Chapitre 13
Quelques mois plus tard,
Heera descendait lourdement les escaliers. Elle s'aidait de la rambarde mais c'était un vrai parcours du combattant de marcher, surtout à ce stade de sa grossesse. Elle était à son huitième mois, et ce n'était guère facile de se déplacer. Le bébé appuyait sur son bas ventre, pressé de connaître le monde. Malgré les douleurs atroces qu'elle ressentait, Heera était la femme la plus heureuse ; elle avait la chance d'être particulièrement bien entourée et se savait en sécurité pour traverser cette nouvelle étape de sa vie. Heera continuait d'avancer lorsque Philippe apparut, vêtu uniquement d'un pantalon noir qui moulait son corps musclé.
- Heera, que fais-tu ? Je t'ai déjà dit de me prévenir lorsque tu descends les escaliers, lui reprocha son mari.
Il l'aida à descendre malgré ses vaines protestations.
- Je peux le faire toute seule, mon cher.
Philippe ne dit mot sachant que cette discussion allait durer des heures comme les précédentes, même s'il s'amusait des réactions de sa femme. Depuis le début de sa grossesse, Philippe la surveillait constamment. Bien qu'il fût heureux de fonder une famille, il ne pouvait s'empêcher de penser à Anise qui, pour l'instant n'avait rien tenté. Malgré tout, le jeune homme ne voulait pas baisser sa garde, il sentait que ce n'était pas encore terminé. Maintenant qu'il y avait cet enfant, il devait redoubler d'attention. Aymeric et Anja partageaient son point de vue et l'aidaient dans sa tâche. Aussi, lorsque le Comte n'était pas à la maison, ses beaux-parents restaient avec leur fille. Philippe avait acheté une grande maison familiale entourée d'un immense jardin. Il savait que sa femme aimait s'y promener et pour elle, il avait planté toutes sortes de fleurs. C'était un vrai petit paradis naturel.
Velkan et sa femme, Belle, leur rendaient visites régulièrement. Parfois, la famille se réunissait et partageait des moments agréables. Cet après-midi, ils étaient en visite chez les Darcy. Tandis que les deux sœurs s'affairaient dans la cuisine. Velkan et Philippe s'entretenaient dans le bureau du Comte.
- J'ai engagé un détective afin de suivre les mouvements d'Anise. Pour l'instant, il n'y a rien d'irrégulier. J'aimerais penser qu'elle a changé, mais j'en doute, dit Velkan.
Philippe réfléchit quelques secondes avant de répondre.
- Je comprends tes doutes, mais je ne veux rien omettre. Depuis le début cette femme ne m'inspire pas confiance. Je n'ai jamais vu autant de haine, de jalousie chez une personne. Je pense qu'elle a un plan et attend le moment idéal et avec Heera qui est bientôt au terme de sa grossesse...
Velkan savait ce que pensait le jeune homme. Elle allait sûrement agir bientôt, car elle aurait deux choix.
- Je ferais augmenter la sécurité. Pour l'instant c'est tout ce qu'on peut faire puisqu'on ne sait pas si elle a des complices.
Philippe se tenait en face de la fenêtre qui offrait une vue sur la terrasse. Velkan le rejoignit, et ils virent leurs femmes préparer la table pour le dîner. Elles étaient toutes deux magnifiques, resplendissantes de bonheur. Les deux hommes, devant ce charmant tableau, ne purent s'empêcher de sourire.
- La vie de couple te réussit parfaitement, mon cher Velkan, dit Philippe amusé.
- Tu peux parler, le célibataire le plus endurci a fini par se marier, répondit-il, sur le même ton.
- Il est temps d'aller rejoindre nos femmes avant qu'elles viennent nous chercher, proposa le Comte.
C'est dans une atmosphère de convivialité que le dîner se déroula. Philippe en oubliait presque le danger qui rôdait autour de sa femme.
