Chapitre 11

9 minutes de lecture

Heera se réveilla sous les yeux de son bien aimé. Elle regarda autour d'elle et ne reconnut pas la pièce dans laquelle elle se trouvait.

Que pouvait-elle bien faire ici ? Tout ce dont elle se souvenait, c'était cette violente douleur qui l'empêchait de respirer, puis c'était le trou noir.

- Ne t'inquiète pas, Heera. Tu es dans mon appartement. Tu vivras désormais chez moi.

- Mais...

Philippe l'empêcha de continuer et captura ses lèvres. Il ne voulait pas entendre la moindre protestation et il ne désirait pas revenir sur l'épisode de son empoisonnement, avant tout le jeune homme voulait épargner celle qu'il aimait. Mais pour l'instant, il se préférait se concentrer sur le baiser. La jeune fille se lova entre ses bras. Rien n'était plus merveilleux que cette étreinte, Heera se laissa bientôt emporter par cette douce torpeur. La porte s'ouvrit brusquement, ce qui mit fin à cette charmante scène et Anja fit son apparition. Lorsque Heera vit la femme qui se tenait à quelques pas, elle émit un hoquet de surprise, aucun mot ne parvint à trouver la sortie. Plus rien n'avait d'importance, le moment qu'elle n'avait cessé de rêver, prenait enfin forme. Elle se leva de son lit et courut vers sa mère qui l'enlaça prestement, incapable de retenir plus longtemps son émotion.

Mère et fille pleuraient et riaient à la fois. Aucun mot n'était prononcé, nul besoin de parler, leur étreinte chaleureuse le faisait pour elles. Tout l'amour qui liait une mère à sa fille était plus parlant que des mots.

- ...Maman...

- Ma petite fille!

Anja embrassa avec frénésie le visage de sa fille, vérifiant que cela n'était pas un rêve. Sa pénitence prenait fin, elle avait retrouvé la source de sa vie. Après vingt ans, elle pouvait serrer sa fille dans ses bras, la chair de sa chair. Maintenant plus rien n'allait les séparer.

Les deux hommes qui étaient restés en retrait, ne purent rester insensibles face à tant d'amour qui émanait de ce parfait tableau. Aymeric, bien qu'il se convaincu de rester à l'écart, pensait qu'il manquait quelque chose à cette scène.

Alors inconsciemment, il se dirigea vers les deux femmes qui comptaient le plus dans sa vie et les enlaça à son tour. Il partageait avec elles la joie de ces retrouvailles. Dieu l'avait écouté. Tout irait bien maintenant.

Philippe, bien qu'éprouvant une joie immense, préféra se retirer. Certes, il aimait passionnément la jeune indienne mais ne faisait pas encore partie de la famille. Il n'avait pas le droit de prendre part à ces retrouvailles. Il s'apprêtait à quitter la pièce mais Heera, qui l'avait pressenti, le retint par le bras, l'incitant à rester. Elle voulait qu'il soit auprès d'elle. Toutes les personnes qu'elle aimait, étaient avec elle en ce jour merveilleux.

Heera le regarda, les yeux remplis d'amour.

« Non, ne pars pas! Reste près de moi, mon amour. » Semblait dire le regard brillant de la jeune

fille.

Philippe lui répondit par un léger sourire. Oui, il serait toujours là pour elle et il la protégerait contre les dangers à venir.

Loin de ce débordement de bonheur, Belle restait cloîtrée dans sa chambre. Les paroles de sa sœur faisaient le grand huit dans son esprit et, elle ne pouvait s'empêcher de penser que celle-ci avait entièrement raison. Depuis son plus jeune âge, elle n'était qu'une poupée dans les mains de sa mère et n'avait pas de volonté propre. Isolée un court instant, la jeune femme devait se l'avouer, les propos de sa sœur retentissait dans son esprit tel une sonnerie stridente. Bien qu'elle ne fût pas souvent en accord avec les actes de sa mère, Belle n'avait pas eu le courage d' Heera de s'opposer à sa volonté. Elle se suffisait dans cette béatitude.

La remarque de sa sœur avait brisé la barrière qui emprisonnait son esprit. Petit à petit sa véritable volonté s'ouvrait .

Les questions se bousculaient dans sa tête et lorsque Anise entra dans la pièce avec un nouveau plan afin de nuire à sa fille adoptive.

- Belle, ma chérie. J'ai appris que Philippe avait quitté la demeure familiale et qu'il s'était pris un appartement.

