Chp 25 : Varhun

10 minutes de lecture

Mon frère, une fois de plus, m’a piégé.

Assis dans les bains de la caverne des mâles, à demi-immergé, je ravale ma rage tandis qu’une elleth s’affaire entre mes jambes, achevant de me pomper ce luith que je voulais entièrement réserver à Kristie. Mais Azorth me l’a ordonné : pour être autorisés à pénétrer la caverne des femelles cette nuit, nous devons tous être traits. Il va falloir y aller les couilles vides… dans la mesure du possible. Je sais déjà que pour moi, ça va être très dur de me contenir face à Kris… surtout si mon frère est là.

— Arrête, grogné-je à la femelle empressée entre mes jambes. J’ai suffisamment joui.

Nadhiral se relève, sa bouche pulpeuse encore tachée de sperme chaud. Elle se lèche les lèvres lentement, les doigts.

— Tu devrais renoncer à cette humaine, dit-elle enfin de sa voix grave. Jamais elle ne parviendra à faire ça pour toi : on l’a toutes constaté, tout à l’heure.

De quoi se mêle-t-elle ? Nadhiral, à l’instar de la plupart de nos femelles, ne peut plus avoir de petits. Et comme Rani, elle déteste Kristie.

— Kristie est celle qui me faut. C’est elle que je chasserai, demain.

Nadhiral plisse le nez, et laisse échapper un claquement de langue méprisant.

— Les autres candidates étaient meilleures, et pour toi, As Feryn, il faudra une ældienne. Une simple humaine ne peut pas satisfaire un urulædhel.

Turyk prétend que les ellith du clan veulent toutes coucher avec moi, parce que je suis le frère de l’ard-æl, seul héritier avec lui de la lignée urulædhel, et le Premier Chasseur. Et c’est vrai que de temps en temps, plus jeune, je les prenais avec plaisir, lorsqu’Azorth m’y autorisait. Nadhiral m’invitait souvent dans son khangg, et j’appréciais le sexe avec elle. Mais c’est fini, cette période.

C’est Kristie que je veux, maintenant. Elle, et seulement elle.

— Elle ne restera pas parmi nous, continue Nadhiral en s’accoudant aux bords du bassin. Dès qu’elle en aura l’occasion, elle repartira chez les humains. Elle ne se plaît pas, ici. Elle n’a participé à aucune activité du clan, ne s’est pas intéressée à nous et aux petits.

Je dois reconnaître que Nadhiral n’a pas tort. Kristie ne s’adapte pas aux coutumes ældiennes. Je sais qu’elle nous prend pour des barbares, tous juste sortis de la jungle. Elle était même étonnée en apprenant que nous avions construit des vaisseaux… nous qui arpentions la Voie alors que les siens lançaient encore des bâtons !

— Elle finira par s’y faire. Avant, c’était une soldate, qui faisait partie de l’armée humaine. Elle a affronté nos guerriers les plus féroces dans l’Autremer, et beaucoup de ses congénères ont été enlevés par les dorśari. Pour elle, nous sommes encore des ennemis.

— Si elle nous confond avec les stryges, alors, elle ferait mieux de repartir, grince Nadhiral en sortant de l’eau. N’oublie pas de m’amener mon cadeau demain. Maintenant, je ne te rendrais plus service sans contrepartie.

J’acquiesce en soupirant, alors qu’elle enveloppe son corps svelte d’une serviette en soie d’arachnide. L’idée de l’ard-æl, d’aller récompenser les humaines, ne plaît pas aux femelles du clan. Un certain nombre d’entre elles ont protesté en allant s’installer dans la forêt, à quelques centaines de mètres du brugh. Elles comprennent la nécessité d’intégrer des femelles humaines pour donner au clan une nouvelle génération de petits… mais sont jalouses de l’attention que les candidates suscitent chez nos mâles. Urtza dit que cela passera : une fois que les humaines auront donné naissance à leurs petits, les mâles seront moins accaparés par elles, et tout rentrera dans l’ordre, selon elle.

Au moment où elle quitte la salle, Azorth entre, lui claquant les fesses au passage.

— Toi, tiens-toi prête pour moi tout à l’heure, lui ordonne-t-il avec un sourire carnassier.

Nadhiral baisse la tête avec soumission.

— Oui, seigneur Azorth.

Elle tente de cacher sa joie d’avoir été choisie pour satisfaire les besoins de l’ard-æl ce soir, mais la façon dont sa queue fine se balance la trahit. Azorth l’ignore et vient se planter près du bassin, le visage ostensiblement baissé.

— Alors ? Tu es prêt, mon frère ? N’oublie pas : interdit de la pénétrer.

L’enfoiré. Lui, il va pouvoir relâcher toute la pression entre les cuisses accueillantes de Nadhiral, après. Moi… je n’aurais que ma main.