Au même moment, dans la demeure des De Peyrac, Anise discutait avec son serviteur afin de peaufiner leur plan, elle attendait depuis trop longtemps. Lorsqu'elle avait appris le mariage de Philippe avec Heera, Anise voulait mettre à exécution son plan mais Jules l'en dissuada. Il disait qu'un meilleur moment se présenterait et elle dut faire un immense effort pour se retenir.
Maintenant qu'elle attendait un enfant, c'était le moment idéal. Elle tuerait la jeune femme ainsi que son enfant.
- Bien. Nous devons trouver le bon moment. Son mari la surveille de très près, même lorsqu'il n'est pas là, dit Jules.
- Tu t'occuperas de cela. Tu es discret et Philippe ne te connaît pas. Mais fais-le avec discrétion, je ne voudrais pas que les soupçons se tournent vers moi.
- Vous pouvez compter sur moi. Lorsqu'elle sera en lieu sûr, je vous ferai parvenir un mot pour que vous me rejoigniez, répondit le complice.
- Bien. Tu peux disposer.
« Enfin, l'heure est venue de prendre ma revanche. Je ne te laisserai pas en vie Heera, à cause de toi j'ai perdu Belle. Je ne te le pardonnerai jamais ».
Sa patience était récompensée. Après que son divorce ait été prononcé, Aymeric lui avait laissé le château et une énorme pension. Anise avait perdu tout ce qu'elle avait durement gagné, maintenant l'heure de la vengeance avait sonné et elle ne laisserait pas passer ce moment.
*
* *
Heera était allongée dans le canapé. Velkan et sa sœur étaient partis depuis longtemps. Rêveuse, elle caressait son ventre et se demandait si c'était une fille ou un garçon. Le couple avait décidé de garder le mystère. La jeune femme était impatiente de tenir son enfant dans ses bras.
- Tu dois être bien installé. Ce n'est pas encore le moment pour toi de rejoindre notre monde. Mais tu as deux parents qui t'aiment déjà...
Heera s'arrêta, ne trouvant plus de mots pour décrire ce sentiment. Au départ, elle était effrayée à la perspective d'être mère. Mais Philippe l'avait admirablement aidée et la jeune femme s'était sentie en sécurité.
Heera décida de lui chanter une petite berceuse, consciente que son enfant l'entendrait. À l'autre bout de la pièce, Philippe contemplait le charmant tableau que formait sa femme allongée ainsi devant la cheminée. Le jeune homme l'écoutait lorsqu'elle s'interrompit brusquement et il la rejoignit.
- Qu'est-ce qui se passe, Heera ? Demanda-t-il.
Celle-ci ne dit mot, elle prit sa main et le posa sur son ventre. Philippe sursauta, il sentait un léger mouvement, c'était son enfant. Ce n'était pas la première fois, pourtant il s'émerveillait à chaque signe de manifestation. Il avait fondé sa propre famille et en éprouvait une certaine fierté, et tout cela grâce à sa femme.
- Vous ai-je déjà dit que je vous aime, Madame Darcy ? Dit-il d'un ton solennel tout en esquissant un sourire.
Et il l'embrassa fougueusement, l'empêchant ainsi de répondre.
- Je t'aimerai pour l'éternité, dit gravement sa femme.
Inquiet, Philippe demanda :
- Qu'est-ce que tu as ?
Elle lui répondit par un autre baiser. La jeune femme ne voulait pas l'inquiéter inutilement.
- Il est temps d'aller se coucher, dit le jeune homme.
Il la porta dans ses bras tel un prince charmant. Philippe se montrait aussi romantique et dévoué que possible, Heera ne pouvait espérer mieux et elle était comblée de l'avoir pour mari. Épuisée, la jeune femme s'endormit avant qu'ils n'atteignent leur chambre. Philippe déposa sa femme délicatement sur le grand lit et la contempla longuement avant de s'allonger à ses côtés.
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, Philippe s'était rendu à son hôtel afin de récupérer un dossier. Depuis le début de la grossesse d'Heera, il préférait travailler chez lui afin de mieux la surveiller, pourtant ce matin, il ne pouvait faire autrement que d'aller lui-même chercher le dossier qui lui manquait.
