Prologue 

6 minutes de lecture

SOPHIA

Le 9 janvier 2002...

Mon mari et moi sommes en plein milieu de notre dîner, lorsque je recommence à sentir des contractions, mais cette fois-ci, elles sont plus fortes et rapprochées que celles du début de la soirée. Nous avons pourtant crû, quelques heures plus tôt, que c'était enfin le moment pour nous de faire la rencontre de nos jumeaux, car elles semblaient régulières. Puis simplement après avoir pris un antispasmodique et du paracétamol, plus rien. Je relève la tête, les yeux grands ouverts.

— Marc, je crois que c'est pour maintenant, lui dis-je en serrant les dents.

Mon époux me regarde en fronçant les sourcils, avant de comprendre ce que cela signifie. Son beau visage devient tout d'un coup blanc comme un linge. Ses traits passent de l'incompréhension à l'étonnement et à l'anxiété.

— T-tu en es sûre ?

Mon visage se crispe de douleur. Je fais un exercice de respiration afin d'essayer de contrôler l'intensité de douleur.

— J'en...

Je souffle et prends une grande inspiration, afin de la calmer du mieux que je peux. Puis je me reprends.

— J'en suis sûre.

Je ferme les yeux tout en expirant. Marc respire profondement pour, je pense, réorganiser ses pensées.

— D'accord ! dit mon mari, avant de se tourner vers notre gouvernante. Maëlle, s'il te plaît, va préparer la chambre. Chérie, tout va bien se passer.

Il prononce cette phrase plus pour se rassurer lui-même que moi. Sa réaction me rappelle celle qu'il avait eue pour la naissance de Jules. Cela me ferait presque rire... Mon homme a beau être l'alpha de notre meute, il ne sait plus comment réagir quand ses émotions sont trop intenses. Cela a toujours été comme ça et en étant jeune, Marc savait se faire respecter, mais pas gérer ses sentiments. Il a mis deux mois à venir m'adresser la parole alors que nous étions dans la même classe depuis déjà des années. Un an, pour m'avouer qu'il était amoureux de moi et dix pour me demander en mariage.

Il se lève et s'avance vers moi, afin de m'aider à me mettre debout. Nous montons donc dans notre chambre. Pendant ce temps, Maëlle, après avoir hoché la tête, court à toute vitesse pour préparer une bassine d'eau tiède et des serviettes-éponges. Quand nous arrivons enfin, après plusieurs pauses douleur, je vois qu'elle a même eu le temps d'installer une alèse plastifiée sur le lit.

Maëlle, notre gouvernante, travaille dans la famille de mon mari depuis tellement longtemps, que je ne pourrais pas lui donner un âge exact. C'est une petite femme aux longs cheveux blancs tressés dans le dos, un visage fin ridé par l'âge. Elle porte également des lunettes, qui ont tendance à tomber sur le bout de son nez. Maëlle est très gentille et je crois que sans elle, je n'aurais pas pu accoucher de Jules il y a deux ans et ne pourrais pas accoucher de mes jumeaux en toute sérénité.

Je me tiens le bas de ventre et suis soutenue par mon cher mari. Car mes contractions se font de plus en plus puissantes. Maëlle me demande de m'allonger sur le dos, sur notre lit à baldaquin. Je sens qu'un de mes jumeaux appuie, désirant sortir de son nid douillé. Après m'être allongée, Maëlle me surélève la tête pour mettre deux oreillers et me pose délicatement dessus. La douleur se fait tellement plus intense une fois sur le lit, que je crie le plus fort possible.

— Aaaah ! Marc, je n'en peux plus.

Marc, à l'aide d'un gant humide qu'il a plongé dans la bassine, m'essuie le front parsemé d'une fine couche de sueur, tout en essayant de me réconforter.

— Tout va bien mon amour, tu vas t'en sortir, me dit-il d'un ton doux. Tu es la plus courageuse que je connaisse.

Maëlle, quant à elle, continue de m'aider pour accoucher de mes deux louveteaux.

— Bon, madame Sophia, une prochaine contraction arrive, il faut que vous poussiez.

Je hoche la tête et serre de toutes mes forces la main de mon mari, ainsi que les dents. Puis, au moment où la contraction arrive, je pousse. Je le fais jusqu'à ce que je n'aiplus de souffle. J'ai l'impression de suffoquer, mais je pousse encore.

— Stop, arrêtez-vous, me dit Maëlle, voyant que je suis à bout et plus d'air. Ne poussez qu'au moment où une contraction débute.

Je pousse, m'arrête, prends mon souffle et dès que je sens une nouvelle contraction, je pousse de nouveau. J'ai l'impression de faire le même schéma pendant des heures, afin de pouvoir entendre les premiers pleurs d'un de mes bébés.

