a planté ses griffes dans la table, littéralement, et cramponnée à lui, la main sur sa QUEUE, Rani lui murmure des paroles apaisantes.
Ces ældiens. Une invention du diable, des forces les plus perverses et libidineuses de l’univers. Pourquoi de telles créatures existent, putain ?
Soudain, des petits cris me font tourner la tête.
Un groupe de mini-démons débarquent vers nous en poussant des bruits bizarres. Des petits ældiens… à leur vue, le terrible Azorth se métamorphose. Son visage dur s’adoucit, et il rit tendrement alors que deux d’entre eux tentent vainement de lui grimper dessus. Il en cale un sous son bras, l’autre entre ses jambes.
Je sens une pression sur un de mes seins. Je baisse la tête, pour tomber sur de grands yeux bleus sertis d’étoiles, et une paire d’oreilles pointues… avec de minuscules ailes.
Un petit ældien.
— Tété ? murmure-t-il en pinçant ma poitrine.
Je laisse échapper un cri de douleur. Nur arrive en courant, se confondant en excuses. Elle a l’air débordée.
— Désolée… ils se sont échappés de la nursery.
— La nursery ?
— C’est là où on met les petits du clan lorsqu’il y a des étrangers… je veux dire, des invités.
Des gosses. Il y en a donc, dans ce clan… Qui est le père ?
Je me tourne vers Azorth. L’ard-æl aux cheveux blancs m’octroie un sourire fier.
— Mes petits, m’annonce-t-il. Ceux que m’a donné Nur. Bientôt, tu en auras, toi aussi.
Des enfants ældiens… c’est la première fois que j’en vois. Leur mignonnerie efface ma colère. Je croise le regard ambré de Varhun, qui le soutient un moment… avant de tourner la tête et de s’emparer d’une coupe de gwidth.
OK. Il a choisi de m’ignorer. Très bien.
Je prends mon couteau – les humaines sont autorisées à en avoir – et le plante dans le cœur sanglant. Rhun glisse à nouveau les yeux vers moi, et Azorth fait de même. Je sens le poids de leur deux regards sur moi alors que je coupe un gros bout palpitant de cœur de tyraknid – ce saurien géant qui a voulu me bouffer -, et l’enfourne rageusement dans ma bouche.
Le rire sombre d’Azorth retentit.
— Quelle femelle… et quel appétit. Je me demande si elle serait capable de loger un skryll en érection dans cette jolie bouche ?
Gloups. J’avale d’un seul coup, le morceau manquant de se coincer dans ma gorge.
— Tu as raté la dernière partie de la formation, Kristie, continue Azorth. L’une des plus importantes. Celle où on apprend aux femelles à traire un mâle… et l’un de nos chasseurs n’a pu bénéficier de la traite permettant de supporter le premier jour de rut.
Merde. Je sais de quoi il parle. De la séance de fellation sur double-bite qu’on dû subir les candidates pendant mon absence… tous les chasseurs y ont eu droit, et toutes les filles ont dû les sucer. Il n’y a que Varhun et moi qui ont été exemptés.
— As Feryn, appelle alors Azorth. Lève-toi.
Varhun se lève, résigné.
— Comment te sens-tu, mon frère ? lui demande Azorth. Pas trop dur, le premier jour de fièvres ?
— Ça va, ard-æl, lui répond sombrement Varhun. J’ai pu évacuer mon luith au Clan des Cascades.
— Leur ard-æl t’a offert l’une de ses concubines ? Latih suce terriblement bien. J’espère que tu es tombé sur elle ! Sa langue est très agile, et sa gorge profonde.
— Non, je me suis soulagé tout seul, comme un grand, réplique Rhun. Pas besoin de réquisitionner une femelle qui n’a rien demandé, et qui appartient déjà à un autre.
Je baisse les yeux. Je sais ce qu’il a fait. Il m’a fait jouir tout en éjaculant sur mes fesses.