*


Nous sommes les premiers à pénétrer la caverne des femelles. Les autres mâles auront le droit d’entrer… après.

Les khangg sont soigneusement fermées. Les candidates sont toutes parties se coucher tôt, pour se tenir prêtes à la visite des mâles.

Azorth s’avance en conquérant, les narines bien ouvertes.

— Toutes ces petites chattes frémissantes qui attendent d’être comblées, bien à l’abri dans leur cocon… ça ne t’excite pas, Rhun ? grogne-t-il avec un large sourire. Je sens déjà mes queues pulser d’impatience.

C’est mon cas aussi. Désormais, toutes les filles sont en chaleur, totalement sous l’emprise du luith. Le parfum de leur désir est entêtant. Mes couilles durcissent déjà, alors qu’elles viennent tout juste d’être vidées par Nadhiral.

Nous sommes arrivés devant le khangg occupé par Kristie. J’aimerais la prévenir, lui dire de ne pas avoir peur. Je sais qu’elle va flipper en me voyant débarquer avec Azorth. Mais je ne peux rien dire. À part l’ard-æl, aucun mâle ce soir n’a le droit de parler. D’ailleurs, on nous oblige à porter nos masques de chasse. Dans l’idée, c’est pour éviter les conflits entre mâles si un chasseur s’introduit dans le lit d’une femelle déjà revendiquée par un autre, et aussi, pour garder le jeu équitable : si ça se trouve, demain, ce sera un autre concurrent qui obtiendra la femelle qu’aura fait jouir un autre. Dans ce cas, mieux vaut éviter d’identifier le premier amant. Mais me concernant, évidemment… Aucun autre ædhel n’a d’ailes, ici. Je suis tout de suite reconnaissable.

Azorth ouvre la porte. Kristie est assise en tailleur sur son lit, vêtue d’un simple débardeur et un short. Des vêtements humains qu’elle avait dans ses affaires, et qui m’excitent énormément. Normalement, les femelles doivent nous attendre nues. Mais une fois de plus, Kristie n’a pas suivi les règles.

Azorth s’avance vers elle, d’un côté du lit… je fais de même de l’autre. Nous nous débarassons de notre shynawil en même temps : en-dessous, nous sommes nus, comme le veut la coutume. Kristie esquisse un mouvement de recul. Ses yeux noirs et sauvages vont de l’un à l’autre, comme une proie traquée, prête à se défendre chèrement.

Elle ne compte pas se laisser faire, réalisé-je. Elle compte nous résister…

Ma queue tressaute d’anticipation. Traquer une femelle qui court, la plaquer au sol avant de la calmer d’un bon coup de rein, les dents sur sa gorge pour la forcer à l’immobilité… c’est probablement ce qu’il y a de plus excitant, dans la vie d’un mâle ædhel. Et Kristie m’offre ça. Elle résiste jusqu’au bout. Demain, la chasse sera particulièrement intense.

Azorth s’est déjà saisi d’elle. Il lui plaque les mains contre le lit. Kristie ne dit rien, mais sa poitrine généreuse se soulève au rythme saccadé de sa respiration. Elle garde les yeux plantés dans les miens.

Ma beauté. Je ne vais te faire que du bien, ce soir. Te donner le plus grand plaisir que tu n’as jamais eu.

Je m’accroupis entre ses genoux, soulève une de ses jambes. Ma main caresse sa cuisse, remonte jusqu’au vêtement qui m’empêche d’accéder à son intimité. Je le déchire d’un coup de griffes. Kristie tressaille. Pendant ce temps-là, mon frère, qui a lié les poignets de Kristie avec son panache, découpe son T-shirt, libérant ses seins. Il sourit en constatant que ses tétons pointent, dressés, déjà prêts à être savourés par notre langue.

Sentant son corps se tortiller, entre mes cuisses, je raffermis ma prise avec un grognement.

— Laisse-toi faire, murmuré-je pour la rassurer, brisant le tabou. On est là pour te faire du bien. Je te garantis qu’Azorth ne te touchera pas.

Derrière elle, ce dernier lève un sourcil étonné, un sourire aux lèvres. Ses mains griffues glissent sur les côtes de Kristie, effleurent ses seins. Je sais qu’il va me punir pour avoir défié le règlement. Probablement en faisant quelque chose qui ne me plaira pas… je comprends son intention lorsque l’extrémité de son panache vient se glisser entre les lèvres de Kristie. Il la bâillonne avec sa queue !

Une flambée de révolte monte dans mes veines. J’ai envie de sauter sur mon frère, de l’empêcher de malmener ma femelle. Mais d’un autre côté, je ne peux pas m’empêcher d’être excité par cette image qu’il m’offre. Il tient Kristie à ma disposition, attachée et bâillonnée. Comme une proie ramenée de la Chasse… prête à être déflorée.