— Félicitations, madame Sophia, je vous présente votre magnifique fille.

Maëlle la dépose contre moi. Je regarde cette merveilleuse petite fille et je comprends vite que c'est une oméga, car ses cheveux sont d'un blanc comme neige. Je continue de la dévorer des yeux, en parlant à Marc.

— Oh mon Dieu qu'elle est belle ! Bonjour ma petite Emma, je te présente Marc ton papa.

Mon époux regarde sa fille avec des yeux brillant, remplis d'amour et de fierté.

— Bonjour belle princesse, tu es magnifique.

Marc m'embrasse sur le front et me caresse les cheveux avec tendresse.

— Tu as fait du bon travail, mon amour.

Mais la pause est de courte durée, car je sens de nouvelles contractions. Mon visage se tord de nouveau par la douleur.

— Aaah !

Marc me prend Emma des bras pour l'habiller et la poser dans son couffin pendant que je recommence à pousser.

***

Dix minutes à pousser comme une folle, notre deuxième louveteau sort enfin et j'entends ses cris. Mais après quelques secondes sans le voir apparaître devant mes yeux, je commence à me relever sur les coudes, ne comprenant pas pourquoi Maëlle ne me le donne pas. Je vois sur son visage de l'étonnement et la surprise. Je m'inquiète sur le moment et ne peux m'empêcher de me demander si mon bébé va bien...

— Que se passe-t-il, Maëlle ? Pourquoi ne me donnes-tu pas mon enfant ?

— Je ne comprends pas, me répond Maëlle en relevant le visage vers moi. J-je ne comprends pas comment cela peut être possible, madame Sophia, mais vous avez un petit garçon... un oméga.

Marc réagit avant moi et prend la parole.

— Ce n'est pas possible, les omégas ne peuvent être des mâles.

Je vois Marc s'avancer vers notre fils toujours en pleurs, et le prendre dans ses bras. Effectivement, notre louveteau a les cheveux blancs et des yeux bleu azur. Mais dès qu'il pose son regard sur notre bébé, ses globe oculaire évoquent le même que celui qu'il avait pour notre fille : de l'amour, de la tendresse et de la fierté. Je suis attendrie par cette vision et me rallonge, en continuant de les regarder.

— Voilà mon amour, je te présente ton fils Charly. Je ne sais pas comment cela est possible, mais il est notre fils et nous devrons faire tout notre possible pour le protéger et cacher son statut. Ce que je te propose pour masquer cela, c'est que nous lui teindrons les cheveux en blond pour le faire passer pour un Bêta.

— Mais comment allons-nous faire pour masquer son odeur, et comment ferons-nous lorsqu'il aura ses premières chaleurs ?

— Nous avons dix-huit ans pour trouver une solution pour ses chaleurs, chérie, me dit Marc avec plein de tendresses. En ce qui concerne son odeur, pour le moment en tant qu'enfants d'Alpha Emma et Charly porteront mon odeur, j'essaierai qu'il la porte le plus longtemps possible.

Je suis d'accord avec ce que me dit Marc, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter.

— Chéri, un oméga a des besoins. À un moment ou un autre, il aura envie de partir à la recherche de son Alpha, et s'il n'en trouvait pas, et si...

Marc m'arrête en levant sa main.

— Mon amour, calme toi, nous n'y sommes pas encore. Et je suppose que si Charly est né, un alpha est né pour être avec lui ou le sera prochainement. Tout alpha est destiné à avoir un oméga qui lui correspond. Et qui sait, notre fils trouvera peut-être son âme-sœur...

***

CHARLY

De nos jours...

Mon père, Marc Osis, est l'alpha de notre meute. Avec l'aide de son bêta, et ami de toujours, Grégoire Adams, il la dirige d'une main de fer. En plus de lui, ma famille se compose de ma mère Sophia, de mon frère Jules et de ma jumelle Emma.

Jules est un bêta. Il est voué à devenir le second de son meilleur ami, Elijah Adams. Futur remplaçant de mon père, lorsque celui-ci aura décidé de "prendre sa retraite".

Depuis quelques années maintenant, ma vie ne tourne qu'autour de lui. Et Ophélie, ma meilleure amie et accessoirement la sœur de celui-ci, est là pour me réconforter et m'aider.

Malheureusement, je sais qu'Elijah et moi, nous ne serons que de simples amis. Comment ? C'est simple pourtant, après tout, je ne suis que le seul oméga mâle. Je suis donc obligé de tout faire, afin de ressembler à un bêta.

Mais cette année, tout va se compliquer. Mon dix-huitième anniversaire arrive et premières chaleurs aussi...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Lola MAOB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0