- Et alors, dit-elle de mauvaise foi.

- Comment ? Que dis-tu ? Cela change tout, nous aurons plus de chance d'agir, répondit Anise avec frénésie. Nous avons un large éventail de possibilités.

Belle écoutait d'une oreille distraite sa mère déblatérer de nouveaux plans. Comme toujours, elle n'avait guère son mot à dire. Elle regardait sa mère comme elle ne l'avait jamais fait auparavant : son beau visage, qu'elle avait longtemps considéré comme un modèle de perfection, se déformait sous ses plans machiavéliques.

« Comment ai-je pu être aveugle tout ce temps ? » pensait-elle apeurée.

- Maman, je ne me sens pas très bien. Remettons cette discussion à plus tard, veux-tu ? Demanda-t-elle, exaspérée.

Belle lui tournait le dos, elle ne voulait pas l'affronter. Ahurie, Anise essayait de comprendre l'attitude de sa fille. Comme si le problème avec Heera n'était pas suffisant, voilà que Belle en faisait à sa tête. Son intuition lui disait que sa marionnette commençait à avoir une âme.

- Que se passe-t-il, ma fille ? Demanda-t-elle froidement.

- Ne cherche pas à le savoir ! Laisse-moi seule.

Anise fulminait intérieurement mais se garda bien de le lui montrer. Elle lança un regard noir à sa fille avant de s'en aller. Elle n'abandonnerait pas son plan, elle avait trop attendu pour laisser tomber maintenant. Elle reviendrait bientôt à la charge. Elle n'était pas du genre à fuir et ferait face à tout problème qui se présenterait devant elle.

Belle savait que sa mère n'abandonnerait pas, elle allait devoir se montrer plus forte qu'elle moralement, si elle voulait vivre en paix et surtout comme elle le désirait. Se sentant étouffer, Belle décida de sortir. Elle devait changer d'air. Elle opta pour le parc situé à proximité du château. Là, elle pourrait réfléchir à ce qu'elle allait faire et quelle attitude adopter avec sa mère.

*

* *

À quelques mètres de la demeure De Peyrac, Anja serrait sa fille et refusait de la lâcher. Et c'est enlacé qu'elles arrivèrent dans le salon dans lequel les attendaient Philippe et Aymeric. Assises dans le canapé, mère et fille se dorlotaient. Heera ne quittait plus les bras chaleureux de sa mère. Elle se prélassait dans la douceur de cette étreinte.

Cela faisait si longtemps, si longtemps qu'elle avait rêvé de ce moment. Tout ce temps, à espérer que sa mère vienne la chercher. Et voilà qu'elle se tenait dans ses bras.

- Mais...Comment m'as-tu retrouvée ? Demanda-t-elle, tout à coup.

- Eh bien...j'ai fait une enquête. Velkan, je dois le dire, a été d'une grande aide, avoua-t-elle.

Comme je venais en France pour affaire, dans l'hôtellerie, j'ai pris une chambre au Royal Hôtel. Et Philippe a tiré les bonnes conclusions. Il a une photo de toi sur son bureau et avec notre ressemblance, cela n'a pas été difficile. Heera écoutait attentivement sa mère, non sans avoir jeté un regard vers le jeune homme. Philippe était vraiment incroyable, il la soutenait dans les moments difficiles. Elle ne saurait être plus chanceuse avec lui à ces côtés.

- Dis, tu vas rester, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle anxieuse d'un éventuel départ de la jeune femme.

Anja regarda longuement sa fille. Elle avait espéré vivre comme une famille mais Aymeric était marié, il n'y avait pas de place pour elle dans sa vie. Pourtant le plus important c'était sa fille.

- Bien sûr, je vais rester. Je peux gérer mes affaires tout en restant en France, répondit-elle en lui souriant.

Enchantée de sa réponse, Heera sauta au cou de sa mère. La jeune fille regardait le visage souriant d'Anja, lorsqu'elle croisa le regard amoureux de Philippe. Heera s'échappa de l'étreinte de sa mère pour se blottir dans les bras de celui qu'elle aimait. Elle se rapprocha de lui et murmura d'une voix que seul le jeune homme pouvait entendre :

- Je t'aime.

Ces seuls mots suffirent à amener un sourire sur le ténébreux visage de Philippe.

- Alors, avez-vous fixé la date pour le mariage ? Demanda Anja, en faisant un clin d'œil à sa fille.