Kristie nous fixe, le souffle saccadé, les yeux envahis par ce qui ressemble à du défi. Son ventre bronzé et tendre de femelle se soulève fébrilement. D’un revers de main, je me débarrasse des lambeaux de son short. En-dessous, elle porte une de ces culottes blanches et fines que les humaines mettent lorsqu’elles veulent exciter leurs mâles. Je dois avouer que ça marche sur moi aussi. Je passe ma griffe dessus, doucement, creusant le sillon que je vais bientôt explorer de ma langue. Éprouve sa douceur, son humidité. Et coupe la ficelle, révélant le minuscule carré de poils bruns et soyeux, et le bourgeon de chair rose qui palpite dedans, tendu et trempé.

Bon sang, qu’est-ce que j’avais envie de la retourner sur mes genoux et de lui infliger une baise vigoureuse, là, devant mon foutu frère ! Qu’il arrête de poser ses sales pattes sur elle, surtout.

Le désir bestial de m’emparer d’elle rugit en moi. Je lui saisis les genoux, les lui écarte avec facilité, me servant de mon panache étroitement enroulé autour d’elle pour lui maintenir une jambe en l’air, afin de mieux exposer sa chatte tendre. Kristie gémit et détourne la tête, les joues écarlates, alors qu’une bouffée de sa féminité suave parvient à mes narines.

Je sens mon cœur s’emballer, ma bouche s’inonder de salive et mon sexe se contracter sous l’effet de son parfum alléchant. Je laisse échapper un grognement de bête en rut et empoigne mon sexe, prêt à la pénétrer. Cette odeur…

Il me la faut. Tout de suite.

Mais la main de mon frère s’abat sur le paradis plein de promesses qui m’attend entre les cuisses de ma femelle. Il m’en interdit l’accès… Je lui montre les crocs, avant de me rappeler ce qu’on s’est promis. Tous les deux. Pas de pénétration. Si je tiens le coup, il s’engage à ne pas la chasser. Mais si je la prends maintenant, il le fera aussi. Et on se battra, lui et moi. À mort.

— D’accord, grincé-je. Juste… goûter.

— C’est bien, mon frère, m’encourage Azorth. Fais jouir cette femelle en chaleur. Avec ta langue.

Le sourire d’Azorth s’élargit alors que j’écarte plus largement encore les cuisses de Kristie. Mon frère raffermit sa prise sur ses épaules, en profitant pour caresser un mamelon. Sa langue pointe hors de ses lèvres, cherchant à atteindre la joue de Kristie. Je réponds à son audace par un grognement.

— La touche pas, grondé-je en orghul, la langue de notre tribu.

— Oh, je vais la toucher, Rhun ! ricane-t-il en réponse. Rappelle-toi notre arrangement. Et cela fait trois fois déjà que tu brises l’interdit. Pour cela, je la ferais jouir trois fois.

Je croise le regard de Kristie. Ses yeux noirs lancent des éclairs, mais une sueur saturée de phéromones de désir femelle coule le long de ses tempes. Elle est excitée… Elle tente à nouveau de parler, mais la queue fine d’Azorth se resserre autour et à l’intérieur de sa bouche comme un serpent vicieux.

— Doucement, prévins-je mon frère. Si tu lui cause la moindre blessure…

— Elle est solide. Dépêche-toi d’y aller, ou on inverse les rôles. J’ai hâte de goûter le savoureux nectar que je sens s’écouler de cette petite fente rose.

C’est pourtant vrai. Kristie est déjà bien lubrifiée. Elle mouille si vite… sa tête refuse de plier, mais son corps réagit merveilleusement aux nôtres. Azorth a raison. Elle est faite pour être baisée par un ældien, c’est évident.

Alors, je me penche sur elle, les mains posées sur ses genoux comme une coupe sacrée à laquelle je m’apprête à boire. Ma langue effleure ses lèvres gonflées et luisantes de désir, puis, de la pointe, je viens titiller le relief charnu qui se tend vers moi tel une fleur pleine de pollen. Son goût, comme je m’y attendais, est exquis. Le plus doux des miels… Lorsque ma langue plonge dans sa fente, Kristie se cambre. Au-dessus d’elle, Azorth lui lèche un sein, tout en massant l’autre. Un grondement sourd sort de ma gorge, mais je suis incapable de m’arrêter. Il en profite, ce salaud ! En constatant que je le regarde, il relève ses yeux bleu glacier sur moi. Kristie, elle, a fermé les yeux. Elle s’abandonne complètement à nos caresses.

La voix suave de mon frère coule alors dans mes oreilles :

— Demain, murmure-t-il, ce n’est pas deux queues, mais quatre que cette femelle prendra.

Kristie est en train d’avoir son premier orgasme. Je ne peux pas arrêter maintenant, alors que mon foutu frère fait tout pour me déconcentrer. Mais dans ma tête, je m’imagine en train de l’égorger.

Annotations

Vous aimez lire Maxence Sardane ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0