Après avoir pris son petit-déjeuner, Heera se rendit dans le jardin comme à son habitude, elle aimait se perdre dans cette atmosphère naturelle. La jeune femme se dirigea vers l'allée qui menait à la serre lorsqu'elle sentit qu'on l'immobilisait. Elle éprouva, au niveau du cou, une légère douleur comme une piqûre. Puis ce fut le noir complet, elle sombra dans l'inconscience.
Heera se redressa brusquement, les effets du somnifère étant dissipés, et parcourra du regard la pièce dans laquelle elle se trouvait. Les fenêtres étaient en piètre état et recouvertes de planches de bois. La chambre était en mauvais état et semblait abandonnée.
Heera atteignit la porte et essaya de l'ouvrir mais en vain, elle était fermée de l'extérieur. La panique s'insinuait dans son esprit, cependant elle devait rester calme, dans son état, ce n'était pas le moment.
La jeune femme caressa fébrilement son ventre tout en se demandant qui pouvait être à l'origine de son enlèvement. Elle tenta de se calmer et de trouver un moyen de s'échapper.
« J'ai bien une idée, mais cela ne peut pas être elle... ».
Bien qu'elle essayât de garder son calme, elle avait peur pour son bébé, surtout qu'elle allait bientôt accoucher. Elle reprit la direction du lit et s'y allongea lourdement.
La jeune femme n'allait pas baisser les bras et devait réfléchir calmement à la situation dans laquelle elle se trouvait et sans s'en rendre compte, elle sombra dans un sommeil lourd.
Une voiture noire s'engagea dans une allée en piteux état qui débouchait sur une clairière. À cet endroit se trouvait une maison abandonnée, où la vie semblait inexistante.
La Mercedes s'arrêta devant l'escalier qui menait à l'entrée. Une femme en sortit, vêtue de noir, on ne distinguait guère son visage caché par une écharpe qui ne laissait apparaître que ses yeux. Sans hésitation, elle entra hâtivement suivie de son serviteur. Le moment, qu'elle attendait impatiemment, était enfin arrivé. Heera se trouvait sous son emprise, plus elle s'approchait de la pièce où la jeune femme était enfermée plus son désir de vengeance grandissait.
Lorsqu'elle entra dans la chambre, Anise vit la jeune femme allongée sur l'immense lit. Son regard descendit sur son ventre et sa haine se décupla. Elle ne supporterait pas de vivre dans un monde où Heera aurait tout et elle n'aurait rien.
- Laisse-nous! Ordonna Anise à son complice.
- Bien.
Ce dernier referma la porte laissant ainsi les deux femmes. Anise s'approcha et, sans ménagement, secoua la jeune femme afin de savourer sa vengeance.
- Réveille-toi, petite peste ! Cria Anise, d'une voix haineuse.
Sous l'insistance de cette dernière, Heera finit par se lever. Lorsqu'elle vit sa « mère », elle ne put contenir sa surprise.
- Vous ? ...Mais pourquoi ?
Anise ricana sournoisement.
- Ne croit pas pouvoir mener une petite vie tranquille après que tu as ruiné la mienne ? Répondit-elle d'une voix perfide.
- Tout ceci ne sert à rien et tu le sais parfaitement. Philippe me retrouvera, affirma Heera.
À sa réponse, Anise ricana.
- Ne compte pas sur son aide, personne ne sait où tu te trouves. Et tu resteras enfermée pour toujours, du moins, jusqu'à ce que je décide de te tuer.
- Mais qu'est-ce cela va t'apporter de me retenir ici ?
- Tout simplement satisfaire ma vengeance. Par ta faute, Belle n'a pas pu épouser le Comte et par-dessus tout, tu as été la cause de mon divorce avec Aymeric.
Heera l'écoutait avec frayeur, elle voyait à présent la vraie personnalité de la personne qui était sa mère. Jamais elle ne l'avait vue dans cet état, la jeune femme décelait une sorte de folie dans ses yeux, autrefois resplendissants de beauté. Elle frémit devant toute cette haine qu'elle percevait chez Anise et pria pour son enfant qui allait bientôt naître.