- Si cela ne tenait qu'à moi, je le ferais à l'instant, mais on peut attendre encore, répondit Philippe, chaleureusement.

- Pour ma part, je ne vois aucun inconvénient, ajouta Aymeric visiblement joyeux de la discussion.

- Je suis du même avis que ton père, Heera !

La jeune femme vivait un rêve éveillé. Son père, sa mère tous réunis en un seul jour. Heera avait toujours secrètement espéré qu'Aymeric puisse être son père biologique. Et sa mère avait réalisé ce rêve en lui révélant la vérité. Tous ces événements prenaient des allures de conte de fées et elle se demandait si cela était bien réel. Plus tard, Anja devait se rendre à son hôtel, Aymeric se proposa de la raccompagner et elle accepta, heureuse de passer un moment, seule, en sa compagnie.

Heera put enfin respirer, et tomba lourdement sur le canapé. Philippe vint la rejoindre et l'enlaça.

- Ça va ? Tu n'es pas trop secouée ?

Pour toute réponse, la jeune fille émit un long soupir.

- C'est vrai que tous ces événements m'ont surpris mais j'ai réussi à les surmonter grâce à toi.

Elle accentua ses dires par un baiser. Elle essaya de mettre en application les conseils de Philippe et prit l'initiative. Le jeune homme ne put que répondre à cette invitation. Emporté par le désir, il resserra son étreinte, tout en parcourant le corps fiévreux de la jeune femme. La robe qu'elle portait n'opposa guère de résistance face aux mains expertes de Philippe. Rapidement, il défit son soutien-gorge et engloba sa poitrine. Sa peau était tellement douce, que le jeune homme frémit à son contact. Il regarda Heera, tant de chaleur se dégageait de ses beaux yeux bleus qu'elle s'y perdait.

- Je t'aime, ma princesse indienne, murmura-t-il d'une voix profonde.

Sur cette déclaration, Philippe l'embrassa fougueusement. Heera lui enleva sa chemise et parsema son torse musclé de multitudes de baisers. Le jeune homme gémit sous cette caresse et Heera accentua sa douce torture. Encouragée, elle continua dans sa lancée, et défit le pantalon de Philippe. Ce dernier, bien que surpris par l'initiative de sa fiancée, apprécia le changement de celle-ci et il resserra son étreinte.

Il continua son exploration et parcourra son corps enflammé, lorsqu'il arriva au cœur de son intimité, Philippe regarda le visage de sa bien-aimée. Il ne put s'empêcher d'admirer la beauté de la jeune fille, même en cet instant, elle était la plus magnifique des femmes qu'il lui était donné de voir.

Et lorsqu'il sentit qu'elle était prête à le recevoir, il s'introduisit lentement en elle afin d'apprécier chaque instant de cette union entre leurs deux corps. Heera s'arqua pour mieux le recevoir, cette sensation de ne faire qu'un avec l'autre était indescriptible. Philippe accéléra son mouvement, tout en continuant de l'embrasser. La lumière de la cheminée qui se reflétait sur son corps dénudé le rendait diaboliquement séduisant. On aurait dit un fauve se fondant sur sa proie. Le jeune homme l'enlaçait à la fois pour la protéger et ne faire plus qu'un avec elle.

Philippe accéléra son mouvement, sentant approcher le moment d'explosion. Juste avant la jouissance, il regarda la jeune femme, les yeux pleins d'amour.

- Mon adorable petite fée, murmura-t-il d'une voix chaude passionnée.

Il n'attendit pas sa réaction et ils atteignirent les sommets du plaisir, ensemble, enlacés étroitement. Épuisés, repus, ils restèrent serrés l'un contre l'autre, jusqu'à l'apaisement de leurs cœurs. Soudain, Heera se redressa et posa sa tête sur le torse de Philippe.

- Je suis très chanceuse d'être avec toi, dit-elle, je t'aime mon chéri comme je n'ai jamais aimé personne. Je remercie chaque jour que Dieu fait de t'avoir dans ma vie.

Philippe se redressa, quelque peu surpris par sa déclaration. Il n'était pas dans les habitudes de la jeune femme d'ouvrir ainsi son cœur. Il rougit légèrement, ce qui fit sourire Heera.

- J'accepte le compliment avec plaisir...Il faudrait qu'on fasse l'amour plus souvent, si cela a un effet déclencheur sur toi, ajouta-t-il malicieusement

Annotations

Vous aimez lire EnerysAeryen97 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0