— Tu mérites pourtant de sentir la douce chaleur de la bouche d’une femelle sur ton membre, Rhun, lui lâche son frère. Et toutes les ellith des autres clans rêvent d’être saillies par un mâle de notre lignée, tu le sais. Écoute, on va joindre l’utile à l’agréable, et faire d’une pierre deux coups. Kristie doit s’entraîner, et tu as besoin qu’on boive ton luith. Elle va te sucer maintenant, et lécher ton don de vie en guise de dessert. Qu’en penses-tu ?
Mon regard croise une nouvelle fois celui de Varhun.
— Je refuse, ard-æl, répond-il. Je n’ai pas besoin de ce… service.
— Tu préfères donc que Kristie s’exerce sur un autre mâle ? Remarque, je peux me dévouer. Si tu préfères… et Rani sucera Rhun.
Je me lève brusquement.
— Non ! Je vais le faire.
Toutes les filles me regardent. Elles ont dû sucer des queues, certes, mais toutes en même temps. Moi, je vais devoir le faire devant tout le monde.
— Rhun, approche, lui enjoint ce connard d’Azorth.
Varhun s’avance lentement, le visage fermé. Puis il s’arrête devant moi.
Je relève les yeux sur Rhun. Il est tellement grand… Nur s’approche et cale trois gros coussins sous mes genoux.
— T’es pas obligée de faire ça, grogne Varhun en me regardant.
— Et laisser Rani, ou Sayul, le faire ? répliqué-je.
La tête de Rhun… il ne s’attendait pas à ça.
— Qu’est-ce que tu racontes ? murmure-t-il.
Je ne lui réponds pas. Il ne m’en croit pas capable… je vais lui faire la meilleure fellation de sa vie, et il n’aura plus envie de Rani ou de cette Sayul.
Nur reste à coté, ce qui est plutôt gênant. Apparemment, c’est elle la prof.
— Il faut que tu prennes l’une de ses verges dans ta main, et l’autre dans ta bouche, m’instruit-elle. Mais d’abord, retire-lui ses vêtements.
Il faut tout faire, en plus… est-ce que Rhun va croiser ses bras derrière sa tête, en mode détente ? Je lui jette un nouveau regard. La lueur rouge dans ses yeux est plus intense, plus brillante. Il est excité, ça y est.
En même temps, il ne doit pas avoir débandé depuis hier.
Je pense une main sur sa hanche. Caresse son ventre dur et musclé. Je l’entends gronder doucement, visiblement impatient. Mais je compte prendre tout mon temps possible.
— Ne le fais pas trop languir, me conseille Nur. Ou il risque de…
… de quoi ? D’éjaculer ? C’est ce qui va se passer, de toute façon.
Mais elle ne finit pas sa phrase. Je continue à titiller Rhun, effleurant sa queue bien raide, dénouant les liens qui la gardent prisonnières sans me presser. Ses grognements se sont accentués.
— Plus vite, femelle, ose-t-il dire.
Je le foudroie du regard, mais cela semble l’exciter encore plus. Et quand, enfin, le pagne tombe, dévoilant sa double hampe veineuse, il pose sa main sur ma tête et me plaque la joue dessus. Son gland humide se presse contre ma lèvre, avide d’entrer.
— Du calme, grincé-je en saisissant l’une des verges entre mes mains.
Varhun laisse échapper un grognement guttural. Un jet de luith jaillit sur mes cheveux.
— Déjà fini ? ironisé-je.
— C’est que le début, gronde-t-il. Prends-là, vite. Ou je l’enfonce dans ta gorge moi-même.
J’ouvre la bouche, verrouillant mon regard vindicatif sur lui. Sa queue est lourde, si massive qu’elle me déboite la mâchoire. Ses couilles énormes et gonflées pressent contre mon menton. Sans parler de l’autre queue, qui tressaute agressivement, et que je n’arrive pas à enserrer avec ma main… Ça va être plus compliqué que prévu… je peux même pas bouger ma langue. Varhun pousse des hanches d’un seul coup, sans jamais me quitter du regard. Et saisit mes cheveux.
Au début, il les caresse. Puis les empoigne, comme pour me faire une queue de cheval, sauf qu’il garde son poignet serré… et commence à faire bouger ma tête sur sa queue.