Cependant, elle réussit à cacher cette peur, car elle ne donnerait pas ce plaisir à sa mère. La jeune femme avait traversé des épreuves bien pires et ne devait pas abandonner maintenant Heera n'était plus seule et elle savait que des personnes l'entouraient de leur amour. Elle ne se laisserait pas faire et elle offrirait à son enfant tout ce qu'elle n'avait pas eu.
- Tu ne me fais pas peur. Je ne suis plus seule maintenant, affirma-t-elle d'une voix sûre.
- Pense à ton enfant. Tu ne voudrais pas qu'il lui arrive malheur alors qu'il n'est pas encore né ? Siffla-Anise.
Instinctivement, Heera protégea son ventre. Elle n'oserait pas faire de mal à un enfant. C'est impossible, d'être aussi cruelle. La jeune femme devait s'échapper, elle devait sauver son enfant avant tout.
Anise regardait avec une immense satisfaction le visage effrayé d'Heera. C'était un plaisir sans nom, maintenant elle devait réfléchir à un moyen de la tuer sans éveiller les soupçons.
- Tu resteras en vie jusqu'à ce que je choisisse la meilleure façon de t'éliminer, ajouta Anise.
Sans attendre la réaction de la jeune femme elle s'en alla, satisfaite de la frayeur qu'elle avait causée dans son esprit.
Jules l'attendait devant l'entrée et demanda les intentions de sa maîtresse.
- Que comptez-vous faire maintenant ?
- Je vais la torturer à mon plaisir, répondit-elle avec malice.
- N'en faites pas trop, si son mari vous retrouve il ne vous laissera pas en vie, objecta prudemment le serviteur.
- Peu m'importe ! Le seul plaisir de la voir souffrir et effrayée me satisfait grandement. Surveille-la ! Je dois rentrer en ville afin de ne pas éveiller les soupçons. Veille à ce qu'elle ne s'échappe pas, ajoute-t-elle.
*
* *
Philippe conduisait avec hâte en direction de sa demeure. Bien qu'il ne fût parti que pour quelques minutes, il ressentait une angoisse sans nom. Tout son être était inquiet, il pensait à sa femme. Il l'avait laissée seul pendant un instant et ce n'était pas la première fois, mais maintenant il ne pouvait arrêter les battements accélérés de son cœur. L'étrange sensation persistait et ses pensées se dirigèrent vers sa femme.
Il fonça en direction de la maison afin d'effacer ce doute qui le tenaillait. Lorsqu'il arriva devant l'entrée, il sortit promptement de la voiture sans arrêter le moteur et fonça à l'intérieur.
- Heera !... Heera ! Heera !
Philippe parcourait la maison entière tel un fou. Seul l'écho de sa voix résonnait dans les murs de sa demeure. L'inquiétude le tiraillait à mesure qu'il passait de pièces en pièces sans nouvelle de sa femme. Il se rendit alors dans la cuisine.
- Avez-vous vu Heera ? Demanda-t-il aux domestiques.
- Elle est dans le jardin, comme à son habitude, répondit la femme de chambre.
Rapide comme l'éclair, il se rua à l'extérieur mais aucun signe de la jeune femme. Il se laissa gagner par la panique, son cœur battait la chamade. Il perdait le « nord », sa femme avait disparu et il se sentait désemparé.
Dans son bureau, il tournait comme un lion en cage, en attendant Velkan. À eux deux, il trouverait une solution et devait le faire rapidement, Philippe doutait de l'état de sa femme et avait peur que cet enlèvement provoque son accouchement. Le Comte craignait pour la vie d'Heera et de son enfant. Il devait agir au plus vite.
Lorsque Velkan arriva, il trouva le jeune homme faisant de perpétuels mouvements cycliques. Son visage était marqué par l'inquiétude qui le martyrisait depuis des heures.
- J'ai fait aussi vite que j'ai pu, sans éveiller les soupçons de Belle.
- Je l'ai cherchée partout et je ne la trouve nulle part, dit le jeune homme, paniqué.
- Réfléchissons calmement. Si elle a disparu, nous savons tous les deux qui est le suspect numéro un...ajouta Velkan, gravement.
Philippe se tourna vers lui.
- Crois-tu que ce soit l'œuvre d'Anise ?
- J'en suis sûr, mais il nous faut des preuves sans quoi, toute intervention est impossible.
- Il n'y a pas de temps à perdre, Velkan. J'ai peur pour la vie de ma femme et celle de mon enfant. Elle pourrait accoucher à tout moment, lança Philippe.
Dans sa voix, perçait toute l'angoisse qu'il ressentait. Jamais il n'avait perçu pareille sensation. Ses forces l'abandonnaient comme s'il lui manquait un être essentiel à son existence même.
- Doit-on informer Aymeric et Anja ? Demanda Velkan, prudemment.
Le jeune homme réfléchit avant de répondre :
- Attendons avant de les prévenir.
Quelques jours s'étaient écoulés depuis l'enlèvement d'Heera, cette dernière avait perdu la notion du temps. Enfermée dans cette chambre, aucun rayon de soleil ne parvenait à l'intérieur. La jeune femme sentait ses forces l'abandonner. Ne pouvant manger à sa faim, elle craignait pour la vie de son enfant. Malgré tout, Heera ne pouvait se résoudre à capituler, elle devait se battre pour sa famille. Elle s'était accrochée à la vie depuis son enfance, et ne se laisserait pas faire.
Anise venait la martyriser psychologiquement chaque jour, savourant l'état dégradant de la jeune femme. Elle espérait la voir se jeter à ses pieds et la supplier mais c'était mal connaître Heera. Cette dernière était assise sur le lit, et attendait la visite de son bourreau. Malheureusement, elle était dans un piteux état, sa robe, en coton beige, avait perdu tout son éclat et était recouverte de poussière. Ses cheveux défaits encadraient son magnifique visage marqué par la fatigue.
Au même moment, dans l'entrée principale, Anise s'entretenait avec son complice sur la suite des événements.
- Je suis d'avis pour l'éliminer rapidement, conseilla Jules.
- Non ! Je veux savourer ce moment, je veux m'amuser avec elle, dit-elle d'une voix légèrement capricieuse.
- Si nous tardons, le Comte va la retrouver plus facilement. Le temps n'est pas à notre avantage. Nous devons en finir au plus vite.
Anise pensait à ce que ce dernier venait de lui dire, et devait l'admettre qu'il avait parfaitement raison. Ce n'était qu'une question de temps avant que Philippe découvre où ils retenaient la jeune femme.
- Comment doit-on agir ? Demanda Anise.
- Il nous faut un moyen rapide et efficace.
Jules réfléchissait à ce sujet. Avec son passé de criminel, ce ne serait guère difficile. Cependant il ne fallait pas se faire prendre, il ne voulait à aucun prix refaire de la prison.
- Pourquoi ne pas brûler la maison, avec la jeune femme. Qu'en dites-vous ? Proposa perfidement l'individu.
- Ce serait intéressant, le Comte ne pourrait plus la reconnaître...Tout le monde oublierait son visage. C'est parfait, je te laisse mettre le feu à la maison.
Anise se dirigea vers la sortie lorsqu'elle s'arrêta et se retourna brusquement.
- Je viens d'avoir une idée...Nous pourrions prévenir Philippe, ainsi il découvrirait la maison en feu avec sa femme à l'intérieur.
- Si vous vouliez être cruelle, vous avez réussi, dit-il après réflexion.
Anise se félicita d'avoir trouvé une telle idée, elle allait se venger de la jeune femme en la faisant brûler dans les flammes de sa colère et personne ne pourrait la délivrer, pas même son cher mari qui l'aimait tant.
- Fais-le sans tarder !
Sur cet ordre, elle s'en alla le cœur léger, flottant sur un petit nuage de bonheur. Elle aurait aimé être présente afin de voir la réaction du Comte.
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