L’énorme verge bute contre ma glotte. J’ai l’impression que je vais étouffer.
— Respire par le nez ! m’enjoint Nur d’une voix paniquée.
Je prends une grande inspiration. Mais la bite énorme de Varhun bloque le trajet de l’air.
— Cale-toi sur son rythme. Quand il se retire, inspire ! N’oublie pas d’avaler.
Impossible de me concentrer : le panache en lasso de Varhun s’est enroulé autour de ma cuisse, se glissant sous ma jupette de cuir. L’espèce de triangle au bout s’introduit sous la ficelle… lorsqu’il s’enfonce brutalement dans ma fente, je manque de m’étrangler sur la queue de Rhun, qui vient justement de s’enfoncer plus loin dans ma bouche.
C’était prévu, ça ? Ça fait partie de la leçon ??
Impossible d’y échapper, et j’ai pas le temps de me concentrer dessus. Je suis obligée de retenir ma respiration entre chaque va-et-vient, incapable d’inspirer et d’expirer en un seul mouvement. Et sa queue descend de plus en plus profondément dans ma gorge… et de plus en plus vite.
Sans compter les jets de semence épaisse qu’il envoie dans ma bouche à chaque fois. J’ai même pas le temps de l’avaler : il y en a trop. Je la sens couler partout, au coin de mes lèvres, le long de mon menton, jusque dans mon cou. Les ældiens n’éjaculent pas au moment de l’orgasme : ils lâchent la sauce pendant tout le coït.
Varhun ne me regarde plus. La main crispée sur sa hanche, j’ai même relâché sa deuxième bite. J’arrive pas à faire toutes ces actions en même temps : le branler, le sucer, respirer et gérer le plaisir qu’il me donne avec sa foutue queue en triangle qui rentre et sort rythmiquement dans ma fente. Mon clitoris a doublé de volume, et palpite comme une sirène d’alerte. C’est trop.
Je sens les larmes me monter aux yeux, mon nez couler. C’est un pur réflexe. Car le luith fait effet, et je sens planer. Je ne parle même pas du goût, et de la jouissance sans fin qu’il me procure avec son putain de triangle démoniaque, sans jamais me donner le soulagement attendu par mon clitoris. C’est… euphorisant. J’ai l’impression de voir des trucs au plafond… comme des fleurs de toutes les couleurs, au parfum envoûtant, qui tournoient et s’ouvrent et se fanent sans cesse.
Ne tourne pas de l’œil. Ne tourne pas de…
— STOP.
La voix de l’ard-ælla.
Varhun me lâche immédiatement. Je n’ai pas le temps de m’écrouler par terre : il m’attrape sous les bras, et me cale contre lui, dans son aile repliée. Mais des mains m’attrapent par les pieds. Les femelles ældiennes, encore. Varhun, au début, ne veut pas me laisser partir… il gronde, rugit, mais les femelles lui grognent dessus en retour. L’ard-æl s’en mêle, et Varhun finit par me lâcher pour lui faire face, les ailes déployées, en position de combat... Je suis emmenée par les ældiennes, comme la dernière fois, tandis que Varhun et son frère, séparés par plusieurs mâles, se font réprimander. Je ne comprends pas ce que Urtza leur dit, mais elle est furieuse.
Tu m’étonnes. Il m’a presque tuée, avec ses trois queues !
Je doute que la leçon de fellation se soit passée ainsi pour les autres femelles. Mais Varhun est complètement en rut, maintenant. Et la rivalité avec Azorth a créé une émulation dangereuse.
On me dépose dans un khangg, au frais. Rani passe sa tête par l’ouverture.
— Espèce d’imprudente… tu as eu ce que tu voulais. Rhun et Azorth ont failli se battre à mort pour toi ! On t’avait bien dit de ne pas les provoquer. Tu n’as eu ce que tu méritais. Lorsqu’on allume les mâles comme ça, il faut être capable d’encaisser, derrière !
J’ai pas la force de l’envoyer chier. Au fond, je sais qu’elle a raison. J’ai provoqué Rhun, l’ai poussé à bout… et il s’est vengé.

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